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Zmanim au-delà du cercle polaire

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AZZH
Messages: 1
Bonjour Rav,

Comment fait-on en Norvège dans un endroit où il ne fait jamais nuit en été pour les zmanim pour alot hach'har, chkia, nuit ?

Et pour Chabbat quels horaires de référence doit-on prendre en compte ?
Par exemple à Alta où voici les zmanim:

http://www.myzmanim.com/day.aspx?askdefault=1&vars=41476438&q=alta

Et pour un endroit où la nuit est très courte (moins de 2h de nuit par exemple) ?

Merci infiniment pour votre réponse et désolé de vous déranger.

Kol touv et chabbat Chalom.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Je commence par le deuxième cas:

Si la nuit ne dure que deux heures, les zmanim sont à calculer en fonction, le shema du soir ne pourra pas se réciter avant une heure très tardive et celui du matin ne devra pas être récité trop tard.

Les sites spécialisés vous donneront les horaires avec précision pour chaque ville.

Pour le premier cas, c'est moins simple:

Dans un endroit où il ne fait pas nuit pendant des mois, ou disons même pour un cas théorique, si on se trouve exactement au pôle nord (-ou sud), la journée durerait six mois et serait suivie d'une nuit de six mois.
Dès lors, quand lire le shema et comment faire pour shabbat?

Il y a trois grandes shitot sur le sujet:

A) on compte des jours de 24h malgré l'absence de coucher de soleil et c'est considéré comme un jour.
Tous les six jours, ou disons au bout de ~143 heures (pour une tossefet) il y aura une journée (ou 25h) de shabbat.

L'idée est que ce qui enclenche le changement de jour n'est pas le coucher effectif du soleil, mais la révolution solaire (-ou terrestre, peu importe).

Puisque la terre a fait un tour sur elle-même, un jour est passé; le shabbat n'arrive pas après six couchers de soleil, mais après six tours de terre.
Voir Leorot Natan (XI, §8, 14).

Cette idée se trouve confortée par le fait que le soleil n'entre en jeu dans le récit de la création qu'au bout du quatrième jour et pourtant la Thora nous parle de "erev" et "boker" et de jours qui s'écoulent avant ce quatrième jour.
C'est donc que cela dépend de la révolution terrestre.

Cette explication n'est pas une "révolution", on la retrouvait déjà dans le commentaire de rabeinou Be'hayei (Bereshit §I, 13), dans celui du Ibn Ezra (Bereshit §I, 5) et dans le Guide des égarés de Maimonide (II, §30).

C'est l'opinion qui est retenue au niveau de la ala'ha pour la fixation du shabbat dans ces contrées.

C'est l'avis du Yaabets dans Mor Ouktsia (§344) et le 'Hida le cite dans son Ma'hzik Bra'ha (o"h §344, 4), il est aussi cité dans le Shaarei Tshouva (o’’h §344) et le Kaf A’haim (o’’h §344, 2) .

Cette shita nécessite de posséder une montre, même si le Tiferet Israel (Bra'hot fin de §1) écrit qu'il suffira d'observer le soleil car il fait un tour en 24h (il tournera donc autour de notre tête et reviendra se positionner du même côté au bout de 24h), cela ne nous aidera pas tellement durant les six mois de nuit je suppose, il vaut donc mieux avoir sa montre avec soi.

A moins de se repérer avec les étoiles, mais c'est déjà moins simple.
Et la solution mentionnée par le Ben Ish 'Hai (Rav Pealim II, sod yesharim §4) et basée sur le Yeroushalmi (Psa’him) selon lequel Noa’h comptait les jours durant le déluge [où « les astres chômaient »] à l’aide de pierres précieuses est quelque peu onéreuse.

C'est certainement pour cela que le rav Pin'has Horovitz dans son Sefer Abrit (I, maamar IV, §11) -qui suit aussi cet avis- préconise d'avoir recours à une montre pour le calcul des 24 heures.

Bref, c'est l'avis en vue chez les a'haronim, dont:

-le Even Yekara (I,o"h §11),

-le Ben Ish 'Hai (Rav Pealim II, sod yesharim §4) (voir aussi son sympathique Imrei Bina ‘helek ‘hikrei lev §2),

-le Shaarei Ala’ha ouminhag (§135)

-le fameux rav Tikotshinsky connu pour ce sujet (Bein Ashmashot p.54-55).

-Shout Divrei Yossef (Schwartz) (§8),

-Leorot Natan (XI, §8, 14),

-Shearim Ametsouyanim Baala’ha (§72, 1),

-Shout Leyits’hak Réa’h de rabbi Its’hak AbenDanan (o’’h Lettre Shin, 2),

-‘Hemda Gnouza (I, §3),

-Guinzei ‘Haim (§344, 3),

-Rav Mena’hem Kasher
dans Divrei Mena’hem (II, §3),

-le Rabbi de Loubavitsh (Yagdil Thora §73),

-le Ze’her David (maamar III, §19) au nom du Ma’har ‘hodesh (p.20).

(mais voir aussi Moadim Ouzmanim II, §155 dans la note.)


Avant tous ceux-là, le rav David Ganz déjà à son époque penchait pour cette solution dans son Ne’hmad Venaïm (§143-147).

C’était un élève du Rama et du Maaral de Prague, c’est l’auteur de la célèbre chronologie ou livre d’histoire Tsema’h David.

Décédé il y a 400 ans en 1613 vers l’âge de 72 ans, c’était un astronome, historien, géographe, mathématicien et talmudiste.

Tycho Brahe et Johannes Kepler l’intéressèrent au système héliocentrique de Copernic, grand fan d’Euclide (cf. Ne’hmad Venaïm, 8), il ne tarit pas d’éloges au sujet de Tycho Brahe non plus (Ne’hmad Venaïm 2, 4).

A la même époque, mais un peu avant, il y a aussi eu Rabbi Eliezer Ashkenazi qui écrivait qu’aux pôles il faudra considérer des jours de 24 heures, voir Maassei Ashem (‘helek Maassé beréshit, §3 d’’h Veén émet).

Bien avant eux déjà nous trouvons des rabbins qui mentionnent le problème des pôles où il fera jour durant six mois, Rabbi Avraham Bar ‘Hiya Anassi savait bien que la terre était ronde à son époque (décédé vers 1140, on ne connait pas la date avec exactitude, voir sa biographie par le Pr. Yaakov Goldenthal dans Kvoutsat ‘Ha’hamim p.8 et celle signée par Shir imprimée au début du Eguion Anefesh de R. Avraham Bar ‘Hiya) et écrivait qu’aux pôles l’année se répartit donc en six mois de jour et six mois de nuit .
Voir son Sefer Aïbour (maamar I shaar 3) et dans Sefer Tsourat Aarets (fin de shaar 1).

Contrairement à ce qu’on dit, les savants savaient que la terre était ronde bien avant que cela ne devienne « officiel ».

En fait c’est explicite dans le shas Yeroushalmi (Avoda Zara 18b) , le Midrash Raba (Nasso XIII, 14) et le Zohar ‘Hadash (Bereshit 15a).

On pourrait aussi le voir dans le shas Bavli (Avoda Zara 41a) même si ça se discute, mais c’est en tout cas la compréhension du Tosfot (ad loc).
Ces textes parlent du « globe terrestre », d’une terre qui ressemble à un ballon, il n’en faut pas beaucoup pour se demander s’il fait jour en même temps des deux côtés…

C’est encore plus explicite dans le Zohar (Vayikra 10a) où il est détaillé que lorsqu’il fait jour d’un côté c’est la nuit de l’autre, que les habitants de l’autre côté (aux antipodes) ont –par rapport à nous- les pieds en haut et la tête en bas…

Voir encore le Méor énayim (imrei bina §11 p.160).

Ainsi, la rotondité de la terre leur étant connue, rien d’étonnant que les rabbins n’aient pas attendu la Renaissance pour savoir qu’il y a des endroits où le jour dure six mois.

En fait Pythagore , Platon et d’autres déjà parlaient d’une terre ronde, je crois avoir déjà écrit quelque chose sur Techouvot à ce sujet, mais je ne me souviens plus où.

Le Baal Amaor (rosh ashana 20b, d’’h ki salik r. Zira) écrit qu’à chaque instant c’est la nuit quelque part et en même temps le jour ailleurs.

Il y a aussi le Radak (1160-1235) (bien avant le Tsema’h David) qui écrivait dans le sefer ashorashim (shoresh Ouf) au nom de son père rabbi Yossef Kim’hi qu’il y a un endroit sur terre où le soleil ne brille pas durant six mois.
Je ne suis pas certain que le Radak pensait que logiquement une terre ronde entraîne cela, c’est à vérifier mais je ne veux pas chercher ça maintenant afin de répondre plus rapidement.

Dans le ‘Havot Yaïr (§219) le rav Ba’hra’h cite certains qui pensent que la terre est ronde comme un ballon et d’autres qui disent qu’elle est comme un boule flottante dans l’eau dont seule la moitié supérieure dépasse.

Malgré que Maimonide écrive dans son Guide des égarés (I, §31) qu’il existe quelques imbéciles qui s’entêtent à ne pas reconnaitre la rotondité de la terre, nous trouvons des rabanim qui ne pensaient pas que la terre soit ronde.
Par exemple, le Shvout Yaakov (III, §20) trouve que cela irait à l’encontre de la gmara (début de §2 de ‘Haguiga).
Je trouve qu’il aurait pu aussi citer Psa’him (94a)…

Le Guilyonei ashas (Engel) (shabbat 75a) cite le Gaon de Vilna qui penserait que la terre est « carrée ».
La source de ce commentaire du Gaon est dans ses notes sur le Tikounei Zohar (5b).

Mais le fabuleux rav Reouven Margulies (Shaarei Zohar sur Baba Batra 25b) après avoir cité un autre auteur qui écrit la même chose, explique que l’intention est de dire que les continents sont carrés et le terme « carré » ne fait qu’exclure la forme circulaire comme on le voit dans Mena’hot (43b).

Certains écrivent que les ‘Hazal ne savaient pas qu’il y a des endroits où il fait jour ou nuit durant des mois ( Ze’her David (maamar III, §19) qui cite le Ma’har ‘hodesh (Rimani)(p.20a)) en se basant sur la gmara Psa’him (94a) mais ce que j’aurais à dire à ce sujet serait trop long pour que je m’y mette, surtout que je vois que je suis rattrapé par mon ancienne habitude d’écrire « une meguila » pour une réponse.

L’idée de la rotondité de la terre semblait tellement évidente au Rav Yonathan Eybeschutz (Yearot Dvash I, droush 15, p.371) qu’il s’étonnera d’Adam Arishon qui (selon la gmara Avoda Zara daf 8) semblait l’ignorer.


Quoi qu’il en soit, selon ce premier avis, pour fixer l’heure du shema et de la prière, ce n’est pas évident, certains diront de découper les 24 heures en 12 heures de jour et 12 de nuit, ainsi le premier quart de la « journée » sera le moment du shema et le premier tiers le moment de sha’harit etc…

Mais plusieurs auteurs préféreront que le voyageur qui arrive au pôle se claque sur les horaires de la dernière communauté rencontrée (ils parlent de « makom shéyatsa misham » mais je pense qu’il faut le traduire comme je l’ai fait).

Il y a aussi une shita qui indique de se calquer sur les horaires de Jérusalem, c’est mentionné dans le Shout Mishnat Yossef (V, §5) , dans le Yaskil Avdi (du rav Adaya)(VIII, §XXII, 10, 7, p.48) (VIII, 38) et par le rabbi de Tsanz dans Divrei Yatsiv (I, §108).


B) D'autres disent que c'est le coucher du soleil qui est responsable du changement de date et les six mois de jour suivis des six mois de nuit ne formeront qu'un jour!

Ce qui donne un shabbat qu'une fois tous les six ans -mais pour un an!

Voir le Radal dans son commentaire sur Pirkei derabbi Eliezer (§52) [mais il souligne tout de même une difficulté à partir du Yeroushalmi (ktouvot §XIII)].

C'est aussi ce qu'écrit le Min'hat Elazar (IV, §42) concernant quelqu'un qui serait arrivé au pôle pendant shabbat, son motsaé shabbat devra attendre la nuit même si elle tarde à arriver... (voir aussi min’hat elazar V, 19)
(Il n’écrit pas ça « lekoula » car il considère que miderabanan on devra se fixer sur les 24 heures. En fait c’est discuté dans la compréhension du Min’hat Elazar, voir à ce sujet Shout Na’halat Levi II, §1, sk.10, p.11).

Selon lui, c’est l’avis du Rema de Fano dans Assara Maamarot (I, II, §13)

Cette shita est étrange pour plusieurs raisons, déjà je ne saisis pas vraiment pourquoi cela dépend du jour de son arrivée?
on devrait faire le calcul des années depuis briat aolam (ou depuis matan Thora) considérant chaque année comme un jour et les multiples de sept seraient des années sabbatiques (car logiquement, selon cette shita, le premier shabbat au pôle nord est arrivé au bout de six ans, considérant la première année comme l'équivalent du dimanche à l'instar des jours de la création).

Voir encore la critique de Rabbi Yossef Messas dans Mayim ‘Hayim (I, §111).

Si quelqu’un veut se faire des vacances au pôle nord, qu’il se dépêche, l’an 5775 est un multiple de sept… Reste à voir si on retiendra « Betishrei Nivra aolam » ou « Benissan nivra aolam », mais il vaut mieux repousser un peu ces vacances.


C) la dernière shita consiste à dire qu'aux pôles, les mitsvot dépendantes du temps ne sont pas applicables.
Les habitants du Pôle sont donc dispensés d’observer shabbat…

Cette idée se trouve dans le Kol Yehouda (commentaire du Kouzari II, §20) qui mentionne ces trois possibilités.

Voir aussi ‘Havalim Baneïmim (IV, §63).

C’est ce qui pousse certains auteurs à écrire qu’un juif ne doit pas habiter ces contrées qui l’excluraient du kiyoum amitsvot.

Voir Shout Ze’her Sim’ha (§30) et aussi ce qu’écrit le rav Barou’h Epstein dans son Mekor Barou’h (p.714) en citant le Sefer Apardes du rav Aryé Leib Epstein (ami du rav Yonathan Eibeschutz et décédé en 1775) qui remercie D. qu’il soit interdit aux juifs d’habiter à St Pétersbourg car les horaires des prières et du shabbat y sont difficiles à définir (cependant, voir un peu plus loin dans le Mekor Barou’h en haut de la page 757).

Je me souviens encore d’un ‘Hatam Sofer lui aussi indiquant qu’il faut éviter ces territoires, mais je n’arrive pas (actuellement) à le retrouver.

Il y a encore beaucoup de sfarim qui parlent de ce sujet, j’indiquerais parmi tant d’autres:

le Otsar Israel (V, p.110 sous l’entrée Yom),

Rabbi Refael Berdugo dans Mishpatim Yesharim (I, §77)…


Et pour plus de détails sur ce thème, voir le Taari’h Israel de rav Taplin de Lakewood N.J. qui traite de tous les sujets ala’hiques liés

et le Kav Ataari’h Aïsraéli de l’incroyable rav Mena’hem Kasher -voir aussi son Thora Shleima (bereshit , §I, 430).

J’aime beaucoup les écrits de ce dernier, ils sont d’une clarté remarquable et d’une bekiout phénoménale.
C’est un talmid ‘ha’ham de Varsovie, qui a vécu en Pologne, en Israel et aux Etats unis.
‘Hassid du rabbi de Gur (et sympatisant ‘habad je crois) et bizarrement –pour un ‘hassid Gur- sioniste déclaré.
Il est niftar il y a 30 ans le 27 ‘heshvan 5744 (novembre 1983) après avoir écrit plusieurs sfarim intéressants dont la gigantesque encyclopédie Thora Shleima.

Voir encore le Sforno (Vayikra XXIII, 3),

le Radbaz (§76),

Yashar MiCandia
dans son Maayan ‘Hatoum,

le ‘Hida
dans Pnei David (ki tissa 7),

Rabbi Moshé ‘Haguiz
dans Mishnat ‘ha’hamim (§542),

Maté Dan (de rabbi David Netto) (vikoua’h ‘hamishi),

le Malbim (Artsot a’haim §1, 21, p. 4b),

le ‘Hazon Ish (Kountras 18 shaot),

le rav Ben Tsion Méir ‘Haï Ouziel dans son Mishpetei Ouziel (Tanina , I, o’’h §29)
et aussi (Piskei Ouziel §21),

Tshouvot Veanagot (I, §315) et (III, §86),

Betsel a’ho’hma (V, §103),

Bikourei Yaacov (Zrihen) (§9),

Rav Reouven Margulies dans son Nefesh ‘Haya (o’’h §344),

Mishné ala’hot (VIII, §11),

Divrei Thora (Munkacz) (I, §62) ,

Shout Erets Tsvi (§44),

Rav Ben Tsion Aba Shaoul dans Or Letsion (I, §14)

et l’Encyclopédia talmoudit (tome XXII, pp.398-407)


Il faut voir aussi le Even Sapir (II, §52, p. 145) du rav Yaakov Sapir qui raconte avoir lui-même voyagé au-delà du « kav ataari’h » et a continué à respecter shabbat au bout de six jours comme si de rien n’était.

Le rav Ye’hezkel Leitner raconte dans son livre Operation :Torah Rescue le problème rencontré par la Yeshiva de Mir durant son exil au Japon pendant la seconde guerre pour le shabbat et surtout pour Yom Kippour (traduit en français sous le titre : L’aventure de Chang-Haï (p.102-105) )

Bon, j’aurais bien voulu continuer car il y a encore beaucoup à dire et plusieurs sfarim dont je n’ai même pas mentionné le nom, mais ça fait un bout de temps que je suis en train de taper à l’ordinateur et mes doigts fatiguent :)

Je conclus donc :

S’il y a une nuit dans les 24 heures (même courte), on calcule les horaires normalement.

Si elle n’arrive pas au bout de 24 heures, on se base sur la montre pour savoir quel jour de la semaine on est (pour shabbat) et on se base sur les horaires de la dernière kehila rencontrée pour les horaires des prières dans la « journée ».

Mais a priori il faut éviter d’aller dans ces endroits (pour plus de quelques heures).

Je demande l’indulgence une nouvelle fois pour les fautes car je ne peux pas prendre le temps de me relire.[/b]
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