Citation:
Bonjour Rav Wattenberg dans un post du 30 juin 2020, l’internaute chimco vous demande pourquoi en quoi ce Rav est il incroyable , et vous a demandé en quoi il est incroyable et que vous puissiez nous parler de lui.
Vous aviez dit à cet internaute que il faut pour cela un nouveau fil de discussion pour que vous puissiez nous parler de lui, mais cela n’a pas été fait, de ce fait je répare cet erreur (lol) et ouvre ce nouveau fil pour que vous puissiez nous détailler qui est ce Rav, et en quoi il est incroyable, car cela aussi m’a énormément intéressé.
Né le 21 décembre 1891, ce rabbin était très précoce et rédigeait déjà un Shout à l’âge de 11 ans ( !).
A 12 ans il avait déjà terminé son
Shout Divrei ‘Hakhamim (jamais imprimé à ma connaissance).
A 18 ans il a reçu la Smikha et à 19 ans a été nommé Dayan et commence à exercer.
A partir de 1922 il devient le rabbin de Pittsburgh aux Etats-Unis et le restera tout sa vie. Il décède en 1974.
Ses Sfarim indiquent une mémoire incroyable, une Bekiout époustouflante, une subtilité et sagacité indéniables.
Lorsqu’on lit ses réponses et échanges avec de grands Rabanim alors qu’il n’a que onze ou douze ans, c’est tout simplement stupéfiant.
Dans son
Shout Beit David (§22), il indique une réflexion talmudique qui a été imprimée dans un sefer en son nom lorsqu’il avait 11 ans.
Il écrit aussi
(§53) en réponse au
Rav Shmouel Nathanzohn en s’excusant qu’il n’a que 11 ans !
(mais il y a peut-être une erreur d’impression et au lieu de י"א il faudrait corriger י"ג car la lettre est datée de 1905… ou bien c’est la date qu’il faut corriger en 1903.)
Dans ce
Shout Beit David, il y a des réponses
(§46,53,79,86,87,163) datées de 1905 (il avait 13 ans), et plusieurs de chaque année suivante, lorsqu’il avait 14, 15, 16 ans…
Je ne crois pas qu’on puisse expliquer ainsi à l’écrit à quel point ce rabbin est étonnant de Bekiout
(même SANS tenir compte de son très jeune âge), il faut lire son Shout pour s’en rendre compte réellement.
On a l’impression que rien ne lui a échappé, pas mêmes les périodiques de son époque, c'est assez étrange et, parfois, limite estomaquant.
Voyez ce qu’écrit à son propos le
Rav Mendel Kasher au début du Kobets
Noam (XII).
Quand on connait la gigantesque Bekiout de
Rav Kasher, on comprend qu’il sait de quoi il parle…
Voyez encore ce qu’ont dit plusieurs Gdolei Israel au sujet de
Rav Wolf Leiter dans le
Shout Tsiyoun Lenefesh ‘Haya (éd. Jér. 2014, p.33 note 54).
Voilà, pour résumer l’aspect incroyablement étonnant de ce Gaon, il y a deux points :
a) Une connaissance absolument phénoménale des textes des A’haronim jusqu’aux contemporains
(comprenez bien que ni Rav Ovadia Yossef, ni Rav ‘Haim Kanievsky ne pourraient -même ensemble- se mesurer à lui dans ce domaine).
b) Une quantité de remarques, ‘Hidoushim et de Tshouvot envoyées à un âge terriblement précoce (dès 11 ans et de manière très active dès 13 ans).
Mais il faut le lire pour se rendre compte à quel point il est étonnant.
Son
Shout Beit David et le
shout Tsiyoun Lenefesh ‘Haya (qui commence par des Tshouvot de son père [simanim 1 à 29] et continue avec les siennes [simanim 30 à 140]) sont des livres époustouflant, même si on ne calcule pas l’âge de l’auteur.
Je me souviens, quand je suis tombé sur son
Shout Beit David, j’habitais à Lakewood, je n’arrivais plus à m’arrêter de le lire.
J’ai ensuite découvert son
Shout Tsiyoun Lenefesh ‘Haya et ses autres Sfarim
(notes sur le Shout du Rif, notes sur le Shout des Gueonim Shaarei Tshouva, et autres).
Je voulais acheter le
Shout Beit David, il était introuvable (il avait été publié en 1932).
J’avais téléphoné à son fils, qui habitait New York à l’époque, il m’avait dit que le Makhon Yeroushalayim travaillait dessus et qu’il allait être réédité.
Mais vu mon impatience, il me proposait de venir lui rendre visite, qu’il avait une photocopieuse chez lui et que je pourrais le photocopier entièrement.
Je n’y suis pas allé, ça m’aurait pris une journée entière et le voyage représentait aussi un certain coût.
Du coup, je l’ai lu dans le Otsar Hasfarim de la Yeshiva de Lakewood, en ayant le regret ne pas pouvoir écrire des notes dessus.
Mais B’’H le Sefer a été édité par le Makhon Yeroushalayim en l’an 2000 et j’ai pu l’acheter.
Concernant le
Shout Tsiyoun Lenefesh ‘Haya qui ne se trouvait pas non plus sur le marché (depuis 1964), il m’avait dit que rien n’était prévu (en termes de réédition) dans un avenir proche, c’était une grosse déception.
Au lieu de voyager jusqu’à New York, je l’ai lu dans le Otsar Hasfarim de la Yeshiva de Lakewood et en ai photocopié quelques passages.
Il a finalement été réédité lui aussi en 2014, par le Mossad Harav Kook.
Vous trouverez dans chacun de ces livres
(nouvelles éditions), des détails biographiques sur le Rav.
Dans le
Beit David, c’est rédigé par son petit-fils,
Rav Moshe Chaim Leiter.
C’est un Talmid ‘Hakham
(bibliothécaire à Bar Ilan), j’ai échangé avec lui par téléphone et par mail, je voulais qu’il m’envoie une copie de l’autobiographie du Rav
(elle est à l’état de manuscrit), mais seuls les membres de la famille y ont eu droit, ils ne veulent pas la diffuser car elle comporte des informations parfois peu reluisantes sur certains individus.
Je lui ai proposé d’effacer les noms avant de me l’envoyer, mais c’est vraisemblablement un trop grand travail.
C’est bien dommage. Il va falloir attendre un petit siècle, de sorte que les concernés et leurs enfants ne soient plus connus.
Bref,
Rav Zev Wolf Leiter est décédé le 22 février 1974, je viens de me rendre compte, après avoir écrit tout ceci, que c’est la date d’aujourd’hui, il y a 49 ans !
Et en date hébraïque, son Yohrzeit est le 30 Shvat (1er jour de Rosh ‘Hodesh Adar), c’était donc hier, mardi.
Ashreinou, Ma Tov 'Helkénou d'avoir eu de tels rabanim qui alliaient génie, Tsidkout et discrétion.
תנצב"ה
PS: Je ne me relis pas, veuillez excuser les fautes.
