Certains décisionnaires affirment qu'il n'y a pas d'obligation de faire kidouche avant d'avoir prié Moussaf. La coutume que vous décrivez est peut-être fondée sur cette opinion.
Cependant la Hala'ha a été tranchée comme l'avis de la plupart des décisionnaires selon lesquels après avoir prié Cha'harit, si l'on veut manger, nous sommes obligés de faire (ou d'entendre) préalablement le kidouche.
Par ailleurs, même s'il on fait kidouche avant Moussaf, en principe, on ne peut pas manger plus d'un kabeitsa de gâteau (ou de pain), c'est-à-dire le volume de 2 petites boites d'allumettes (ou 55 grammes selon les décisionnaires qui prennent en compte le poids).
Mais il est permis de manger des fruits à volonté (après avoir entendu le kidouche et consommé un kazaït de gâteau ou bu 86 millilitres de vin ou de jus de raisin).
Néanmoins dans certains cas, il est permis de consommer une quantité plus grande de gâteau, comme par exemple à Sim'hat Torah, ou lorsque l'on se sent faible.
Sources et explications :
A partir de quand s'applique l'obligation de faire kidouche ?
Le Ateret Zekenim (סימן פט ס"ג) au nom du Maharchal, le Pricha (שם סק"ו) et le Na'halat Tzvi (סימן רפט עטרת צבי סק"ג) affirment que l'obligation de faire kidouche ne s'applique qu'après avoir prié Moussaf.
D'un autre côté, le Ba'h (סימן רפו ס"ב), le Olat Chabat (שם סק"ג), le Maguen Avraham (שם סק"א), le Eliha Raba (שם סק"ט), le Tossefet Chabat (שם סק"ד) et le Choul'han Arou'h Harav (שם ס"ד) soutiennent que l'obligation de faire kidouche s'applique après avoir prié Cha'harit.
Et c'est cet avis qui est retenu dans le Michna Broura (סימן רפו סק"ז), le Kaf Ha'haïm (שם סקכ"ד) et le Or Letzion (פרק כ סי"ג).
Quelle quantité est-il permis de manger avant Moussaf ?
Le Choul'han Arou'h (סימן רפו סעיף ג) écrit qu'avant Moussaf il n'est permis de manger que des fruits ou une petite quantité de pain, c’est-à-dire un kabeitsa, comme le précise le Michna Broura (שם סק"ח).
Le Cha'ar Hatzioun (שם סק"ז) ajoute que la consommation de gâteau aussi est limitée à un kabeitsa.
Manger plus qu'un kabeitsa de pain ou de gâteau est interdit de peur que nous venions à oublier de prier Moussaf, comme on le voit dans le Maguen Avraham (שם סק"א).
Néanmoins il est permis de manger des fruits à volonté, comme l'écrit le Michna Broura (שם סק"ט).
Dans certains cas, cependant, il est permis de manger une plus grande quantité de gâteau (ou de pain). Par exemple lorsqu'on se sent faible, il est permis de manger la quantité de gâteau (ou de pain) qu'il faut pour pouvoir avoir l'esprit clair, comme l'écrit le Michna Broura (שם סק"ט).
De même, à Sim'hat Torah, lorsqu'on fait kidouche à la synagogue, la coutume est de manger une quantité de mezonot supérieure à un kabeitsa, comme l'écrit le Chemirat Chabat Kehil'hata (פרק נב הערה נב) au nom de Rav Chlomo Zalman Auerbach.
En se basant sur les propos du Michna Broura (ריש סימן תרסט), il explique que puisqu'il s'y trouve un grand nombre de personnes, les uns rappellent aux autres de ne pas oublier de prier Moussaf.