C'est délicat;
si vous avez pris le minhag de considérer le Maasser comme un 'hiyouv (obligation) de tsedaka (-comme la majeure partie des gens le considère) et non une somme réservée aux mitsvot, c'est en principe incompatible (d'acheter une aliya) avec cette somme.
Voyez ici pour plus de détails:
http://techouvot.com/deduire_un_achat_de_son_maasser-vt13301.html?highlight=
Donc vous ne pourrez pas acheter une aliya avec votre maasser -à moins que vous ne sachiez que la somme offerte ira intégralement aux indigents OU aux érudits gérés par la communauté (ce qui me semble n'être pratiquement jamais le cas dans nos communautés françaises).
(cf.
Ahavat 'Hessed II, §XIX, 2).
Mais si l'argent sert pour payer les factures de la synagogues, le 'hazan etc. il ne conviendra pas d'utiliser du maasser pour les aliyot
(cf.
Shout Beth Dino Shel Shlomo -Laniado- Y"D §1)
(sauf si vous suivez le minhag de considérer le maasser comme "une bonne habitude", voir le lien cité plus haut).
Je dois aussi préciser que le
Maharshal et le
Drisha [cités par le
Shakh (Y"D §249, sk.3) et par le
'Hafets 'Haim dans Ahavat 'Hessed (II, §XIX, 2)] citent les
Tshouvot Maharam pour qui il restera admis d'acheter une aliya (ou autre, hagbaha, pti'ha...) avec de l'argent du maasser dans le cas où l'on sait que l'on n'aurait jamais acheté cette aliya (ou autre) de ses propres deniers.
Si l'on pousse la rigueur encore un peu plus, il semble qu'il n'est autorisé d'utiliser du maasser lorsque la somme sera intégralement versée aux pauvres, QUE pour la surenchère par rapport au précédent enchérisseur.
Par exemple, si un premier fidèle propose d'acheter la aliya pour une somme x et que vous surenchérissez en proposant z qui est égal à x+y, vous ne pourrez payer en kessef maasser que la partie ajoutée, à savoir "y", mais pas l'intégralité de la somme (z).
(cf.
Rabbi Akiva Eiger (Y"D §249) au nom du
Shla et voir aussi
Elia Raba O"H §156).
Pour ce qui est de la seouda, il semblerait que ce soit comparable, il peut y avoir cependant quelques subtilités en fonction de la communauté.
Rav Moshé Feinstein se montre indulgent dans le cas où les participants à cette seouda auraient consommé (n'était-ce votre don) quelque nourriture interdite (non kasher) (cf.
Am Hatorah II, 11).
(mais si la seouda sera de toute façon offerte par un autre, cette permission ne pourra plus s'appliquer)
D'autres paramètres peuvent aussi jouer.
Mais il est difficile de statuer sans connaitre la communauté, je pense qu'il est préférable que vous demandiez à votre rabbin qui sera certainement en mesure de vous indiquer la halakha en fonction des paramètres propres à votre communauté, je n'ai fait que vous donner les grandes lignes.
J'ajoute encore une précision importante:
il faut savoir que l'adresse première pour du Maasser, c'est la Ha'hzakat Torah, c-à-d soutenir l'étude de la Torah, aider des yeshivot ou des érudits qui s'investissent dans le limoud.
A l'origine le maasser était destiné au Shevet Lévi: ceux qui s'adonnaient au limoud hatorah.
Il sera permis aussi de nourrir des pauvres avec le maasser, mais il faut tout de même être conscient que dans la théorie, ce n'est pas le but du maasser rishon.
Ceux qui suivent l'opinion rigoureuse qui indique de donner 20% de ses revenus, devraient théoriquement en réserver la moitié aux étudiants de Torah (et l'autre aux pauvres -maasser shéni/ani)
Bien entendu, si les étudiants sont aisés et qu'il y a des pauvres dans le plus grand dénuement, on donnera la priorité aux pauvres.
