La législation sur les vœux et les serments est d’une extrême complexité, et il est impossible d’en épuiser tous les détails dans le cadre de ce site.
Voici quelques-unes des règles édictées par le Kitsour Choul‘han ‘aroukh, chapitre 67 (Traduction française par le rabbin G. A. Guttel ; Editions COLBO) :
1. Ne sois pas habitué à prononcer des vœux. Quiconque prononce un vœu est tel celui qui a construit un autel à l’époque de l’interdiction des autels…
2. On s’éloignera de même du serment. Mais si l’on a passé outre et juré pour quelque chose, on ne demandera pas à en être relevé, mais l’on s’en tiendra à son serment, même si l’on en souffre, car il est dit : « Il a juré à son détriment et ne s’est pas rétracté. » (Psaumes 15, 4), après quoi il est écrit : « Celui qui agit ainsi ne chancellera jamais. » (Psaumes 15, 5). On ne demandera à être relevé du serment qu’en cas de nécessité.
3. Il est nécessaire de veiller à ne prononcer aucun vœu. Même pour les libéralités, il n’est pas bon de prononcer de vœu, mais si l’on a en main ce que l’on veut donner, on le donnera immédiatement, et si on ne l’a pas, on attendra de l’avoir et on le donnera sans vœu. Si les gens fixent le montant de leurs libéralités et qu’il est nécessaire de fixer avec eux, on dira explicitement que l’on fixe sans que ce soit un vœu. De même quand on rappelle le souvenir des défunts et qu’on fait des dons pour la charité, il y a lieu de préciser : « Ce n’est pas en tant que vœu ». En temps d’épreuve il est permis de prononcer des vœux.
4. Si quelqu’un a l’intention de s’assigner quelque étude sacrée - ou d’accomplir quelque prescription - et qu’il craint d’être ensuite négligent, ou s’il craint que le mauvais penchant ne le séduise pour faire quelque chose d’interdit ou l’empêcher d’accomplir quelque prescription, il lui sera permis de se stimuler par un vœu ou un serment, car Rav a dit : « D’où savons-nous que l’on jure d’observer une prescription pour se stimuler bien que l’on soit sous le coup du serment depuis qu’il a été prononcé au Mont Sinaï ? - parce qu’il est dit : « J’ai prononcé le serment, et je l’ai tenu, d’observer les règles de Ta justice. » (Psaumes 119, 106). Même s’il ne l’a pas exprimé sous forme de vœu ou de serment, mais de simple parole, ce sera un vœu et il sera obligé de l’observer. C’est pourquoi l’homme doit veiller, quand il dit qu’il accomplira quelque action religieusement méritoire, à dire : « Ce n’est pas en tant que vœu ». Et il est bon que l’homme s’habitue ainsi, même lorsqu’il parle de faire des choses ordinaires pour ne pas trébucher, à Dieu ne plaise, en transgressant des vœux.
5. Quiconque prononce des vœux pour corriger ses défauts est zélé et digne de louanges. Comment cela ? Celui qui était glouton et a fait vœu de ne pas manger de viande quelque temps, ou qui était porté sur le vin avec excès et qui s’est interdit le vin et autres boissons enivrantes, de même celui qui s’enorgueillissait de sa beauté et qui a pris sur lui l’état de Nazir (v. Bamidbar chapitre 6) etc., tous les vœux semblables à ceux-là sont considérés comme service de Dieu, que Son Nom soit béni, et c’est pour eux que nos Sages, que leur souvenir soit une bénédiction, ont dit : « Les vœux constituent un rempart pour l’abstinence... » (Avoth 3, 17). Cependant l’homme ne doit pas s’habituer même à des vœux comme ceux-là, mais à dominer aussi son penchant sans vœux.
6. Le vœu n’a de valeur que si la bouche et la pensée sont d’accord. Mais s’il a prononcé un vœu par erreur, parce qu’il n’y avait pas dans sa pensée ce qu’ont exprimé ses lèvres, ou qu’il pensait en lui-même à un vœu, mais qu’il ne l’a pas exprimé avec les lèvres, ce ne sera pas un vœu.
7. Quiconque a pratiqué quelque aggravation pour des choses permises par la règle, en tant que haie, barrière et abstinence - par exemple des jeûnes aux jours de Seli’hoth (jours précédant le Jour de l’an et jours entre le Jour de l’an et celui du Grand Pardon) , ou de ne pas manger de viande ni de boire de vin à partir du 17 tamouz, même s’il ne s’est comporté ainsi que la première fois, mais qu’il était dans sa pensée de se conduire ainsi toujours, ou qu’il s’est conduit ainsi trois fois, bien qu’il n’ait pas été dans sa pensée de se conduire ainsi toujours, mais qu’il n’a pas stipulé que ce sera sans que cela constitue un vœu, et qu’il désire se raviser parce qu’il n’est pas en bonne santé - aura besoin d’une autorisation. Il arguera du regret : il regrette de s’être conduit ainsi en tant que vœu. C’est pourquoi celui qui désire pratiquer quelque aggravation comme rempart et abstinence dira d’abord qu’il ne l’accepte pas pour lui en tant que vœu, et il dira aussi que sa pensée est de ne se conduire ainsi que cette fois ou les fois qu’il voudra, mais pas définitivement.