Il n'y a pas de problème.
Le fait d'ajouter Yossef simplifie encore plus les choses, mais même sans cela, il s'agît de deux prénoms différents, l'un masculin et l'autre féminin.
Et même dans le cas de deux prénoms féminins, par exemple si vous vouliez appeler votre fille Naama (bat Noémie -ou bien bat Naomi), c'est possible.
De plus, nous ne trouvons pas d'interdit à strictement parler de nommer son enfant (exactement) comme soi-même.
Voyez ce que j'ai écrit ici:
http://techouvot.com/meme_prenom_que_son_pere-vt14165.html
en voici un copié-collé (partiel):
je ne connais pas de réel interdit de nommer un enfant du nom de son père du vivant de son père.
Seulement ça ne se fait pas de nos jours, mais dans le passé ça a existé.
On trouve dans le Talmud des personnes qui portent le meme prénom que leur père comme Aba bar Aba le père du fameux Shmouel.
Même assez "récemment" on trouve par exemple le Yaabets qui se nommait Yaacov Israel et avait un fils nommé Israel Meshoulam Zalman .
(une de ses filles aussi se nommait Sarah Ne’hama , comme sa femme –mère de cette fille- Sarah.)
Pour rester autour du Yaabets , son biographe –auteur du Toldot Yaabets , Amsterdam 1868- se nomme Avraham ‘Haim ben Avraham Wagenaar.
Aux USA c’est assez courant chez les non-juifs surtout.
[Pour les exemples “autour du Yaabets ” il faut souligner qu’il s’agît de prénoms partiellement identiques (car composés) , c’est un peu différent, mais c’est aussi votre cas puisqu’il ne s’agît que de l’un des prénoms de votre mari.]
Je pense que la raison pour laquelle on évite, c’est pour ne pas tomber dans des situations où un frère de cet enfant pourrait appeler son propre frère en utilisant le prénom de son père en sa présence.
Ce qui est interdit.
Mais le problème pourrait être contourné en utilisant exclusivement un surnom ou un diminutif.
Voyez encore le Shout Mishné Ala’hot –ou le shout Pirsoumei nissa du même auteur qui reprend quelques simanim du Mishné Ala’hot , (§XXII) qui traite d’un cas où le fils a été nommé au nom du père en pensant que le père avait été tué pendant la guerre, mais en finale le père revint.
Dans ce responsa le Rav Klein cite des exemples du Talmud comme Bonias ben bonias (erouvin 85b) qui a été nommé ainsi du vivant de son père, ou encore R. ‘Hanina fils de R. ‘Hanina cité dans le yeroushalmi Nazir IV et dans la Tossefta Nida V .
Fin de citation.
Le problème dont les décisionnaires parlent, c'est de donner un prénom identique ou similaire à deux enfants et même là, nommer un garçon Noam lorsqu'il a une sœur du nom de Noémie ou Naomi n'est pas défendu.
Tout comme on pourra nommer son fils 'Haim et sa fille 'Haya (cf.
Emet Leyaakov hilkhot mila) ou deux garçons Elazar et Eliezer
(Cf. Shemot Baarets p.90-91)
Pour Guershom et Guershon, même s'il s'agît a priori de deux personnes distinctes dans la Bible (Guershon est le fils de Lévi -
Bereshit 46, 11- et Guershom le fils de Moshé -
Shemot 2, 22- voir aussi
Shoftim 18, 30 et Ezra 8, 2), il n'est pas totalement évident de nommer deux de ses fils ainsi
(cf. Radak Divrei hayamim I, §VI, 1).
Malgré tout je serai d'avis d'autoriser.
Concernant les prénoms Yossef et Yehossef, ou encore Yossef et Yossi, il me semble que c'est le même prénom et donc à éviter [j'ai amené des preuves à cela, surtout pour le deuxième cas
-peut-être sur Techouvot.com ou ailleurs je ne sais plus- à partir de la
Gmara Baba Metsia 117a et Avoda Zara 37a], mais nous trouvons des autorités l'autorisant comme le
Brisker Rov (Pninei Hagriz p.38).
J'ai , depuis, vu que
Rav Haim Kanievsky avait pensé à mes deux preuves et les avait repoussées
(Cf. Shemot Baarets p.91 note 48), mais je reste sur ma position car il ne contre réellement qu'une seule des deux preuves d'une manière qui ne m’apparaît pas vraiment convaincante
(en se basant sur la version du Rashash -selon moi il aurait mieux fait de se baser sur celle du Dikdoukei Sofrim- qui corrige le texte) et en plus de ces deux preuves, il semble clair du fait que certains rabanim soient nommés parfois Yossi et parfois Yossef
(comme Yossi/Yossef ben Yoezer et Yossi/Yossef ben Yo'hanan, en fonction des manuscrits) que ces deux prénoms n'en sont qu'un.
Quoi qu'il en soit, concernant votre question, vous pouvez nomme votre fils Noam sans souci.
Beshaa Tova, bonne délivrance. (et n'oubliez pas de prier pour que l'accouchement n'entraîne pas de 'hilloul shabbat et -en parallèle- de réviser les halakhot qui concernent l'accouchement pendant shabbat)