Cher Avrahamg, je vous prie de bien vouloir m'excuser mais vous ne répondez pas à ma question, et la référence que vous indiquez non plus: je me cite:
" les insectes potentiels sont annulés s'ils sont hachés. Et si c'est le cas en France, pourquoi ne le serait-ce pas en Israël ?
Lorsque j'achète les épinards, ils sont déjà hachés, donc les bêtes déjà annulées. Ça n'est pas moi qui pratique un stratagème pour les annuler.
Par ailleurs, parfois le consommateur préfère les épinards hachés pour des raisons de goût et de consistance et pas pour des raisons de bitoul. Pourquoi la halakha change-t-elle en Israël ?"
Dans ces quelques phrases, je faisais justement allusion au principe de ein mevatel issour le'hat'hila. Ce principe nous enseigne que nous n'avons pas le droit d'annuler a priori un interdit alimentaire. Vous noterez que la référence que vous avez indiqué ne parle pas précisément d'annulation de bestioles, mais du principe général. Par exemple, si du poisson s'est mélangé à un plat de viande qui représente moins de 60 fois sa quantité, on ne pourra pas ajouter de la viande pour annuler le poisson. Ici, comme je l'indiquais, c'est très différent: les épinards sont hachés par une tierce personne (le fabriquant). Or, même si cette personne est juive, nous ne sommes plus dans un cas de le'hat'hila (a priori) mais de bédi'avad (a posteriori), car lorsque j'achète mes épinards, ils sont déjà hachés.
On pourrait être tenté de dire que ça reste un lé'hat'hila car le commerçant n'a haché ces épinards que pour annuler ces bêtes. je trouve cet argument très léger pour 2 raisons:
- Déjà, ça reste à prouver
- Puisque même les Goyim commercialisent des épinards hachés, et que à l'évidence, ça n'est pas pour annuler les bêtes qu'ils le font, il y a tout lieu de penser que même un juif peut hacher des épinards parce qu'il préfère le goût et/ou la consistance des épinards hachés aux épinards en branche. Personnellement, dans une Pkaëlla, je préfère les épinards hachés!
Pour ces raisons, je ne vois absolument pas pourquoi on devrait appliquer le principe de Ein mévatel issour lé'hat'hila, puisque précisément, nous sommes d'une part bédi'avad, que d'autre part, nous ne cherchons pas à annuler les bêtes mais à donner la consistance qui nous convient.
En fait, je dois vous avouer que j'espérais être répondu par Rav Loria. En effet, lui même écrit dans sont livre:"Les fondements de la Cacherout" (Chapitre V-10Les jus de fruits à base de fruits infectés sont également permis". Voir également la note 4.
Il explique aussi qui si du 'houmous a été fabriqué à partir de pois-chiches non survéillés, a posteriori, on pourra le consommer. Il ne fait pas de différence si le 'houmous est préparé par un juif ou par un non-juif. (Je note au passage, qu'ici le Rav demande de ne pas le faire a priori)
Je vous renvoie également au livre de Rav Vayé Bédikat Hamazon Kéhalakha Tome 1, section halakha, chapitre 7: dans la halakha 5 (p 138 dans mon édition), le Rav demande a priori de vérifier les aliments avant de les hacher, et dans la halakha 7, il précise que si la personne qui hache, n'avait pas l'intention d'annuler les bêtes, et qu'il ne savait pas que l'aliment contenait des bêtes (sous entendu, l'aliment en contenait mais il l'ignorait), il sera permis à tout le monde, y compris celui qui l'a haché, de consommer le plat.
Dans la halakha 8, le Rav va encore plus loin en disant que si le met est difficilement vérifiable, il est possible de faire une vérification, même imparfaite, puis de hacher l'aliment.
En résumé, les épinards hâchés n'ont pas subi de bédika, mais ils n'ont pas été hachés pour annuler les bêtes mais pour une raison de goût et consistance. De plus, l'acheteur a déjà devant lui des bêtes annulées. On est donc Bédi'avad. Donc pourquoi interdire ces épinards, même s'ils ont été hâchés par des juifs?
Merci beaucoup, et désolé par la longueur du texte.