Techouvot.com

La réponse de qualité à vos questions

olam Hayechivot

Voir le sujet suivant Voir le sujet précédent
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet
Ma
Messages: 27
Chalom,

D ' apres vos differents reponses, il en ressort que vous avez etudier en Amerique comme en Erets, et avec differents types de maitres.

- etant donné que vous ayez apparement étudié chez rav Guedalia, quel est votre avis concernant le livre du rav Shilat ( betorato...) supposé etre une fidele image de la pensee du rav, mais qui a ete mis en herem par une bonne partie des gdolims du monde Lithuaniens a Bne Brak ( meme par les Kanievsky,qui, de par leur lien avec le Hazon Ich , qui ont , il me semble proteger rav Guedalia de tout " scandale" dans le monde de Bne Brak tout au long de sa vie)

-ayant étudié dans les grandes yechivotes Lithuanienes Americaines, pouvez vous en quelques phrase nous expliquer les differences flagrantes, avantage et inconvenients du monte des yechivotes Americaines et Israeliennes.
Aussi pourquoi le monde de la Thora Americain est ill si inconnu en erets?

En parlant avec des Rabbanims Israeliens, on a l' impression que depuis que Rav Kotler et Moche Feinstein sont decedes, il n' y a plus de Gdolims labas, la rama n' etant plus du tout du niveau d' erets.

J' ai l' impression qu' il manque au monde des yechivotes en israel une certaine " culture " de Thora ( pas de Limoud, mais vraiement une conaissance plus large du monde de la Thora que celui des 4 amot de leur Yechiva.
qu' en pensez vous?

Kol touv
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
Citation:
quel est votre avis concernant le livre du rav Shilat (betorato...) supposé etre une fidele image de la pensee du rav


Je ne l'ai pas passé au crible. J'avais déjà eu accès à tous ces écrits bien avant leur parution (quelques photocopies circulaient parmi les élèves du Rav), j'imagine qu'il s'agit d'une reproduction fidèle de ces pages que j'avais lues.

Si c'est le cas, c'est bien des enseignements de Rav Guedalia.

Rav Shilat était – à l’époque - considéré comme quelqu'un qui comprenait convenablement les enseignements de Rav Guedalia Nadel, ce dernier a passé en revue quelques-uns des travaux de retranscription de Rav Shilat et les a approuvés.

Rav Guedalia disait que Rav Shilat le comprenait bien et je sais que c'esr un compliment qui était distribué avec beaucoup de parcimonie !

Rares sont ceux qui étaient considérés par le Rav lui-même comme le comprenant.
Des rabanim connus pensaient le comprendre et Rav Guedalia assurait qu’ils n’avaient rien compris.

Donc je dirais que cet ouvrage représente bien la pensée du Rav.

Néanmoins, il conviendrait encore de distinguer « cet ouvrage » de « ce que vous comprenez(ou pouvez comprendre) de cet ouvrage ».

Il n’est pas rare qu’un lecteur non averti de quelques préfaces et connaissances indispensables, arrive à voir dans les enseignements de Rav Guedalia des choses qu’il n’a pas voulu dire et c’est la raison pour laquelle certains rabanim en ont prohibé la lecture.

Je ne suis pas certain que Rav Kanievsky ait condamné cet ouvrage officiellement (malgré que je sois certain qu’il lui déplaise) car je sais à quel point rav Kanievsky tenait en très haute estime le Rav Nadel (héritage de son père, le Steipler, qui respectait énormément le Rav Nadel), j’ai du mal à l’imaginer critiquant publiquement ce livre.

À moins d’avoir recours au stratagème qui consiste à critiquer le rédacteur, l’accusant de ne pas avoir cerné la pensée du maître, afin de ne pas porter atteinte à l’honneur de Rav Nadel.
Mais là, je m’inscris en faux -sous réserve d’une lecture plus attentive- car à ma connaissance rav Shilat est un bon interprète et ce livre n’est que l’édition de plusieurs feuilles qui circulaient déjà depuis des décennies parmi les élèves proches du Rav, difficile de dire qu’elles contenaient des âneries.

L’intégrité du rav Shilat n’étant nullement discutable, il ne reste qu’à lui imputer une mauvaise compréhension et je sais de source sûre que Rav Guedalia lui-même trouvait la compréhension de rav Shilat parfaite.

Je crois qu’il n’y a dans ce livre - grosso modo - qu’un seul point difficile d’accès au novice (je ne souhaite pas en débattre ici). Le reste est peut-être parfois original, mais pas franchement affolant.


Citation:
pouvez vous … nous expliquer les differences … du monte des yechivotes Americaines et Israeliennes.
… pourquoi le monde de la Thora Americain est ill si inconnu en erets?

En parlant avec des Rabbanims Israeliens, on a l' impression que depuis que Rav Kotler et Moche Feinstein sont decedes, il n' y a plus de Gdolims labas, la rama n' etant plus du tout du niveau d' erets.


On m’a déjà demandé des questions similaires, qu’est-ce qu’on peut trouver de positif en Amérique qu’il n’y a pas en Erets ?

Je ne pourrais pas répondre en détails, mais je dirais que globalement, en comparant la Thora d’Israel à celle de France, certains (surtout des ba’hourei yeshivot français qui étudient en Israel) disent qu’en France, il n’y a pas de Thora (= de haut niveau) mais il y a des midot (du savoir vivre et de la politesse).
Les israéliens aussi rejoignent cette analyse, les français sont souvent plus éduqués et agréables que leurs compagnons israéliens.
Mais il est clair pour tous qu’il n’y a pas vraiment de Thora en France, les yeshivot françaises ne peuvent pas se comparer aux grandes yeshivot que l’on trouve en Israel.

(Je ne suis pas en train de dire que toute Yeshiva Israélienne est de meilleur niveau que toute yeshiva française, c’est faux. Certaines yeshivot en France sont de bien meilleur niveau que d’autres en Israel.)

Ainsi je dirais que si en France on a les midot mais pas la Thora et qu’en Israel on a la Thora mais pas les midot, hé bien en Amérique on a la Thora ET les midot !

Il y a des étudiants de très haut niveau aux USA et les gens sont bien plus polis et agréables (de manière générale) que les israéliens qui sont si fiers de la « ‘houtspa israélienne ».

Je souligne (pour ceux qui auraient du mal à digérer une telle affirmation) que je ne suis pas en train de dire que TOUS les israéliens sont désagréables et brutaux et que TOUS les américains sont des petits anges ailés et auréolés.

Je dis seulement que s’il est indéniable que le caractère sabra comporte une certaine propension à l’insolence, qu’il est dur et parfois désagréable et que l’israélien moyen manque de savoir-vivre, on ne peut pas en dire autant de l’américain.

Il est clair qu’il y a plus d’étudiants de Thora en Israel et qu’il y a plus de "champions du limoud" en Israel.
Décider du niveau des plus grandes pointures dans ces différents pays ne m’appartient pas, on ne peut qu’établir qu’il y a assurément plus de « grands rabanim » en Israel qu’en Amérique.

Je ne viens parler que de la masse des étudiants, parmi eux se trouvent de grands érudits dans les deux pays (certainement plus en Israel, encore une fois), mais la masse des étudiants m’apparaît bien plus éduquée/équilibrée aux USA qu’en Israel.

Il est vrai qu’on trouve bien plus de « fous du limoud » (selon l’expression de mon ami le Rav Ye’hiel Jessurun) en Israel qu’ailleurs, des gens capables (ou : intéressés) d’apprendre le Shev Shmaateta (-Shmaytsé pour les intimes) par cœur, ou autres « exploits » de limoud qui –à première vue- ne semblent pas rapprocher ces héros de leur Créateur au niveau des midot.

Mais est-ce bien important de pouvoir réciter un ouvrage d’un A’haron par cœur?

Le but de la Thora étant de parfaire l’homme moralement, il est indispensable que l’étude de cette Thora soit rattachée à un progrès au niveau du caractère.

Mais comme de nombreux rabanim de nos jours ne sont pas tout à fait convaincus que le but de la Thora soit de parfaire l’homme (certains se sont laissé dire que le véritable but serait de parfaire des mondes supérieurs…), nous arrivons à trouver des personnes qui travaillent beaucoup l’étude de la Thora sans pour autant se parfaire les midot.

En cela j’apprécie le monde de Thora américain qui est –selon moi- moins égaré à ce niveau.

L’avantage du monde de Thora israélien réside dans la facilité d’accès de la Thora en Israel, il y en a partout, la vie coute nettement moins cher, on vit avec moins d’argent et de « besoins » qu’en Amérique.

Les américains sont plus souvent attachés au matériel que les israéliens -même si la messirout nefesh pour le limoud que j’ai vu il y a 15 ans chez certains avré’him aux USA dépasse nettement celle des avré’him en Israel.

[Je précise que la majorité des cas concernés parmi ces avré’him aux USA a depuis bénéficié de la promesse de Rabbi Yonathan dans Avot (IV, 9) « Celui qui accomplit la Thora dans la pauvreté l’accomplira dans la richesse ».
A l’instar de certains maîtres du Talmud qui commencèrent pauvres puis s’enrichirent.
Comme Rabbi Akiva (voir Nedarim 50a), Hillel qui était pauvre (Yoma 35b) puis ayant été nommé Nassi sa situation financière s’est améliorée (voir Sotah 21a) et Rav qui était pauvre (Moed Katan 12b) et est devenu riche (Bra’hot 57b).]

Concernant les grands rabanim aux USA, le Rav Moshé Feinstein et rav Aharon Kotler étaient en effet des sommités qu’il était difficile d’ignorer.

Au décès de rav Feinstein, le Rav Sha’h lui avait « attribué » le titre de « possek ador » -décisionnaire de la génération.

Mais dire qu’il n’y avait que ces deux-là montre bien à quel point les jeunes rabanim israéliens ignorent la Thora américaine.

Il y avait de très grandes pointures connues en Amérique en dehors de ces deux rabanim.
Il y avait Rav Yoel Teitelbaum de Satmer, Rav Yonathan Shteiff, le Rabbi de Loubavitsh et son beau-père le « Rayats », le Rav Ruderman, le Rav Reuven Grosovsky, Rav Yaakov Kamenetsky, Rav Aharon Magued (Maguid), Rav Guedalia Schorr, l’incroyable Rav Wolf Leiter, etc… et beaucoup de grands érudits comme Rav Mena’hem Kasher et d’autres que je ne cite pas (pour éviter des débats inintéressants).

Je pense que la raison pour laquelle on entend moins parler des rabanim américains en Israel qu’avant, c’est parce que les israéliens –suffisamment pourvus en Talmidei ‘ha’hamim, sont renfermés sur eux-mêmes et sont persuadés qu’il n’y a de Thora qu’en Israel.

Les deux rabanim cités et les autres qui étaient connus en Israel étaient lituaniens -comme les rabanim israéliens de leur temps, c’est pourquoi les rabanim israéliens les connaissaient.
Mais depuis la nouvelle génération de rabanim en Israel comme en Amérique, ils n’ont plus de background commun.

Cependant il y a encore de grands rabanim aux USA.
Le Rav Dovid Feinstein est un très grand possek totalement méconnu car dans son petit coin à Manhattan, il refuse d’agrandir sa yeshiva (MTJ), ce que d’autres n’auraient pas hésité à faire pour gagner en publicité en risquant de perdre en qualité d’enseignement.
(Enseigner à des centaines d’étudiants ne permet pas toujours de veiller à chaque détail.)

Il y a aussi son frère Rav Reuven Feinstein, Rav Birnbaum (niftar récemment), Rav Shmuel Kamenetsky et beaucoup d’autres.

Dire « qu’il n’y a plus de gdolim là-bas » me paraît faux, seulement ils sont moins médiatisés.

En Israel aussi il y a beaucoup de Gdolim (de grands hommes de Thora) que les israéliens eux-mêmes ignorent ou méconnaissent, précisément parce qu’ils sont dans leur petit coin et ne bénéficient pas de beaucoup de publicité.
Il ne faut pas croire naïvement que les plus grands rabanim sont les plus photographiés !

Les plus photographiés sont les plus connus (grâce aux photos & journaux), mais il y en a d’autres qui refusent d’être médiatisés, probablement pour pouvoir rester tranquilles dans leur petit coin avec leurs quelques élèves.
Pas tous les rabanim ne considèrent qu’avoir un millier d’élèves est un but auquel il convient d’aspirer.

Encore un point, il est fréquent que les gdolim américains fassent preuve d’une plus grande ouverture d’esprit que leurs « collègues » israéliens, ce qui fait que ces derniers ne les apprécient pas toujours ou du moins ne les approuvent pas toujours.

C’était déjà le cas avec rav Moshé Feinstein, Rav Yaakov Kamenetsky et d’autres rabanim des USA, mais l’éloignement jouait et calmait ces différences.
Aujourd’hui un psak ou une simple phrase peut faire le tour du monde dans la minute, ce qui fait que les comparaisons, analyses et critiques vont vite, ce qui contribue peut-être à cette envie de rester dans leur coin de certains rabanim.
raphy happy man
Messages: 13
kvod arav: merci pour vos réponses toujours très claires qui apporte énormément de lumière et d'anagogie dans notre avoda quotidienne !

Est-il vrai de dire, que pour acquérir un certain niveau en limoud et en torah il faut "impérativement étudier en Israël quelques années"
Je m'explique:
Certaines personnes ayant étudié en France ou en Angleterre.
Mon assurer avoir regretté de ne pas avoir étudié "quelques années" en Israël,
Et penses qu'ils auraient acquéri un bien meilleur niveau en limoud s'ils l'avaient fait...
je ne dis pas qu'un bahour qui n'étudie pas en Israël, ne sera étudié ou lire convenablement une gmara ou devenir un ben torah ou même un Rav...
Mais ne va-t-il pas lui manquer quelque chose ?
Je m'excuse si la question paraît bizarre, mais la réponse est importante
en vous remerciant par avance.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
Citation:
kvod arav: merci pour vos réponses toujours très claires qui apporte énormément de lumière et d'anagogie dans notre avoda quotidienne !
Est-il vrai de dire, que pour acquérir un certain niveau en limoud et en torah il faut "impérativement étudier en Israël quelques années"
Je m'explique:
Certaines personnes ayant étudié en France ou en Angleterre.
Mon assurer avoir regretté de ne pas avoir étudié "quelques années" en Israël,
Et penses qu'ils auraient acquéri un bien meilleur niveau en limoud s'ils l'avaient fait...
je ne dis pas qu'un bahour qui n'étudie pas en Israël, ne sera étudié ou lire convenablement une gmara ou devenir un ben torah ou même un Rav...
Mais ne va-t-il pas lui manquer quelque chose ?
Je m'excuse si la question paraît bizarre, mais la réponse est importante
en vous remerciant par avance.


Il est vrai que -de nos jours- les yeshivot les plus performantes se trouvent en Israël. Il reste possible de faire de la yeshiva qu’en Europe, mais il manquera souvent quelque chose à l’étudiant.

Il y a en effet, comme vous le dites, des rabbanim qui n’ont étudié qu’en France, mais généralement c’est parce qu’ils sont des Baalei tshouva qui ont fait Tshouva « trop tard » pour aller en Yeshiva en Erets, ils avaient déjà 20 ou 25 ans et ne pouvaient pas aisément tout quitter pour faire un parcours yeshiva (d’autant que si l’on n’a pas commencé plus jeune, on ne peut pas intégrer les grandes yeshivot en débarquant à 20 ans avec pour seul bagage limoudique le ‘Houmash-Rashi).

Le public français ne remarque pas forcément ce qu’il manque à ces rabbanim « made in France » qui n’ont pas fait les Yeshivot en Erets, mais n’importe quel yeshiviste classique le remarque assez rapidement.

Ils sauront bien entendu lire, traduire et expliquer une Gmara brillamment, avec Tosfot et Maharsha, Rishonim et A’haronim, enseigner la Halakha, ainsi que donner de magnifiques Drashot sur la Parasha, mais leur compréhension générale de la Torah restera assez limitée/plafonnée, ce qui pourra se ressentir avant tout dans leurs Hashkafot.

Car il ne s’agit pas d’une incapacité liée à un manque de matière grise, ni de mémoire, ni d’analyse philologique d’un texte, mais plutôt à la profondeur de la Havana -milashon Bina, à la capacité d’intégrer son limoud à la vie réelle.
Ils auront du mal à avoir le recul nécessaire pour peser les Svarot sur le plan Hashkafique.
C’est pourquoi leurs hashkafot vont souvent différer nettement de celles de ceux qui ont étudié en Erets.
Mais je ne sais pas si vous allez comprendre exactement ce que je veux dire, étant donné que l’on peut comprendre ces phrases à plusieurs niveaux.

A part ça, une autre faiblesse des rabbanim non formés en Erets se ressent souvent par rapport à leur accès très limité à la « Lomdess » (terme que je ne traduis volontairement pas).

Si ce dernier point peut être considéré comme une spécificité et « pas forcément négative », il n’en va pas de même du premier. Je veux dire que l’écart Hashkafique constaté les mets définitivement hors du courant traditionnel des grands rabbanim des générations passées.

Il y a donc du vrai dans ce qu’on vous a dit, le passage en yeshiva classique reste assez indispensable à ce niveau.

Ce n’est pas intrinsèquement lié à Erets Israel, pendant des siècles ce n’était d’ailleurs absolument pas le cas, c’est un phénomène nouveau, qui date d’après-guerre. Il y a 800 ans, « the place to be » pour le yeshiviste était la France et non Israël, il y a 400 ans, c’était la Pologne, aujourd’hui c’est Israël. Ça dépend des yeshivot, pas de la terre.
raphy happy man
Messages: 13
Merci Rav Wattenberg !!!!!!!

Vos réponses sont d'un régal dont on ne peut s'en passer.

Je me demander également si il y aurait les mêmes "problèmes" pour un bahour qui n'étudierait "qu'au" Etats-Unis ?

Connaîtra-t-il les mêmes ennuis de compréhension générale (limitée/plafonnée) ou les "soucis "d'achkafa" ou de "lomdess" rencontré par le Rabbin made in France ?

merci pour la réponse !!!!!
chimco
Messages: 15
Vous avez mentionné un rav que je ne connais pas - rav wolf leiter, et vous avez rajouté "l'incroyable", ma curiosité est piquée. Pouvez-vous nous parler un peu de lui et de son côté incroyable, svp?
Merci
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
A Chimco :
Citation:
Vous avez mentionné un rav que je ne connais pas - rav wolf leiter, et vous avez rajouté "l'incroyable", ma curiosité est piquée. Pouvez-vous nous parler un peu de lui et de son côté incroyable, svp?


Avec plaisir, nous gagnerons tous à le connaitre, il est époustouflant.

Mais veuillez ouvrir pour cela un autre fil de discussion et y poser votre question, sinon on ne s’y retrouvera plus, merci.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
A Raphy happy man :

Citation:
Vos réponses sont d'un régal dont on ne peut s'en passer.

Merci, merci.


Citation:
Je me demander également si il y aurait les mêmes "problèmes" pour un bahour qui n’étudierais "qu'au" Etats-Unis ?
Connaîtra t-il les mêmes ennuis de compréhension générale (limitée/plafonnée) ou les "soucis "d'achkafa" ou de "lomdess" rencontré par le Rabbin made in France ?



Pas forcément, mais c’est possible.

Ça n’est pas comparable à la France, mais pas à Israël non plus.

Si l’on pose la question autrement : un Rav qui n’aurait jamais étudié en dehors des USA, peut-il atteindre un grand niveau ?
Je répondrai que OUI.

Disons que c’est beaucoup plus probable aux USA qu’en France.

Maintenant, il faut savoir qu’en Israël aussi on peut rester très limité, mais un excellent peut percer.
Il faut aussi admettre que chaque pays produira des Talmidei ‘Hakhamim d’un type différent, le but n’est pas de devenir « israélien », ni d’adopter les Hashkafot israéliennes, pour être un Talmid ‘Hakham.

Et les USA ont produit des Talmidei ‘Hakhamim (=made in USA de A à Z), ce qui n’est pas le cas de la France (durant les 6-7 derniers siècles).

Après, il est difficile de juger ces appréciations, car le Talmid ‘hakham made in USA sera assurément différent de celui qui a fait ses études en Erets, alors pourquoi ne pas considérer le Talmid ‘hakham made in France comme un véritable Talmid ‘hakham lui aussi ?
Quelle différence entre eux ?
Je pense qu’un élément majeur qui permet aux américains d’avoir plus de hauteur, c’est le nombre de Gueonim qu’ils y ont côtoyé.

Le Talmid ‘hakham made in France n’a pas vraiment vécu avec beaucoup de grands Rabbanim autour de lui.
Il y avait Rav Chaim Jacov Rottenberg, ok, ensuite ? Rav Guershon Liebmann, et Rav Chajkin, d’accord. J’ajouterais aussi Rav Yaakov Tolédano [et Rav Rozenberg et Rav Heymann etc…].
Mais ils ne sont pas très nombreux et ça n’a pas créé une véritable ambiance digne d’un Olam hayeshivot.

[il y a eu d’autres Talmidei ‘hakhamim en France, mais je parle ici de ceux qui ont enseigné dans une Yeshiva et formé des jeunes élèves.]

Les érudits -même formés par la Yeshiva, mais qui n’ont pas évolué dans « le monde des yeshivot », restent « à part » et en parallèle du « monde de la Torah » (même s’ils peuvent être très gentils, très intelligents, très bien, très assidus, très ect…).

Et au-delà de la recherche de tous les éléments contribuant éventuellement au « ‘hissaron » du Talmid ‘hakham made in France, il y a surtout le CONSTAT de ce « ‘hissaron ».
[Je veux dire que quelles qu'en soit les raisons, nous constatons que les Rabbanim qui ont étudié la Torah uniquement en France, qui ne sont pas passés par le cursus des Yeshivot classiques, sont limités dans leur pénétration de la Torah (-le plus souvent, ils l'ignorent eux-mêmes et ne s'en rendent pas compte).]
Et ce constat est bien moins sévère aux USA.

Un des éléments majeurs où ce « ‘hissaron » est nettement perceptible, c’est dans la rédaction de Sfarim/’hidoushim.
Le Rav made in France produira des travaux très marqués par sa méconnaissance (ou sa mauvaise appréciation) de plusieurs notions « Hashkafiques ».
Mais c'est aussi perceptible dans leurs enseignements (-oraux), celui qui s'y connait en Torah remarque vite au contenu d'un shiour, par la forme et par le fond, à qui il a affaire.
Yoav Chetrit
Messages: 61
Bonjour
Vous dites que les rabanim de France qui n'ont pas fréquentées les yechivot d'Israël sont plus limités et ne savent pas bien approfondir une guemara comme il faut .
Cela signifie t-il qu'en France il est impossible d'acquérir ce niveau ?
Est ce nécessaire aujourd'hui pour qu'un jeune devienne un talmid haham qu'il etudie dans un kolel en eretz ?
Merci de nous accordez votre temps si précieux .
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
Citation:
Vous dites que les rabanim de France qui n'ont pas fréquentées les yechivot d'Israël sont plus limités et ne savent pas bien approfondir une guemara comme il faut .

Cela signifie t-il qu'en France il est impossible d'acquérir ce niveau ?


Impossible m'écrivez-vous, cela n'est pas français ! 😊

Comprenez bien que je ne parle pas d’impossibilité absolue, je dis seulement que cela n’arrive pas.
Dans les faits, j’ai peine à croire qu’il puisse y avoir UN Lamdan (dans l’esprit défini plus haut) qui soit 100% made in France.

Pas que la terre ne s’y prêterait pas, il fut un temps où, au contraire, les Lamdanim étaient formés précisément en France, alors qu’en Israël le niveau était bien plus faible et aucun « israélien » ne pouvait se mesurer aux talmidei ‘hakhamim français.

Hélas les rois français y ont mis fin, notamment Philippe le Bel lors de l’expulsion des juifs du royaume en 1306 [il était fan de son grand-père, Louis IX, qui s’était déjà illustré pour son « antisémitisme »…
Peu après l’expulsion des juifs et la spoliation de leurs biens, sa dynastie s’est quasiment éteinte, avec un joli scandale autour de l’affaire de la tour de Nesle.]

Citation:
Est ce nécessaire aujourd'hui pour qu'un jeune devienne un talmid haham qu'il etudie dans un kolel en eretz ?


Kollel, pas forcément.
En Erets, pas forcément.
Ça peut se faire à la yeshiva (et c’est surtout à la yeshiva -plus qu’au kollel) et ailleurs qu’en Israël.

Ce qu’il faut c’est vivre un moment dans un « Olam de Torah ».

Ça se trouve aussi aux USA, voire en Angleterre.

Il faut fréquenter de près des Talmidei ‘Hakhamim authentiques et étudier avec eux.

Mais le plus « pratique » de nos jours pour un français, c’est probablement en Israël.
Yoav Chetrit
Messages: 61
Chavoua tov merci pour votre réponse .
Pour ma part j'ai étudier un an a keter chlomo et un an a nichmat israel (+le mois d'elloul de cette année) ou j'ai énormément progressé en limoud mais je sens que j'ai encore beaucoup a apprendre . A partir d'octobre j'ai commencer une formation d'audioprothèse (par contraintes de mes parents) qui se terminent l'année prochaine .J'ai la possibilité b'h d'etudier une grosse partie de la journée et le soir a pave (yad mordehai) avec un trés bon seder .A la fin de mes études j'aurai entre 21-22ans .
Penser vous que ca serai une bonne idée de refaire une année de yechiva en Israel aprés pour justement vivre et s'impregner de ses rabanim dans ce olam atorah ?
Merci beaucoup pour vos conseils .
Yoav Chetrit
Messages: 61
Excusez moi de reposer encore une question mais j'ai oublier de le dire dans mon message précèdent .
Je ne comprend pas très bien cette notion de hashkafa de bina et de lomdess donc vous dites que les rabanim made in france ne possèdent pas mais que possedent les rabanim made in Olam hathorah . Pouvez vous détaillez et préciser un peu plus de quoi s'agit-il ?
Merci beaucoup
curieuxtora
Messages: 8
Sans rentrer dans cette definition de Lamdan

il y a quand meme quelques grand talmid 'ha'hamim

qui ont été formé uniquement en France.

Je ne suis pas certain de ce que je dis , mais sauf erreur de ma part

... ... ... ...

sont 100% made in France
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
A Curieuxtora :

Citation:
Sans rentrer dans cette definition de Lamdan
il y a quand meme quelques grand talmid 'ha'hamim
qui ont été formé uniquement en France.
Je ne suis pas certain de ce que je dis , mais sauf erreur de ma part
….
sont 100% made in France


Merci d’éviter de donner des noms dans ce cas. (ils ont été effacés). Nous ne sommes pas là pour jouer au tribunal inquisitoire et attribuer des notes aux rabbanim français :)

Vous avez cité trois rabbanim, je ne connais pas leur parcours (et parfois pas même leur existence), je n’en sais rien.

Ce que je sais c’est que le distinguo pourrait se situer à l’endroit précis que vous avez souhaité laisser de côté, je vous cite :
Citation:
Sans rentrer dans cette definition de Lamdan
C’est peut-être là que ça se joue.
Il faut « entrer » dans la définition de Lamdan et s’y intéresser pour entrevoir ce qui peut distinguer les deux catégories de rabbanim dont j’ai parlé.

Le public français, étant depuis longtemps vraiment dépourvu de grands Talmidei 'Hakhamim (je veux dire que, depuis longtemps, ils sont bien rares en France), est habitué à considérer la Gadlout d'un Rav en fonction de ses connaissances en halakha [ou parfois même simplement de ses jolies Drashot, de son costume (/barbe/chapeau/...)].

Ce n'est pas de ça que je parle.

Rav Shakh ou le Rabbi de Loubavitch ou Rav Rozowsky (ou Baba Salei), n'étaient pas des spécialistes de la Halakha. (Ils s'y connaissaient assurément, mais d'une part: moins que des spécialistes et d'autre part: ce n'était pas cela leur atout.)

Au-delà de la connaissance de la Halakha, il y a la compréhension de la Halakha.

Mais c'est long à expliquer et je n'ai pas l'espoir ni la prétention de pouvoir le faire comprendre à tout le monde par un simple message sur Techouvot.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
A Yoav Chetrit 1 :

Citation:
Penser vous que ca serai une bonne idée de refaire une année de yechiva en Israel aprés pour justement vivre et s'impregner de ses rabanim dans ce olam atorah ?


Assurément ! c’est toujours bon à prendre.

Il faut viser une Yeshiva où l’on sait que l’on pourra se plonger totalement dans le limoud, immersion totale.

Behatsla’ha !
Montrer les messages depuis:
Voir le sujet suivant Voir le sujet précédent
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum