J’ajoute encore ce qu’écrit le Rabbi de Komarno dans son Shoul’han Hatahor (§48,11) qu’il faut dire Abayé Messader sans Hava car c’est écrit ainsi dans la Gmara (Yoma daf 33), mais pas parce qu’il y aurait un problème de mention du tétragramme, car cela dépend de l’intention qu’on y met.
Plus loin, dans son Zer Zahav (§156,2,1 -p.277) il qualifie cette inquiétude d’imbécilité et de folie (דברי פתיות ושטות) et il rappelle que nous avons, à part Abayé Hava, des multitudes de fois ארי הוה [il écrit que ça revient des MILLIERS de fois dans le Targoum, mais c’est très exagéré, c’est une façon de parler, en réalité, ça n’apparait même pas 100 fois, voire même beaucoup moins. C'est le Targoum pour כי היה. On le trouve dans Bereshit (13,6) (26,28) (36,7) (42,5) ou Shemot (9,11) et même en additionnant les occurrences dans le Targoum Yonathan, on sera encore loin du compte.], et qu’on devrait alors aussi éviter la suite des mots Eliahou-Hanavi אליהו הנביא etc.
Il faut souligner qu’il ne s’agit pas d’une ponctuation compromettante, dans ארי הוה le Youd n’est pas Nakoud et donc on a du mal à voir où le nom divin serait entendu.
Quant à אליהו הנביא il faudrait déjà admettre la prononciation du Waw de certains pays sfarades (et l’absence de distinction entre O et OU, typique du Maghreb), qui n’existai(en)t pas à Komarno…
Voir encore Minhaguei Komarno (§39).