A présent je poursuis en répondant à
Utilisateur111:
Citation:
En parlant du Beit Neeman 423, le Rav Mazouz parle dans ses annotations du Minhag Habad de ne pas faire Séouda Chelichit. Il ramène la raison venant d'une comprehension différente du Passouk avec les 3 "Hayom". Mais, comme il le précise la bas, même le Choulhan Aroukh Harav prenait la Séouda Chelichit. Comment les Habad peuvent ils donc annuler cette mitsva ?
Je ne suis pas au fait des habitudes ‘Habad avec précision, mais je ne crois pas qu’ils « annulent » cette Mitsva comme vous le dites. Ils se dérobent peut-être, ne la respectent pas scrupuleusement selon la « Halakha généralement admise » certainement, mais ils ne sont pas objecteurs de conscience et opposés à la Mitsva.
Concrètement, les ‘Habad mangent des Mezonot ou au moins un fruit et « complètent » (théoriquement) avec une étude d’enseignements profonds.
Effectivement, le
Baal Hatanya mangeait à Seouda Shlishit comme tous les juifs, c’est plus tardif chez les ‘Habad cette habitude de ne consommer que très symboliquement quelque chose, sans faire motsi ni mezonot. Je crois que c’est une innovation du
Tséma’h Tsedek (3ème Rabbi).
Quant à ce développement sur le terme Hayom, je crois qu’il est du Rabbi
Rashab (qui est l’antépénultième), ce n’est pas une Gzeirat Hakatouv ni une Drasha Gmoura, c’est plutôt ce qu’on appelle une Asmakhta et une Drasha ‘hassidique.
Le verset disant היום לא תמצאוהו ferait une allusion au fait qu’on trouvera le « Lo » (la négation, l’absence), ou encore, le sens du Hayom serait (pour nous) « de nos jours » et le verset dirait que l’éclat serait difficilement perceptible de nos jours לא תמצאוהו , voilà pourquoi notre Seouda Shlishit, de nos jours, ne serait qu’un ersatz de Seouda Shlishit…
Ce que je veux dire en la qualifiant de Drasha ‘hassidique, c’est qu’elle ne repose pas sur des bases indiscutables, on pourrait tout aussi bien dire l’inverse à partir du même Passouk. C’est une idée préalablement admise à laquelle on trouve une allusion dans les versets, mais pas que la lecture des versets nous aurait amenés à décider de la loi.
Donc les ‘Habad
accomplissent la Mitsva de Seouda Shlishit, seulement ils se contentent pour cela de manger un fruit ou similaire. Et en parallèle, ils considèrent que ce 3ème repas est avant tout un repas pour la Neshama, il faudra donc y étudier des sujets spirituels.
Comme pour la Souka (qui était le sujet plus haut), il y a de nombreux juifs qui font grosso modo comme les ‘Habad, qui ne dorment pas dans la Souka et qui ne font pas Motsi à Seouda Shlishit, mais ils considèrent qu’il le faudrait et s’estiment exemptés pour d’autres raisons qui leur sont propres. Par exemple ne pas dormir dans la Souka en se basant sur le
Rama pour les gens mariés, et ne pas faire Motsi à Seouda Shlishit quand c’est un Tsaar et s’ils craignent ne pas pouvoir digérer convenablement etc.
Il est assez cocasse que ces juifs se répandent parfois en critiques acerbes à l'encontre des 'Habad
"qui ne dorment pas dans la Souka et ne mangent pas Seouda Shlishit", alors qu'ils font exactement la même chose!
[Il y a une idée trop profonde pour être bien expliquée ici, mais j’en indique tout de même la forme :
Souvent le monde ‘hassidique propose une justification spirituelle aux situations que d’autres qualifieraient de Bediavad. L’idée serait qu’en rendant une démarche spirituelle on est porté par l’ambiance de la Mitsva selon le principe de Mitsva Goréret Mitsva, alors que les situations Bediavad où l’on s’accorde avec la Halakha en cas de nécessité, ne laissent pas la personne dans une ambiance qui la propulsera vers des hauts faits.
Je précise que l’idée n’est pas ici expliquée car certains malveillants y verraient une critique des ‘Hassidim qui prétexteraient des raisons religieuses pour valider leurs écarts. Ce n’est pas ça, mais je ne peux pas en dire beaucoup plus. Que ceux qui souhaitent toujours râler et critiquer se contentent de ne pas lire cette parenthèse et de trouver où rouspéter ailleurs, merci.]