Yéchivot Sépharades et Aschkénazes, quelles différences ?

Chalom Rav Wattenberg.

Je voudrais revenir sur ce que vous avez dit dans ces fils de discussion :

https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=43525#43525

https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=46051#46051


Vous disiez globalement qu'en Israël, de façon générale, les Yéchivot Aschkénazes sont d'un meilleur niveau que les Yéchivot Sépharades.

Quelles sont donc les différences entre les Yéchivot Sépharades et les Yéchivot Aschkénazes pour que ces dernières soient qualifiées de plus performantes, et à quoi cela est dû ?



Merci d'avance.
Kol Touv.

Difficile de pointer un point en particulier, mais disons que la "formule ashkenaze" bénéficie de deux siècles d'expérience, alors que les Yeshivot Sfarades sont globalement un nouveau concept qui n'a plus grand chose en commun avec l'organisation des yeshivot au Maghreb (et autres pays Sfarades).

Celles qui peuvent prétendre à une quelconque ancienneté, sont celles qui ont gardé un Derekh Limoud Sfarade prononcé, elles sont rares et même elles ne peuvent remonter à 200 ans plus tôt.

Un autre élément qui ne joue pas en faveur des yeshivot Sfarades, c'est que beaucoup d'excellents ba'hourim sfarades font tout pour intégrer une yeshiva Ashkenaze. Cette dernière fera un tri exigeant pour ne prendre que les meilleurs élèves sfaradim.
Bref, c'est la fuite des cerveaux.
Résultat: les moins intelligents, refusés des yeshivot ashkenazes, se tournent vers une yeshiva sfarade...

PS: oui, les capacités cognitives sont un critère majeur de sélection.
Bien ou pas, c'est un autre débat, mais les (grandes) yeshivot en Israël fonctionnent là-dessus un peu comme les grandes écoles qui sont très sélectives.

Chalom Rav Wattenberg,
Pour répondre au fait que les yeshivot ashkenazes sont «meilleures » que celles séfarades. Étant moi même étudiant dans une yechiva séfarade qui suit la chita de limoud séfarade (iyoun tounsi) je pense que même si un séfarade qui sort de sa yechiva séfarade voudra intégrer une yeshiva ashkenaze etc. , cet élève possèdera tout de même un atout qui n’ai pas des moindres, qui n’est autre que le PCHAT ! Je veux dire par là qu’il saura mieux réfléchir de manière droite et béyichouv hadaat de manière pchatt sans faire de pilpoulim, il saura aussi faire le tri entre les questions qui en sont et celles qui n’en pas réellement (mais seulement un problème de pshatt).
Je pense que le problème des yeshivot ashkénazes (d’après ce que j’ai pu observer en étudiant avec des bahourim qui en font partie) c’est qu’on ne travaille pas assez le PSHATT alors que c’est la base.
D’ailleurs j’ai entendu dire que les dirigeants de la yeshiva se Slabodka sont à l’affût d’élèves sortant de yeshivot séfarade étudiants de la méthode mentionnée plus haut (iyoun tounsi) et cela est du sûrement du fait de la solidité de leur formation dans le pshatt même de la Guemara. Du moins c’est ce que je suppose.
Kol touv

Oui, relisez-moi plus haut, je précisais que nous parlions surtout des yeshivot sfarade qui ne suivent pas le derekh limoud sfarade.

Mais même pour celles qui le suivent (et elles sont bien rares. Kissé Ra'hamim, what else?), si les élèves n'auront pas les déformations professionnelles des yeshivot ashkenazes (liées à la Lomdes), ils n'auront pas non plus l'avantage de ladite formation.

Après, est-ce que D.ieu attend de nous d'être des Lamdanim qui s'égarent du Pshat? je ne le pense pas.