Nosson et Nathan, c’est pareil.
Il n’y a que la prononciation qui diffère et même entre deux pays Sfarades, il arrivait que l’on prononce ce prénom différemment, en appuyant plus ou moins sur le Thav et en fermant plus ou moins la bouche pour les deux « Kamats ».
Les yéménites prononcent ce prénom presque comme les ashkenazes.
Et entre pays ashkenazes aussi, il y a Nossôn, Naussaun, Nossn, Noussen…
Et je vais vous dévoiler une chose : si on cherche l’exactitude, même deux sfaradim (ou ashkenazim) du même pays ne prononcent pas exactement de la même manière.
Bref, ceci pour dire que la prononciation du prénom en mode ashkenaze ou sfarade ne change rien, tant qu’il s’agît du même prénom et que certains le prononcent ainsi.
Ceci étant dit, je vais à présent plus loin : même si ce n’était pas le même prénom, il n’y aurait rien de grave à l’appeler Nosson, ça ne saurait être pire qu’un diminutif ou surnom !
(Je sais que certains refusent l’utilisation des diminutifs, je pense à tort, voyez ce que j’ai écrit ici :
http://www.techouvot.com/meme_prenom_que_son_pere-vt14165.html
dans mon message du 8 novembre 2011)
Ceci (aussi) étant dit, je vais à présent plus loin : même si le rav l’avait appelé Thibault, Théophraste, Tryphon ou Charles-Edouard, ce qui importe c’est la diffusion du nom, si dès ce jour-là les parents corrigent et annoncent à tout le monde que son vrai prénom c’est Nosson, son prénom sera Nosson.
Comme je sais que certains lecteurs vont me reprocher ce dernier point et m’accuser de perturber les "
Hashpaot Min Hashamayim qui sont clairement voulues par D.ieu"
(hé oui, sans quoi, pourquoi le Rav a changé ? hein ?...), j’appelle à l’aide deux témoins pour ma défense :
Rav Mordekhaï Gross –l’auteur du
Shma Garim (qui me l’a dit oralement) et
Rav Yaakov Kamenetsky (zts’’l).
Pour ce dernier, il s’agît d’une histoire intéressante, arrivée aux USA, dont je n’ai plus tous les détails en mémoire car ça remonte à il y a bien longtemps ; un papa nomme son fils lors de la Brit Mila « Ouriel Shraga » (ou « Méir Shraga », je ne m’en souviens plus) et se rend compte juste après la cérémonie
(en y étant aidé par un convive) que c’est (partiellement) le prénom de son propre père
(qui s’appelait, je crois, Shraga Faïvel) qui était bien vivant.
Il faut savoir que selon les habitudes Ashkenazes, on ne donne pas le nom du grand-père (à l’enfant) s’il est vivant, on ne donne que les noms des ancêtres décédés, surtout pas celui des vivants.
C’était donc une gaffe monumentale et catastrophique.
Le père, totalement affolé, fonce vers la cabine téléphonique (Zikhrona Livrakha) et appelle tout de suite l’homme de la situation, le Rav surnommé par les rabanim de sa génération « Der Kliger Yid » (« Le juif intelligent »),
Rav Yaakov Kamenetsky.
Il lui explique sa mésaventure et son désarroi et
Rav Kamenetsky lui répond sur place:
va tout de suite dire à tout le monde que l’enfant s’appelle « Shnéor ».
C’est ce que le père fait.
L’explication du choix du nom Shnéor est basée sur le
Maharshal dans
Yam Shel Shlomo (Guitin IV, §26) qui indique qu’un bébé avait deux grands-pères, l’un Méir et l’autre Ouri et ses parents l’ont nommé Shnéor pour reprendre les deux prénoms, car Shnéor signifie « 2 x lumière », les deux lumières qu’on retrouve dans les prénoms Méir et Ouri.
Là-dessus,
Rav Kamenetsky expliqua que Ouriel Shraga, c’est aussi Shnéor. (Shraga en araméen = cierge)
(Il faut souligner que Ouriel n’est pas Oriel, Or = lumière, mais Our = feu. Cependant, cette remarque ne se rapporte pas au Rav Kamenetsky, mais déjà au Maharshal.)
On aurait pu changer totalement de prénom, mais comme il s’agissait du choix des parents,
rav Kamenetsky voulait un prénom qui reprenne l’idée voulue/ressentie par les parents.
En tout cas, nous voyons bien que passer de Nathan à Nosson n’est qu’une maigre affaire comparé à cela.
Quant à la question concernant l’usage du double prénom, j’en ai déjà parlé sur ce site, voyez le message cité plus haut (avec lien) et aussi ici :
http://www.techouvot.com/le_prenom_nahor-vt18314.html
où j’en fais brève mention. Il doit y avoir encore un autre fil où j’en parle, je crois.