Je cite:
Citation:
"s'essuyer sur ses vêtements fais perdre la mémoire "(je n'ai pas trouvé la source dans le Talmud)
C'est normal, ça ne se trouve PAS dans le Talmud.
La source, c'est le
Maguen Avraham (o"h §158, sk.17) qui le cite au nom du
Tashbets katan (§287 dans l'édition de Varsovie 1902) (le renvoi vers le §151 ou encore 131, doit faire référence à une autre édition).
Il y a des tas de sfeikot autour de cette idée, savoir si cela concerne tous les habits ou uniquement la chemise
(Pri Megadim cité dans Mishna Broura sk.45), si c'est uniquement s'essuyer des eaux de Netilat Yadaïm ou toute eau
(Nefesh 'Haya -Margulies, §2, 3) (Maassaf lekhol hama'hanot §2, sk.12), si c'est uniquement ses propres habits ou même tout habit, si c'est uniquement les habits qu'il porte sur lui ou même ceux déposés dans son armoire...
(Rivevot Ephraïm I, §126) (Shmirat hagouf Vehanefesh §57).
Concernant le premier doute (habits autres que la chemise inclus ou non), vous verrez dans le
Kaf Ha'haim (§158, sk.87) au nom du
Yefei Lalev (I, §158, sk.10) qu'il ressort de la Gmara
Horayot (13b) que tout habit est concerné.
Ceci est étonnant puisque cette idée n'est pas mentionnée du tout dans la Gmara, ni
Horayot, ni autre.
J'ai vérifié dans le
Yefei Lalev (c'est
daf 149c), il ne fait qu'y dire qu'en se basant sur le
Rashi il ressort que ce que dit la Gmara au sujet de celui qui met ses habits sous sa tête, ne fait pas de distinction entre les habits, il en déduit donc qu'il en sera de même concernant cette idée du
Tashbets.
Permettez-moi d'être plus que sceptique...
Et de manière générale, je suis très sceptique sur l'idée elle-même, car je crains que le
Maguen Avraham n'ait inventé-là
(involontairement) une notion qui fut inconnue jusqu'à lui.
Il cite bien le
Tashbets, mais il faut comprendre que même un Rishon ne PEUT pas INVENTER une telle notion, il doit se référer à une transmission pour cela.
Or, en lisant calmement et à tête reposée les mots du
Tashbets, j'ai l'impression qu'il ne voulait pas du tout dire ce que le
Maguen Avraham lui fait dire.
Ce livre parle des habitudes du
Maharam de Rothenburg, il dit qu'il n'essuyait pas ses mains
(après netilat yadaïm) sur sa chemise
(Précision: ce qui était pourtant assez fréquent à l'époque) et aussi, il ne mettait pas ses habits sous sa tête (en oreiller) car c'est "Kashé Leshik'ha".
Fin de citation.
Il me semble clair, qu'étant donné qu'un Rishon n'invente pas de lui-même ce qui serait ou non Kashé Leshik'ha et que le
Tashbets n'est pas en train de déclarer qu'il annonce-là un 'hidoush particulier, il est évident que la mention
"Kashé Leshik'ha" ne se rapporte qu'à la seconde partie de la phrase
(habits sous tête -comme cité dans gmara Horayot) et non à la première partie qui parlait d'une hanhaga du
Maharam de ne pas s'essuyer sur ses habits.
Voilà, à la différence du
Tashbets, je souligne quant à moi que c'est un 'hidoush, je n'ai vu personne proposer cette lecture plus simple et moins 'hidoushique du
Tashbets.
Si j'ai raison, le
Maguen Avraham aurait commis une erreur de compréhension dans sa lecture et se serait un peu empressé d'inventer -à tort- une notion toute nouvelle.
ça n'est pas pour me réjouir, je dirais même que cela m'embête.
Et si des centaines de Tsadikim sont passés sur ce
Maguen Avraham sans rien souligner quant à cette incompréhension, je crains que ce soit moi qui fasse une erreur de lecture quelque part.
Je n'ai pas le temps de chercher si un a'haron m'a devancé pour cette remarque, mais je n'en ai pas en mémoire actuellement.
Aussi, même dans l'hypothèse où le
Maguen Avraham se serait trompé, je préfère tenter de donner un sens à son "invention" plutôt que de la réfuter simplement.
C'est pourquoi je dirais que c'est aussi l'idée qu'il convient -à mon sens- de retenir de cette notion:
Celui qui s'essuie les mains sur sa chemise (ou habit) fait preuve d'un manque d'ordre et de propreté, qui ne saurait se priver d'entraîner des répercussions quant à l'ordre et la "propreté" de ses idées saintes en tête.
On ne peut pas avoir facilement la tête claire en Torah si on ne respecte pas (un minimum) ses habits.
ça rejoint un peu l'idée de celui qui met deux habits en même temps ou qui met la chaussure gauche au pied droit et l'inverse...
Ce manque de Seder, entraîne forcément un manque de Seder dans les idées aussi, ça donne une Torah un peu fouillis.
Voilà selon moi comment il convient de comprendre cette idée ici.
Et même si ce n'était pas ce que
Tashbets disait et que le
Maguen Avraham aurait donc commis une regrettable erreur de lecture, l'idée n'en demeure pas moins sensée et n'est en tout cas pas totalement absurde.
Il se peut que la Hakpada du
Maharam (lui-même) était liée à ce type d'inquiétude.
Pour complément, voyez encore ce que j'écris ici:
http://www.techouvot.com/passer_entre_deux_femmes-vt17854.html?highlight=