Dans la gmara shabbat (156a) il est dit que celui qui est né un shabbat mourra un shabbat et « kadisha raba yitkaré » (il sera appelé grand saint).
Mais c'est discuté dans la gmara. Il y en a pour qui c'est le mazal shaa et non mazal yom qui est gorem… c-à-d qu'on ne parle pas des jours de la semaine mais des heures du jour.
Il y a aussi discussion concernant l'influence des astres, yesh ou ein mazal leisrael…
Aussi, selon les commentateurs, nous trouvons une lecture différente de la gmara. Ils comprennent que son décès n'est annoncé pour un shabbat que dans le cas où c'est un grand saint de son vivant.
Sans cela, le fait d'être né un shabbat n'entraîne pas de décéder un shabbat. (Maharsha, Einei Its’hak).
Il n'est donc pas dit que celui qui naît un shabbat sera un saint.
On peut naître shabbat et mal se comporter par la suite.
Il n'y a pas que sur la naissance à shabbat qu'il y a cette idée. Sur la conception du bébé à shabbat aussi nous trouvons une idée de kdousha, voir R. 'Haim Vital, dans Pri Ets 'Haim (shaar Kriat shma sheal hamita, XI) qui écrit (au nom du Arizal) des choses bien étranges.
À n'en point douter, c'est à ce genre de texte que Rav Ovadia Yossef pensait lorsqu'il écrivait (Ye'havé Daat V, §35, p.166) qu'il y a des bizarreries dans ce sefer et qu'on ne peut pas s'y fier les yeux fermés [il indique ce que le Pri Ets 'Haim écrit, que Rashbi serait mort durant l'épidémie, parmi les autres élèves de Rabbi Akiva, ce qui est contraire à la gmara (Yevamot 62b), mais parle de plusieurs points non fiables dans ce livre].
C'est d'ailleurs ce qu'écrit Rav Yehouda Brakha dans son récent shout Birkat Yehouda (IV even haezer §17) (voir aussi II, §18). Pour lui, notre texte qui parle de la conception du bébé en semaine ou pendant shabat ne peut pas être du Arizal,et Rav Ovadia Yossef devait le considérer comme un des points non fiables dans le Pri Ets ‘Haim.
Je trouve nécessaire d'insister sur ce passage du Ye'havé Daat (IV, §35) qui indique qu'il y a plusieurs idées qui se trouvent dans le Pri Ets 'Haim au nom du Arizal, sur lesquelles on a de gros doutes et auxquelles il ne convient pas de se fier.
De nos jours où la course aux minhaguim farfelus et aux nouveautés dénichées dans le Pri Ets 'Haim connaît un regain d'intérêt par l'entremise de certains pseudo-kabbalistes qui s'ingénient à fouiner dans ce livre avec le sentiment de servir la bonne cause et l'assurance de créer leur gloire (aux yeux des ignorants), il est bon de rappeler ce qu'écrivait Rav Ovadia Yossef.