Cher M. « BLUXOR »,
merci de l'intérêt que vous portez à cette petite communication. Si durant cet été vous recherchez des activités culturelles historiques insolites et que vous habitez dans la Région Parisienne (cela peut aussi s'adresser à d'autres personnes fréquentant ce forum), j'ai un petit jeu de piste pour vous.
En effet, le confédéré juif le plus célèbre, Judah BENJAMIN (1811-1884), est enterré au Cimetière du Père Lachaise à Paris. Son histoire est vraiment étonnante. Né dans une colonie anglaise, il était juriste de formation. Malgré les réticences antisémites dont il fut l'objet, il parvint à des postes de responsabilités politiques importantes avant la Guerre Civile. En 1861, il suivit le Président des États Confédérés d'Amérique, Jefferson DAVIS avec lequel il s'était lié d'amitié dans des circonstances inhabituelles. En effet, en 1853, Jefferson DAVIS alors sénateur du Mississipi, l'avait insulté au Sénat. Un duel qui n'eut pas lieu devait les opposer. Les deux hommes parvinrent à s'apprécier après que Jefferson DAVIS présentât ses excuses à Judah BENJAMIN.
Durant la guerre, Judah BENJAMIN cumula les postes de Procureur Général de la Confédération, Secrétaire d'État à la Guerre et Secrétaire d'État. Il fit preuve d'une grande fidélité puisqu'il participa quasiment jusqu'au bout au travaux du gouvernement confédéré, même après la défaite militaire. Son effigie figure sur un projet de billet de banque confédéré de 2 dollars CSA.
Sa gestion des affaires faisait preuve d'un grand pragmatisme et il tenta jusqu'au bout de convaincre la Grande Bretagne d'intervenir dans le conflit aux côtés des États Confédérés d'Amérique.
Au regard de la question de l'esclavage, dès 1850, il avait revendu la plantation et les 150 esclaves qu'il détenait de sa femme. Durant la guerre, il tenta de faire accepter l'idée qu'il fallait accorder la liberté à tous les Noirs qui se battraient dans l'armée confédérée. Cette proposition qui était soutenue par le général LEE, ne fut acceptée qu'en mars1865, bien trop tard donc, du fait de la vive opposition qu'elle suscitait de la part des plus riches planteurs.
Après la guerre, craignant d'être impliqué dans un procès inéquitable suite à l'assassinat du président Abraham LINCOLN, il s'exila en Grande Bretagne où il exerça la profession d'avocat et devint Conseiller de la reine VICTORIA. Fidèle en amitié, il soutint financièrement l'épouse et la famille du Président Jefferson DAVIS déchut. Il mourut à Paris en 1884... et c'est pourquoi il est enterré dans le cimetière du Père Lachaise.
Sa tombe présente par elle-même un intérêt particulier. En effet, sur la clôture elle comporte une plaque en forme de croix de malte sur laquelle est inscrit : « CSA 1861-1865 » avec la représentation au centre de l'étendard de bataille confédéré. Cette plaque évoque la Southern Cross of Honor, une décoration créée en 1862 par le Congrès des États Confédérés, qui a été attribué, mais dont l'insigne original est rarissime du fait du peu de modèles frappés en raison de la pénurie de métaux. La plupart des livres et des documentaires indiquent qu'il n'existe pas de décoration confédérée parce que chaque soldat était considéré comme un héros. Cela est donc inexact.
La plupart des décorations pendantes ont été remises après la guerre par deux associations patriotiques confédérées, l'UDC (Union des filles de la Confédération) et l'UCV (Union des anciens combattants confédérés). Ces associations patriotiques confédérées mettent aussi des plaques comme celle de la tombe de Judah BENJAMIN sur les tombes des soldats confédérés et sur les personnalités qui se sont distinguées pour cette cause.
Le jeu de piste, si vous acceptez d'y participer vous ou un autre internaute, consiste à trouver la tombe de Judah BENJAMIN dans le cimetière du Père Lachaise et de la photographier dans ces moindres détails. Ensuite, je vous remercie de me faire parvenir ces photos à l'adresse électronique suivante :
[email protected]
À réception de ces photos, je les transmettrai à un petit groupe de descendants de soldats confédérés juifs aux États Unis qui font des recherches historiques sur le sujet, ainsi qu'à des correspondants qui s'intéressent à la phaléristique (discipline auxiliaire de l'Histoire qui étude les ordres et décorations).
Merci par avance et bonne recherche.
Bien cordialement.
PS : N'entamez pas de formation de pape, trop peu de débouchés. ANPE assurée. Enfant de cœur ? Trop tard, vous êtes probablement forclos. Religieuse ? Cela vous demandera je le crains, -Monsieur- , un bien lourd sacrifice. Reste donc strapontin. Bon choix : un truc qui ne prend pas de place, que l'on de remarque pas, et dont on goûte toute l'utilité lorsqu'on en a besoin !