Voici mon cinquième et dernier message pour ce soir sur ce fil :
A Iceman:
Votre message est terriblement long!
On croirait un des miens lorsque je suis en forme...
Je le survole rapidement sans forcément m'arrêter sur chaque point et je cite les parties sur lesquelles je rebondis:
Citation:
Apprendre un métier en 2015 n'a qu'un très lointain rapport avec ce que cela représentait à l'époque des maîtres du Talmud ou même des rishonim. Peut-être peut-on s'en désoler mais cela représente une réalité mondiale (je ne suis par exemple pas du tout d'accord avec le Rav lorsqu'il explique qu'on peut plus facilement gagner sa vie aux US sans réelle formation. Il est certes vrai qu'on y trouve beaucoup plus facilement un emploi, mais les charges financières qui pèsent sur la classe moyenne américaine sont presque insoutenables: santé, éducation, assurances, taxes… sans parler du fait que les aides type allocations familiales ou sociales sont carrément inexistantes).
Le fait de faire des études supérieures dignes de ce nom n'est donc aujourd'hui, à mon sens, ni un luxe, ni du snobisme, encore moins une quête effrénée vers le matérialisme ou la richesse. Pour beaucoup, cela représente juste la possibilité d'avoir un job !! Et une parnassa qui leur permettra de se loger, de manger (casher avec les prix qui vont avec), de se vêtir et de payer les écoles (juives) de leurs enfants. On est bien loin des châteaux en Espagne.
Je note votre désaccord, tout en soulignant que l'idée des aides sociales absolument inexistantes aux USA, est un peu "romancée", c'est une idée très française... En réalité, il y a des aides très conséquentes, mais pour les citoyens américains à petits revenus. Les étrangers sont beaucoup moins bien lotis et les américains de la classe dite moyenne sont ceux qui ne profitent pas des aides d'état qu'on trouve en France.
Et encore, quand je vous parle d'aides d'état très conséquentes, c'était même avant Obama Care, imaginez depuis...
(on verra combien de temps il faudra au nouveau président pour révoquer tout ça...)
Quoi qu'il en soit, c'est une réalité difficilement contestable: aux USA, de nombreux métiers ne nécessitent que peu de temps d'étude.
Pour exemple, je citerais un ami à moi, originaire du Brésil, ne parlant pas vraiment bien l'anglais, n'ayant aucune forme de diplôme 'hol (il a étudié au 'héder au Brésil), qui n'a appris le portugais que sur le tas (dans la rue, car à l'école comme à la maison, on ne parlait que Yiddish), après avoir fait tout un parcours Yeshiva, puis quelques années de Kollel à Lakewood, il est devenu "broker" et ce après
3 mois d'études -c'est tout.
Aujourd'hui, il est a son compte, achète des terrains, construit des maisons et les revend.
J'ai du mal à imaginer la même chose en France.
Et on retrouve ce système d'études ciblées, courtes et efficaces dans de nombreux corps de métiers dont certains très rémunérateurs.
J'ai d'autres amis ou connaissances qui étaient avec moi à la yeshiva puis au Kollel (à Lakewood) qui ont fait fortune, je ne sais pas ce que fait chacun aujourd'hui, difficile de suivre tout le monde à distance, mais l'un d'eux est aujourd'hui millionnaire (il l'est devenu avant l'âge de 40 ans), avec son chapeau rond, sa barbe et ses péot.
Donnez-moi des exemples en France
(de Yeshivistes n'ayant aucune formation 'hol et qui avec trois mois d'étude arrivent à de très bons postes et d'excellents salaires) et je serai d'accord avec vous.
Il y en a peut-être un, ou alors deux, mais ils se cachent bien, car personne ne les connait.
Bref, il me semble beaucoup plus facile d'avoir une bonne parnassa en Amérique qu'en France.
Bien entendu, là-bas aussi on peut trouver un "Shlémuzl" et je sais bien que la coût de la vie y est exorbitant, malgré tout, en comparant le niveau de vie du "
juif froum yeshiviste kollelman qui s'est mis à travailler sur le tard" dans ces deux pays, il n'y a pas photo!
Résultat, parmi les juifs orthodoxes aux USA, rares sont ceux qui doivent "renoncer" à une éventuelle formation de Talmid 'Hakham -pour leurs enfants, afin de leur donner les moyens de subvenir à leur parnassa.
Citation:
Il est donc tout à fait légitime (et juif d'ailleurs) de se préoccuper en premier lieu de ce qui est vital pour tout être humain.
Je pense sincèrement que la majorité de ceux qui se privent d'une formation en yeshiva pour cette raison, ne le font pas pour s'assurer "
ce qui est vital pour tout être humain", mais plutôt pour s'assurer un niveau de vie plus confortable.
Même un avrekh en France ne meurt pas de faim.
Citation:
La vie spirituelle d'un juif est-elle alors confinée aux pages du Tanach' et de la gmara ?
Je crois qu'on ne s'est pas vraiment compris, nous ne parlons pas de la même chose.
Tout en maintenant la possibilité -voire la mitsva- de travailler
(et il n'est donc pas question ici d'un juif qui sera confiné aux pages de sa gmara), la question est de savoir s'il est nécessaire de faire des tas d'études pour cela et si ces études empêchent forcément de devenir Talmid 'hakham.
Vous parlez par la suite de 'hassidim et mitnagdim, laissez ça de côté: même en parlant d'un bon 'hassid qui ne doit rien à l'élitisme lituanien, même s'il souhaite travailler pour gagner sa parnassa convenablement, la question est de savoir si c'est compatible avec une formation limoud autrement plus conséquente que ce que les écoles juives proposent.
Je ne vous parle pas de devenir Gadol ou Possek Hador, mais de ne pas rester Am Haarets.
Citation:
qu'il préfère lire le kitsour choulhan aroukh, écouter des divrei torah, remonter le moral à sa clientèle, soutenir des kollel… Qui sommes-nous pour pouvoir mesurer à l'aune du nombre de pages de Talmud qui est ou n'est pas un excellent juif ??? Sans ce genre de « boucher » qui représenterait les arba minim du loulav ou de la arava ? Tout le monde n'est pas un etrog et c'est peut-être très bien comme cela.
Vous me confirmez-là ne pas avoir bien compris notre sujet.
Lisez depuis le début, vous verrez que la question est de savoir si une école française peut permettre aux enfants d'avoir la possibilité de devenir TALMIDEI 'HAKHAMIM ou de travailler plus tard (tout en étant un bon juif, s'entend).
Les écoles juives en France, permettent (-autant qu'une école laïque) d'arriver au Bac puis aux grandes études , mais ne permettent pas vraiment d'accéder aux grandes yeshivot. Voilà notre sujet.
Voyez ce que j'ai écrit plus haut à
Davidlebg que certaines structures sont -B"H- venues combler cette lacune depuis mon post initial en 2012.
Citation:
J'aimerais aussi revenir sur votre exemple de l'apprenti-informaticien....
Bon, là, c'est très long.
Un rapide survol me fait croire -de nouveau- que nous ne parlons pas du même sujet.
Vous revenez sur la shita des "mitnagdim" qui mettent trop l'accent sur l'étude selon vous, vous soulignez qu'un baal habaït avec de bonnes midot vaut mieux qu'un érudit talmudiste malhonnête et pervers dont la femme est dépressive etc.
(comme s'il y avait matière à discussion là-dessus...)
c'est bien beau, mais une nouvelle fois, ce n'est pas notre sujet.
Nous parlons du fait qu'une école religieuse française n'ouvre pas les mêmes portes en kodesh qu'en 'hol.
Si vous souhaitez souscrire à la shita que vous baptisez 'hassidique ou à celle que vous attribuez aux mitnagdim, ne nous regarde pas dans ce contexte.
Nous parlons d'un juif français qui souhaite donner à son fils toutes ses chances pour devenir talmid 'hakham, sans pour autant le priver de ses chances d'avoir une bonne parnassa.
Les questions que vous soulevez sont intéressantes, posées sur un autre post, je serai intéressé de tenter d'y apporter ma contribution, mais elles sont ici quelque peu hors sujet -il me semble.
(Veuillez excuser les fautes, je ne prends pas le temps de me relire.)