Je cite:
Citation:
- existe-t-il une réponse à une question à laquelle le Talmud conclut teikou ?
- si oui, est-elle trouvable ?
- arrive-t-il au Talmud de répondre à ses propres teikou ?
Je réponds à vos trois questions en répondant à la dernière : oui, nous trouvons dans le Talmud des questions restées en suspens « Teikou » qui sont pourtant répondues par le même Talmud dans une autre Souguia.
Le cas le plus connu doit être dans
Makot (19b)
בעי רב פפא נקיט ליה בקניא מאי? תיקו.
Et plus loin
(20a) ce Safek est tranché dans la Gmara.
Ce qui constitue une objection contre le
Yam Shem Shlomo (Baba Kama §II, 5) qui écrit qu’il arrive que le Talmud réponde à un doute sur lequel il était resté ailleurs, une בעיא דלא איפשטא, mais uniquement dans le cas où il n’a pas conclu par l’expression « Teikou », car dans le cas contraire (Teikou), nous ne trouvons pas qu’il ait ensuite tranché.
C’est ce qu’écrit le
Maharshal dans
Yam Shel Shlomo.
Pourtant dans notre cas c’est bien Teikou et la Gmara tranche par la suite.
Donc il est bien possible de trancher (ou d’apporter une solution/décision à) un Teikou.
Voyez encore le
Tosfot Avoda Zara (68a sv. Teikou) :
תיקו. ואע"ג דלקמן פשטינן לה מברייתא ... מ"מ עלתה להם בבית המדרש בתיקו ושוב פשטוה. וכי האי גוונא אשכחנא בנדה בפרק המפלת
(Cf. Nida daf 25a)
Voilà une objection supplémentaire au
Yam Shel Shlomo.
Voir aussi :
Tosfot Avoda Zara (53a -fin du long Tosfot),
Tosfot Baba Kama (86b sv. Biysho -et R. Akiva Eiger ad loc pour le
Ramban dans
Mil’hamot Brakhot §3),
Rashba Guitin (45a),
Ritva Kidoushin (37a).
Voir encore
Nedarim (46a) qui est tranché dans
Baba Kama (51b), et d’autres cas encore.
Je vous indique aussi un Shiour dans lequel j’ai parlé de ce phénomène :
https://www.centre-alef.fr/4663/