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Point d’interrogation dans Tossfot

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MrQuestion
Messages: 161
Rav Wattenberg,

Pourquoi il n'y a pas de point d'interrogation dans Tossfot pour marquer la fin de sa question.

Plus globalement dans la gmara maintenant qu'on connaît la ponctuation, pourrait-on mettre des virgules, points, interrogations et exclamations pour compléter le texte
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6764
Citation:
Pourquoi il n'y a pas de point d'interrogation dans Tossfot pour marquer la fin de sa question.
Plus globalement dans la gmara maintenant qu'on connaît la ponctuation, pourrait-on mettre des virgules, points, interrogations et exclamations pour compléter le texte


Le point d’interrogation n’existait pas encore à l’époque des Tossafistes.
Au maximum ça remonte au XVIème siècle où ce sigle commence à apparaitre timidement dans les ouvrages imprimés, mais c’est plutôt vers le XVIIème siècle que ça commence à se répandre.

Je m’étonne d’ailleurs grandement de Mendelssohn qui écrit dans Kehilat Moussar (note en fin de Shaar 3) que les points d’interrogation et d’exclamation se trouvent déjà dans les écrits du Rambam et du Abrabanel.
S’il a trouvé une édition imprimée de ces ouvrages comportant ces signes de ponctuation, j’en suis fort aise, mais comment imaginer qu’ils soient d’origine ?!

Quant à les ajouter dans le texte du Talmud de nos jours, effectivement, c’est possible (-il me semble que c’est le cas dans le « Shas Steinsaltz » ?), et il est vrai que l’absence totale de ponctuation est un handicap pour la compréhension.
Le Yaabets voulait imprimer un Shas entièrement ponctué, voyez ce que j’ai écrit à ce sujet dans Safa Leneemanim (éd. 2021, p.228).

Le ‘Hazon Ish (Or'hot Rabénou, éd. 2014, tome 1, p.443) s’est vivement opposé à quelqu’un qui a imprimé un Shas ponctué et lui a reproché de l’avoir fait (« qui t’a autorisé de faire pareille chose ?! »).

L’idée est qu’en mettant la ponctuation, on définit forcément le sens et il y a parfois des lectures différentes entre les Rishonim, lectures qui justement dépendront de la découpe de chaque phrase.

Néanmoins, je ne sais pas ce que le ‘Hazon Ish aurait dit s’il avait su que le Yaabets avait eu la volonté d’imprimer un tel Shas. (Si, je sais, il aurait dit que s’il n’a pas réussi à l’imprimer c’est précisément que Min Hashamayim il en a été empêché !)

Ça rejoint un peu le sujet autour des Gmarot Artscroll, il y a fort à parier que le ‘Hazon Ish s’y serait opposé (comme d’autres, dont Rav Shakh, semblent avoir été très réticents lorsque ces Gmarot ponctuées et expliquées ont commencé à se diffuser).

Voyez ce que j’ai écrit ici dans Safa Leneemanim (éd. 2021, p.170) et voyez aussi ceci :
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=33499
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