Le livre de Malachie, le dernier des douze « petits » prophètes, dont le premier chapitre forme la haftara de la parachath Toledoth, commence par un mot qui retient l’attention du lecteur : מַשָּׂא, mot que l’on traduit généralement par « oracle » ou par « énoncé ».
On trouve ce mot dans plusieurs autres livres des prophètes, mais chaque fois dans un sens différent de celui qu’il détient ici. C’est ainsi qu’il introduit plusieurs prophéties d’Isaïe, de Nahum et de Zacharie, mais toujours pour désigner une prophétie contre un autre peuple : Babel, Moav, Egypte, etc…
Dans le cas de Malachie, il s’agit, comme l’explique Rachi, du mot français médiéval « porporter », c’est-à-dire « transporter d’un endroit à un autre », ou « colporter » : La prophétie de Malachie est comme un message qui lui a été confié pour être porté à la connaissance des enfants d’Israël.
Une autre interprétation de ce mot משא nous est proposée par rabbi Leibuch de Landshut : Il s’agit d’une lourde charge, comme dans Bamidbar 11, 11 : את משא כל העם הזה, « le fardeau de tout ce peuple-ci ». La mission dont Hachem a investi Malachie est pour celui-ci un lourd fardeau, car s’il devra dire qu’Esaü est le frère de Jacob, il faudra qu’il ajoute que Hachem a haï Esaü tandis qu’il a aimé Jacob (1, 2).