Citation:
Je voulais juste témoigner de cette réalité.
Moi aussi étudiait il ya peu en Israël, et je me demandais comment mes amis au collel faisaient pour vivre vu la paie symbolique que nous recevions .
Jai cru naïvement même si je suis critique en général, que le miracle allait venir.
En parlant à un avreh je lui demandais ,mais franchement comment fais tu?je lui disais que je travaillais ma croyance en d. Qu'il allait subvenir à ce quil me manque,mais que dans la réalité c'était pas ça !
Alors lui me répondit "bitahon, sans ça tu peux pas y arriver ! J'ai vu avec quelle assurance il a dit que je me suis dit "c'est pas normal d'avoir autant d'assurance dans une situation pareil.
Et de fil en aiguille il me dit que son père lui a donné 100000 € pour le début de son mariage..mais que aujourd'hui (quelques années après) il se débrouille avec son bitahon.
Je pense que son père s'appelle bitahon.
Ça m'a pris plusieurs années à comprendre ce bluff, mais en même temps lorsque j'étais entouré de gens qui ont un niveau exceptionnel en torah ,j'ai eu une certaine facilité à faire abstraction de la réalité financière, vu l'évolution et le plaisir qui etait le mien dans l'étude avec ses gens.
Peut-être cela ouvre le débat sur une autre question qui découle de cette prise de conscience, pour moi qui a été éduquer et a toujours aspirer à étudier toute le journée en croyant à cette "syata dishmaya",aujourd'hui de prendre conscience qu'il faut diminuer beaucoup son temps d'études pour pouvoir être responsable, cest un changement de cap très difficile à passer car j'ai l'impression que mes aspirations et projets en terme de limoud sont irréalistes et que je devrais me suffire du daf du jour.en gros comment être talmid h'aham lorceque on a que une demi demi-journée pour étudier ?
une aspiration à étudier la Torah n’est jamais surréaliste, tant qu’elle n’est pas mensongère ou stupide.
Bien entendu, celui qui veut apprendre toute la Torah tout en faisant la grasse matinée tous les jours, en travaillant 10h par jour, en suivant les informations, en aimant regarder son émission à la TV le soir, en étant inscrit dans un club de sport, en tenant à faire du golf le dimanche et du tennis le jeudi, et en allant au moins une fois par mois au restaurant, n’y arrivera pas.
Mais je qualifie cette « aspiration » de mensongère (ou stupide), car il faut faire des choix dans la vie.
J’ai cru comprendre à travers vos mots que vous êtes un peu envahi par un sentiment de désespoir d’y arriver, c’est une erreur.
Bien sûr c’est plus facile tant qu’on est Avrekh, à plein temps.
Je ne sais pas pourquoi vous avez arrêté mais je crois comprendre que les finances ne vous le permettaient plus.
Ces Avrekhim au Bita’hon en béton armé et au compte en banque tout autant solide font plutôt preuve d’orgueil (ou de niaiserie) que de réel Bita’hon.
S’il a reçu 100.000€ de son père quelques années auparavant, je suis étonné qu’il ait déjà tout dépensé.
Il ne doit pas lui rester « que » son « bita’hon »… ou alors il a vécu comme un prince, c-à-d comme un ‘Houtsnik en louant un bel appartement en plein Jérusalem.
Celui qui veut accéder à la Torah doit savoir réduire son train de vie, sans quoi, il sera vite à cours.
C’est peut-être le problème que vous avez rencontré.
Au lieu de baisser les bras, dans ce cas, il faut voir si l’on peut s’arranger avec moins d’argent.
Bien entendu, au bout d’un moment, ça devient intenable, dans ce cas, il faut en effet trouver un gagne-pain, c’est ce que vous semblez avoir fait.
Mais même là, il faut trouver un gagne-pain qui ne prenne pas trop de temps.
C’est aussi vraisemblablement ce que vous avez fait si vous êtes à mi-temps comme vous semblez le dire.
Si je comprends bien, vous n’êtes plus en Israël, vous seriez rentrés en France.
Il faut savoir qu’en tant qu’Avrekh, vous pouvez trouver en France un poste d’Avrekh bien mieux rémunéré qu’en Erets.
Il faut aussi viser à réduire les dépenses, un des meilleurs « plans » est Strasbourg, vous y trouverez une ville à dimensions humaines, il n’est pas indispensable d’y être motorisé, un vélo suffit, il y a des kollelim qui paient
très bien et le coût de la vie est ridicule par rapport à Paris ou Jérusalem, tout en bénéficiant des aides d’état généreuses envers les familles nombreuses.
Je ne sais pas quels sont vos besoins, vous avez peut-être beaucoup d’enfants, une grande famille à nourrir, des parents à soutenir, etc. Mais si vous êtes marié depuis ~5 ans, le plan Strasbourg me semble tout indiqué.
La seule règle est que « quand on veut y arriver, on se débrouille pour y arriver », si vous VOULEZ apprendre la Torah, tant que vous êtes en bonne santé, il faut trouver les solutions le permettant, habiter la ville qui le permet, réduire son train de vie si nécessaire, etc.
Vous écrivez :
Citation:
pour moi qui a été éduquer et a toujours aspirer à étudier toute le journée en croyant à cette "syata dishmaya",aujourd'hui de prendre conscience qu'il faut diminuer beaucoup son temps d'études pour pouvoir être responsable, cest un changement de cap très difficile à passer
Vous n’avez pas forcément à réduire de beaucoup votre temps d’étude, souvent on se rend compte qu’on peut trouver du temps ailleurs.
Si vous étudiez 16h par jour en étant Avrekh, en effet, à présent en travaillant ça complique les choses.
Mais un Avrekh qui étudie 7h par jour ne se rend pas compte qu’il pourrait étudier beaucoup plus tous les jours.
Idem pour celui qui travaille 7h par jour, il lui reste encore 10h tous les jours même en dormant 7h par nuit !
Ces 10h se perdent en trajets (qu’il faut donc chercher à diminuer/éviter) et milles autres choses, mais surtout avec des « pertes de temps » que l’on peut éviter.
Alors oui, il faut manger, faire la tfila, se doucher, etc. Mais 10 heures par jour ?!
Donc si vous travaillez à mi-temps
(car vous écrivez : « en gros comment être talmid h'aham lorceque on a que une demi demi-journée pour étudier ? »), c-à-d concrètement à peu près 4h, comprenez que vous n’avez pas qu’une demi-journée pour étudier sur les 20h qui restent, mais bien plus.
Il faut savoir rentabiliser le temps, étudier dans le métro, écouter un shiour avec un appareil MP3 (ou je ne sais trop comment ils s’appellent), se fixer des petits Sdarim supplémentaires dans la journée, etc.
Les décisions clés sont celles d’où habiter, quel métier exercer, etc. mais il y a aussi des « petites décisions » comme avoir toujours un sefer en poche pour lorsqu’on attend le bus, etc.
Et il ne faut pas avoir peur de « redevenir » Avrekh (si on trouve un moyen de s’organiser financièrement), au moins pour quelques années.
Behatsla’ha.