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Origine du mot Massekhet

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modo
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Bonjour Cher Rav

D'où vient le mot מסכת quelle est sa signification ?

Je me posais cette question en pensant que l'on ne fait de Siyoum que sur une מסכת et non un père ou un livre du תנ"ך .
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
Citation:
D'où vient le mot מסכת quelle est sa signification ?


R. Nathan de Rome écrit dans son Arouk (sv. Massekhta) que Massekhet veut dire Shmoua, c-à-d un « enseignement entendu », comme dans שמעתא qui signifie un enseignement, une souguia.

Et il ajoute qu’on retrouve la racine de מסכת dans le verset (Dvarim 27,9) Hasket Oushma Israel. הסכת ושמע ישראל.

C’est un peu étrange car dans ce verset, ce n’est pas le mot הסכת qui signifie « écouter », c’est le mot ושמע.
Tandis que הסכת veut plutôt dire de se taire, de faire silence.
De plus, le Tav dans הסכת fait partie de la racine, ce qui n’est pas le cas dans מסכת.

Plusieurs sources semblent indiquer que מסכת veuille dire « une pièce de tissu », un Arig en hébreu, où des fils de chaîne et de trame sont entremêlés.
On voit ça dans Shimshon (Shoftim 16,13 et 16,14) (Massakhet), et le Targoum sur place rend אכסנא דמשתיתא, voir Radak (ad loc) qu’il s’agit de tresser (ses cheveux).

Le Rashi sur place traduit אורטר"א Ourtère, mais deux anciens manuscrits (indiqués par Moché Catane -alias Paul Klein- dans Otsar Haleazim §3306) portent אורדי"ר qu'il (Moché Catane) retranscrit Ordir.
J’aurais lu Ourdir (=réunir et tendre les fils de chaîne en nappe pour le tissage), et cela correspond à ce qu’écrit Rashi dans Shabbat (73a) sur « Hamessekh » (parmi les 39 travaux).

Voir aussi le Metsoudat Tsion (Shoftim 16,13) en ce sens, la Mishna Negaïm (XI,9) ainsi que le Tiféret Israel (Negaïm XI,9,§75), la Mishna Shabbat (VII,2) « hamessekh » et Rashi Shabbat (73a), et Bartenora (Shabbat VII,2) et Tiféret Israel (ad loc §17).

Le Tosfot Yom Tov (Pti’ha du Seder Zraïm) écrit que Massekhet est Milashon (Mishlei 9,2) מסכה יינה Maskha Yeyna, qui signifie mélanger son vin, car chaque Massekhet comporte un mélange de Dinim et sujets différents.

Il indique que le Sefer ‘Hassidim (§928) l’explique autrement, en disant que c’est une idée de Ariga, de tissage/tricotage, comme on l’a expliqué à partir du verset de Shoftim (16,13).
L’idée étant, selon le Sefer ‘Hassidim, que tous les Dinim liés à un sujet se retrouvent tissés ensemble dans une massekhet (c’est un peu à l’opposé du Tosfot Yom Tov qui met plutôt l’accent sur le fait que les sujets sont éparpillés).

Le Tosfot Yom Tov explique que selon le Sefer ‘Hassidim il faut lire « Massekhet », alors que selon lui (Tosfot Yom Tov) il faut lire Messekhet. (Mais ça se discute).

On peut encore expliquer autrement.
Le Shoshanim Ledavid indique le Leket Hakema’h pour qui Massekhet est Milashon Massakh, un voile, un rideau qui est devant l’entrée, car la Torah Shebeal Pé est l’entrée à la Torah Shebikhtav (qui ne peut pas être comprise convenablement sans elle).

Lui-même propose encore une explication Milashon Kissouy, car la Mishna est « recouverte » et cachée et ne peut être comprise sans la Gmara…

Voyez encore dans Brit Olam et le Mekor ‘Hessed (§928) pour d’autres explications possibles, dont le Beit Yehouda qui l’explique à partir de Yeshaya (28,20) Hamassekha Tsara, la « couverture » est trop étroite, c-à-d que Massekhet est un Lashon de couverture, de drap, car la Mishna vient tout expliquer et c’est Parous Kesimla (comme un linge étendu et aplani) (ce qui est donc un peu à l’opposé du Shoshanim Ledavid pour qui Massekhet signifie l’inverse, qu’on ne peut pas comprendre la Mishna, qu’il faut voir la Gmara).

Il semble plus probable d’expliquer le terme Massekhet comme dit plus haut, Milashon « tissage », Massekhet signifiant donc un tissu, une étoffe, etc.

Ce lien (entre un tissu et un livre) peut nous paraitre étrange, mais il se retrouve dans différentes langues.
Nous l’avons en français où l’on parle d’un « texte », qui vient du latin textus, qui signifie littéralement « tissé » (texere = tisser), que l’on retrouve dans « textile » (textilis).
Donc textile et texte, c’est tissu et livre.

Car dans le livre sont entremêlées des lettres, des caractères et des mots, qui donnent un texte.

D’après cette explication, la « Ma’hloket » entre le Tosfot Yom Tov et le Sefer ‘Hassidim n’en est pas vraiment une, car les deux termes sont réellement liés, le mélange du vin et le mélange de la chaîne avec la trame, sont des notions de mélange et union de différents éléments ensemble.

Quant à ce que vous écrivez :

Citation:
Je me posais cette question en pensant que l'on ne fait de Siyoum que sur une מסכת et non un père ou un livre du תנ"ך .

Ce n’est pas forcément lié (et ce n’est pas chose évidente non plus -soit dit au passage).
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