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Utilisation du Maasser (Dîme) pour les frais de scolarité

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bat
Messages: 16
Bonjour,

Mon mari est au collel, et je mets mon deuxième enfant à l'école en septembre.
Le premier rentre en CP et la petite au Gan 1.

Puis-je payer ma scolarité avec du Maasser? En totalité ou que en partie?
Comment dois-je m'y prendre?

Merci pour votre réponse et Kol Hakavod pour votre site très interessant.

Kol Touv
Rav Efraim Cremisi
Messages: 286
Les Richonim, puis les A‘haronim, débattent de la question de savoir si l’on a le droit d’imputer sur son ma‘assèr les frais de scolarité de ses enfants.
Citons entre autres Rav Moché Feinstein dans ses responsas sur Yoré dé‘a (volume 2 responsa 113), et Chout Beer Cheva (siman 41), qui émettent l’avis, en s’appuyant sur le Taz Yoré dé‘a (249 § 1), que l’on n’a pas le droit de déduire du ma‘assèr les scolarités de nos enfants.
Les raisons données à l’appui de ces avis sont les suivantes :
1/ Pour les garçons, nous avons une mitswa de leur apprendre la Tora. Or, il n’est pas permis de s’acquitter d’une mitswa en utilisant l’argent du ma‘assèr. Il en est de même pour l’achat d’un ethrog ou des matsoth : On n’a pas le droit d’y employer l’argent du ma‘assèr.
2/ Pour les filles, nous sommes obligés par l’Etat de les scolariser, ce qui sous-entend de payer des frais inhérents à cette scolarité. Pas plus que pour payer un procès-verbal on ne peut utiliser à cette fin l’argent du ma‘assèr.
3/ On ne peut utiliser l’argent du ma‘assèr pour s’acquitter d’une obligation civique.
Il est vrai que, pour les filles, la scolarité rémunère leur étude de la Tora. Or, nous n’avons pas d’obligation d’enseigner la Tora à une fille, et l’argent utilisé n’est pas uniquement utilisé pour les limoudei qodèch mais également pour le ‘hol, la maintenance, etc...
Rav Moché Feinstein conclut : Il est possible de trouver une permission pour les filles dans la mesure où le système scolaire religieux permet de les préserver de nombreux problèmes halakhiques (tseniouth, assimilation, etc…).
Par conséquent pour les filles, une fois qu’elles ont atteint l’âge où, d’après la Tora, nous ne sommes plus responsables de leur éducation, on pourrait peut-être déduire la scolarité du ma‘assèr. Mais cela est impossible pour les garçons, car l’obligation de leur enseigner la Tora est valable même après six ans.
D’autres autorités émettent un avis qui diffère totalement des précédents, comme le Rambam (Chapitre 10, halakha 15), ainsi que le Maharam de Rottenbourg (Responsa 74).
Il en est de même du Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a (251, 3) :
Citation : Celui qui paie pour ses garçons pour apprendre la Tora, ou pour ses filles pour qu’elles restent dans le droit chemin de la Tora, après l’âge obligatoire de la Tora (6 ans), celui-là même réalisera une mitswa et tout argent investi est considéré comme tsédaqa.
De même le Chakh (259 § 3) est d’avis que l’on peut financer avec du ma‘assèr les scolarités de ses enfants de plus de 6 ans.
Dans cette discussion entre ces éminentes autorités, il est très difficile de trancher, mais je pense que l’on pourrait développer ici un sujet susceptible nous éclairer : Est-ce qu’un Avrekh est assujetti au ma‘assèr ?
Le Rama sur le Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a (251, 3) est d’avis que l’on doit se soucier de sa parnassa avant de celle des autres. On est pas obligé de donner de la tsédaqa tant que l’on n’a pas une parnassa suffisante.
Le problème est de définir quels sont les critères pour être considéré comme vivant de sa parnassa.
On a rapporté au nom du ‘Hazon Ich qu’il faut distinguer deux catégories de personnes :
1/ Si grâce aux revenus communs on peut vivre correctement, on devra donner le ma‘assèr.
2/ Si l’on a des difficultés pour finir ses mois, on pourra alors se considérer comme dispensé de donner le ma‘assèr.
Il faudra toutefois noter dans sa comptabilité personnelle les sommes dues à titre de ma‘assèr, pour pouvoir les verser dès que Hachem le permettra.
Je me permets toutefois de vous rappeler que la mitswa du ma‘assèr est la seule où l’on a le droit de mettre Hachem à l’épreuve et d’attendre de Lui une récompense certaine.
Conclusion :
Avant l’âge de 6 ans, aucun avis ne permet de déduire le ma‘assèr.
Après 6 ans, on peut s’appuyer sur certains décisionnaires qui autorisent une telle déduction.
Si une personne est pauvre elle est complètement patoura (« exemptée ») de donner le ma‘assèr, mais elle devra comptabiliser les sommes dues.
En vous remerciant pour vos encouragements,
Je vous souhaite hatsla‘ha et kol touv.
Raphael-Paris
Messages: 11
Cher Rav, pourriez-vous expliquer à un béôtien en matière de judaïsme (mais qui aspire à devenir un grand savant en la matière ;-) ) ce qu'est le Maasser ? Merci beaucoup.
Rav Efraim Cremisi
Messages: 286
Le ma‘assèr (« dîme ») est la partie des revenus (10%) que nous avons l’obligation de consacrer à la tsedaqa.
Je vous souhaite bon courage.
Kol touv !
yoël
Messages: 9
une question embarrassante:
une personne qui b'h a bien gagné sa vie dans le passé, dans le commerce, et qui donnait de la tsédaka dès que l'occasion se présentait, mais sans pour autant tenir de comptes de maaser, étant donné que pour un commerçant il est très compliqué de connaître réellement ses revenus. Puis au fil des années, la vie agitée ayant cessé, il s'est retrouvé sans emploi et se questionne: comment se mettre à jour de ses éventuels arriérés de maaser ???? cette personne se consacrant depuis qq années exclusivement au limoud, voudrait bien régler cette question.
merci de votre avis et a gröysse shkoyekh !
Rav Efraim Cremisi
Messages: 286
Le rav Moché Sternbuch, dans son ouvrage de responsas Techouvoth we-hanhagoth (2, 483), répond à votre question comme suit :
On n’a pas l’obligation de calculer des arriérés de ma‘assèr sur les sommes que l’on a gagnées, mais que l’on ne possède plus. Si, en revanche, on a placé de l’argent, ou si l’on détient des liquidités disponibles, on a l’obligation d’y prélever le ma‘assèr.
En vous souhaitant hatsla‘ha dans votre limoud,
Kol touv !
jerrib1
Messages: 42
J'ai entendu qu'il est ramené que l'ont peut deduire de son maasser ce qui nous a permis de travailler type essence.
Qu'en est il reellement?
Merci
Rav Efraim Cremisi
Messages: 286
C'est exact, on calcule son ma‘assèr sur un revenu net.
jerrib1
Messages: 42
Est ce qu'une association type ZAKA est habilité a recevoir le maasser ou est ce seulement des associations qui permetent la diffusion et l'etude de la Torah?
Rav Efraim Cremisi
Messages: 286
Toute organisation ayant pour objet d’aider les personnes nécessiteuses est habilitée à recevoir le ma‘assèr.
Kol touv !
jberrebi
Messages: 12
Bonjour,

Est il possible de déduire de son maasser l'achat d'un Sefer Torah à la mémoire de ses grands parents ou en l'honneur d'une personne vivante ?

Nous avons l'obligation de faire écrire un Sefer torah pour chaque garçon de sa famille n'est ce pas ?

Merci d'avance
Jeremie
Rav Efraim Cremisi
Messages: 286
Le Rama (Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a 259, 1) interdit d’utiliser l’argent du ma‘assèr pour l’exécution d’une mitswa, comme par exemple l’achat des nèroth (bougies pour la synagogue).
Le Beèr Hagola précise que cette interdiction ne concerne que les mitswoth que l’on est tenu d’accomplir, ou auxquelles on a l’obligation de participer, mais non des mitswoth facultatives comme l’achat d’une ‘aliya à la Tora ou l’achat de livres pour la synagogue. On a le droit, dans ces cas-là, d’utiliser l’argent du ma‘assèr.
Le Chakh (§ 3) et le Taz (§ 1) semblent du même avis.
En ce qui concerne l’utilisation de l’argent du ma‘assèr pour s’acquitter de la mitswa d’acheter un séfèr Tora, si l’on n’a jamais exécuté cette mitswa alors que la Tora le prescrit, on se trouve en présence d’une mitswa obligatoire, laquelle ne peut être accomplie avec cet argent-là. Quant à l’acheter à la mémoire de son père, cela n’est possible que si l’on a déjà accompli cette mitswa à titre personnel. Il n’est pas possible, en effet, de faire accomplir une mitswa obligatoire par quelqu’un ou de l’aider à le faire tant que l’on ne l’a pas soi-même réalisée.
Il n’est pas permis, en conclusion, d’acheter avec l’argent du ma‘assèr un séfèr Tora à la mémoire de quelqu’un à moins d’en avoir déjà acquis pour son propre compte. Mais on a le droit de s’acheter un séfèr Tora et de le prêter à la mémoire d’un proche.
Behatsla‘ha et kol touv !
Yaacov Moshé
Messages: 2
Bonjour,
Vous écrivez "on calcule son ma‘assèr sur un revenu net" :
- Doit-on donc exclure les sommes payées au titre de l'impôt sur le revenu (cohérent avec le modèle anglais du prélèvement à la source de cet impôt)?
- Peut-on exclure de même les taxes fondées sur la masse salariale (taxe d'habitation par ex.)? Je m'explique: Si une taxe prend comme base le salaire, cela signifie que plus le salaire est important plus la taxe l'est également (l'inverse est rarement le cas;-). Donc cette taxe grèverait mon salaire au même titre que l'impôt sur le revenu, mais dans des proportions différentes.
aralé
Messages: 147
Kvod harav.

Le maasser kessafim est parfois présenté comme obligatoire, parfois comme une takana dérabanan ou comme un mihag....

Il est parfois conseillé de s'engager en disant "bli neder" ce qui laisse penser que ce n'est pas une obligation mais plutôt un engagement personnel?

Si c'est le cas comment s'engager: en prenant un engagement verbal, en pensée, pratiquer 3 ans de suite.....?

A tous les rabanim des techouvot,un très grand merci, à leurs lectures j'ai pu rectifier plusieurs points dans mes pratiques.
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