Etablir des projets pendant Chabbath pour les jours suivants n’est pas interdit au titre des « trente-neuf travaux » mais en application du verset :
« Si tu gardes ton pied de [profaner] le Chabbath, de faire tes propres affaires en Mon saint jour, si tu appelles le Chabbath [tes] délices, [et] honorable le saint [jour] de Hachem, et si tu l’honores en t’abstenant de suivre tes propres chemins, de chercher tes besoins (mimtso ‘heftsekha) et de dire des paroles [vaines] (dabèr davar)… » (Isaïe 58, 13).
A. Poursuite des activités de la semaine (mimtso ‘heftsekha).
Il est interdit de pratiquer des activités qui constituent soit :
– Des actes, même dépourvus d’efforts, qui constituent à l’évidence une préparation pour la semaine. Exemples : lire le mode d’emploi d’une appareil, ou attendre pendant Chabbath à une station d’autobus afin d’y monter dès l’instant qu’il sera terminé.
– Des semblants d’occupations commerciales, comme la conclusion d’un contrat par la parole, les enchères, le lèche-vitrines dans un centre commercial.
Ces activités sont cependant permises lorsqu’il s’agit d’une mitswa, comme la mise aux enchères des honneurs dans une synagogue, ou l’attente d’un autobus vers la fin de Chabbath pour pouvoir, dès la nuit tombée, aller rendre visite à ses parents.
B. Préparation des activités de la semaine (hakhana).
Les actes préparatoires impliquant un effort sont interdits, même s’il s’agit de préparer une mitswa que l’on accomplira dans la semaine.
C. Efforts importants (tirkha).
La production d’efforts importants, même non liés à une melakha, est interdite. Exemples : addition d’eau dans un vase à fleurs coupées, rangement de tout le mobilier d’un salon.
C. Parler d’une melakha (dabèr davar).
Il est interdit de parler affaires (ou d’autres activités interdites le Chabbath), même si l’action correspondante n’est pas elle-même interdite. On ne discutera pas, par exemple, pendant Chabbath du prix d’une chose que l’on a l’intention d’acheter ou de vendre, et l’on ne demandera pas conseil sur l’utilisation d’un appareil électrique.
Il est permis, en revanche, de parler d’un sujet intéressant qui se matérialisera dans la semaine. On peut aussi, à condition que ce soit par pure curiosité et que l’on n’ait pas l’intention de l’acheter, parler d’un objet et même de son prix.
On ne doit pas évoquer des actions futures constitutives de melakhoth, et dire par exemple : « Je vous écrirai demain une lettre. »
On peut cependant employer des mots qui n’évoquent pas une melakha, par exemple des allusions. On peut aussi en parler si la chose peut être faite sans melakha, et même si l’on a soi-même l’intention de la faire avec melakha.
Exemples :On ne dira pas : « Je vous téléphonerai demain », mais : « Je vous parlerai demain », même si l’on a l’intention de le faire par téléphone.
On ne dira pas : « Je prendrai demain le train pour Strasbourg. », mais : « J’irai demain à Strasbourg. »
On peut parler d’une melakha passée : « Je vous ai écrit hier une lettre. »
L’interdiction de dabèr davar ne s’applique pas lorsqu’on parle d’une mitswa, par exemple lorsqu’on s’engage à verser une certaine somme pour la tsedaqa.
Ces règles ont été codifiées dans :
Rambam – Hilkhoth Chabbath, chap. 24 ;
Choul‘han ‘aroukh Ora‘h ‘hayim chap. 306 ;
Kitsour Choul‘han ‘aroukh 90, 1 et suivants.