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Télévision : enfer ?

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Talmid Hakham en devenir
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Bonjour,

Etudiant actuellement à Bnei Brak, j'ai Barouh Hachem la possibilité de côtoyer quotidiennement des gens qui ont connu de près des Gdolim.

On m'a rapporté une parole de Steïpler zl qui aurait dit que celui qui possède une télévision chez lui n'aurait pas de part au monde futur. De même, un mot similaire de Reb Haïm YLHT qui aurait dit que toucher un iPhone rentre dans la catégorie de Yéhareg veal Yaavor.

De façon générale, que veulent-dire les Gdolim ? Est-ce de l'exagération pour mettre en garde le Klal ? Ou bien est-ce sérieux (=kipchouto) et à ce moment-là une majorité écrasante du Klal Israël se trouve en dehors du cadre que les Gdolim délimitent pour notre génération ?

Merci par avance et Kol tuv,
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Citation:
Etudiant actuellement à Bnei Brak, j'ai Barouh Hachem la possibilité de côtoyer quotidiennement des gens qui ont connu de près des Gdolim.
On m'a rapporté une parole de Steïpler zl qui aurait dit que celui qui possède une télévision chez lui n'aurait pas de part au monde futur. De même, un mot similaire de Reb Haïm YLHT qui aurait dit que toucher un iPhone rentre dans la catégorie de Yéhareg veal Yaavor.
De façon générale, que veulent-dire les Gdolim ? Est-ce de l'exagération pour mettre en garde le Klal ? Ou bien est-ce sérieux (=kipchouto)



Je n’arrive pas à concevoir que ce soit à prendre « Kepshouto ».
Si c’était le cas, le Steipler aurait dû dire Yehareg Veal yaavor déjà sur la TV, non ?

De plus, Yehareg veal yaavor ne concerne pas une situation où l’on va se mettre en situation de faute, mais ne concerne que la situation de faute elle-même.
Je veux dire que si je sais qu’en faisant telle ou telle chose ou en allant à tel endroit, je vais me retrouver dans une situation où se présentera à moi une Aveira sur laquelle on dit Yehareg Veal yaavor, cela n’indique pas encore qu’aller à cet endroit soit déjà concerné par la loi de Yehareg Veal yaavor.

Autrement dit, c’est certainement « pas bien » d’y aller, mais je n’ai pas d’obligation halakhique de me laisser tuer afin d’éviter d’aller dans un endroit où j’aurai le choix de faire une Aveira sur laquelle la Torah m’ordonnera Yehareg Veal Yaavor.
Il faudra se laisser tuer en temps voulu, pas à l’avance.

Donc toucher ou même posséder un iPhone ou une TV ne constitue pas une situation de Yehareg Veal Yaavor, même si l’on considèrerait que l’utiliser (d’une certaine manière) serait concerné par l’obligation de Yehareg Veal Yaavor.

Je me souviens d’une fois où j’étais dans la salle à manger de mon maître Rabbi Guedalia Nadel à Bnei Brak et il avait raconté que lorsque le ‘Hazon Ish avait publié qu’aller à l’armée, pour une fille, est interdit au titre de Yehareg Veal Yaavor, il avait pris soin de ne PAS signer cette annonce lui-même, mais de faire signer trois Rabbanim qui écrirait cela en son nom (au nom du ‘Hazon Ish).
L’un d’eux était son élève, Rav Guedalia Nadel.

Il dit alors à Rav Guedalia : « Tu crois vraiment que c’est Yehareg Veal Yaavor ? Bien sûr que non. Mais si on ne dit pas les choses de cette manière, les gens enverront quand même leurs filles et on sait très bien ce qui arrivera. »

Voilà pourquoi le ‘Hazon Ish n’avait pas voulu signer lui-même directement et avait fait signer ses élèves.
[Rav Guedalia avait ajouté en rigolant : « À cette époque, j’étais célèbre ! » (Az Hitparsamti) -car par la suite, il a été un illustre inconnu -voire pire.]

Cependant, j’ai recherché cette annonce et la seule que j’aie trouvée ne correspond pas tout à fait à cela.
En effet, le ‘Hazon Ish n’y signe pas son nom, ce sont ses élèves qui le font en rapportant les dires du maître, mais il n’est pas « écrit » que c’est Yehareg Veal Yaavor.
Seulement que c’est absolument Assour etc. Cette annonce est imprimée dans Peèr Hador (V, p.103) au nom du ‘Hazon Ish, rapporté par ses élèves, Rav Shraga Steinberg et Rav Guedalia Nadel.

Quoi qu’il en soit, tout Bnei Brak (et même plus) disait au nom du ‘Hazon Ish que c’est Yehareg Veal Yaavor, c’est l’information que le ‘Hazon Ish a fait se répandre, mais il n’a pas voulu l’écrire ou la signer car elle n’est pas « halakhiquement exacte ».

L’idée est que même s’il était certain à 100% qu’en allant à l’armée cette jeune fille en arriverait à commettre un Guilouy Arayot, la loi de Yehareg Veal Yaavor ne s’appliquera qu’au moment qui précède le péché et non au moment d’aller ou non à l’armée.
Par contre, bien évidemment, on fera tout pour éviter d’y aller si l’on sait que cela amènera à un péché et une situation ultérieure de Yehareg Veal Yaavor.

J’ai trouvé une source plus ancienne dans les Poskim à ce sujet, c’est le ‘Havot Yaïr (§108) qui parle d’un cas similaire et qui écrit explicitement qu’il n’y a pas de Yehareg Veal Yaavor à y aller et qu’il ne faut pas mourir de faim pour éviter d’y aller (seulement éviter la Aveira sur place, quitte à se laisser tuer).

De plus, pour en revenir à votre question, si quelqu’un avait dit à Reb Haim Kanievsky : « touche ce Iphone ou je te tue », pensez-vous sérieusement qu’il aurait choisi la mort ?

[Si oui, cela voudrait dire que le fait qu’un juif touche un iPhone est plus grave que la (perte d’une) vie humaine, passons alors à l’étape supérieure, si quelqu’un vous dit « touche ce iPhone ou je tue Reb Haim Kanievsky » (maintenant c’est trop tard, mais vous comprenez l’idée), selon ce que vous dites, Reb Haim dirait qu’il ne faut pas toucher le iPhone même pour sauver sa vie…
En effet, si le contact avec cet objet Tamé est plus grave que la mort et plus important que la vie humaine, on ne fera pas de distinction entre les vies.]

Il semble donc que l’expression Yehareg Veal Yaavor de Rav Kanievsky ne soit pas à prendre littéralement « kepshouta ».

Il aurait agi comme le ‘Hazon Ish, considérant que si l’on n’utilise pas des termes forts, les gens vont fauter.
C’est une manière de faire très lituanienne.
Dans l’esprit lituanien, les mots et expressions n’ont pas toujours le même sens/poids que celui qu’un français leur donnerait.
Il y a une notion d’exagération qui est très souvent présente dans un discours lituanien.
Il est important d’avoir connu ces Gdolim de près pour savoir quelle est leur façon de parler et quelle serait l’éventuelle part « exagérée » dans leurs propos.

J’ai déjà écrit au sujet de cette manière de parler des Gdolim lituaniens, concernant le Psoul Laédout des possesseurs d'iPhone, ici :
https://www.techouvot.com/precedente-vt15575.html

Une personne affirmait qu’il s’agissait vraiment d’un Psoul net et indiscutable et qui s’appliquerait dans tous les cas.
Je lui ai répondu ceci, je me cite :

vous dites que ces Gdolim considèrent vraiment que le détenteur de smartphone serait passoul laédout, même si c’est un rav français. (alors que selon moi, il reste kasher laédout –dans la majeure partie des cas) .

Mais je pense que c’est parce que vous vous complaisez dans une vision simpliste qui se veut rassurante [= « si le gadol l’a dit, c’est ainsi et c’est tout ! » ].
Pour vous le prouver, je vous pose une question où votre assurance ne saurait tenir sans défaillir si vous avez une once de yirat shamayim en vous.

Voici ma question :
Si notre rabbin français possesseur de smartphone est témoin lors d’une ‘houpa.
Puis, que cette kala trompe son mari (des années après).
Un enfant naît de cette union adultérine, quel est son statut ?

Selon moi, il est Mamzer.

Selon vous, il est kasher lavo bekahal, on peut se marier avec lui puisqu’il n’est PAS mamzer, puisque sa mère n’était PAS mariée puisque l’un des témoins était passoul laédout.

Êtes-vous toujours aussi sûre de vous là aussi ?

Vous seriez prête à déclarer l’enfant « non-mamzer » ?



Ce mode de communication était perçu convenablement et il y a encore quelques décennies, on comprenait et savait interpréter ces exagérations.
De nos jours, les nouvelles générations ne comprennent pas parfaitement et se partagent en deux groupes : ceux qui se disent que les rabbins délirent, et ceux qui se disent que si les rabbins l’ont dit c’est que c’est vrai et qu’il faut le prendre littéralement « ad hassof ». (ils permettront donc au Mamzer de se marier avec une juive… etc.).

Ces deux groupes ont tort.

La bonne compréhension à avoir de ces dires rabbiniques est que le possesseur d'iPhone condamne son âme à la mort (mais pas qu’il y ait un Din de Yehareg Veal Yaavor).
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