Le droit de la guerre selon la Tora est réglementé dans Devarim 20, 10 et suivants :
Quand tu t’approcheras d’une ville pour lui faire la guerre, tu l’appelleras à faire la paix. Si elle choisit la paix, sa population te versera tribut. Si elle ne fait pas la paix avec toi, et qu’elle te fasse la guerre, tu l’assiégeras. Tu frapperas tous ses mâles au fil de l’épée, et les femmes, les jeunes enfants, le bétail et tout ce qu’elle contient sera ton butin.
Mais il n’en sera pas de même pour les peuples cananéens, que tu devras vouer à une destruction complète…
Selon Rachi, la première partie du paragraphe, celle qui prévoit que les femmes et les enfants sont épargnés, s’applique aux guerres « facultatives », à l’exclusion de celles de la conquête d’Erets Yisrael, où toutes les populations cananéennes doivent être exterminées.
Selon Rambam, en revanche, « on ne livre une guerre à quiconque sans l’avoir invité à la paix, qu’il s’agisse des guerres « facultatives » ou des guerres de mitswa (c’est-à-dire celles de la conquête d’Erets Yisrael). Si la population ennemie accepte la paix et les sept mitswoth noa‘hides, on ne tue personne, et elle devient soumise à tribut… » (Hilkhoth melakhim 6, 1).
Dans son commentaire sur Devarim 20, 10, Ramban (Nahmanide) cite le passage suivant de la Guemara yerouchalmi Chevi‘ith 6, 1 :
« Josué a obéi à cette loi et a laissé aux populations cananéennes le choix entre trois attitudes : Se soumettre, s’en aller ou faire la guerre. Les Guirgachites s’en allèrent (selon certaines sources, pour aller s’établir en Afrique). Les Guibéonites obtinrent la paix grâce à un subterfuge. Sont restés trente-et-un rois que le Saint béni soit-Il a exterminés. »
Ainsi que cela est imposé pour ‘Amaleq, mais pour d’autres raisons, les enfants d’Israël ont procédé à un massacre de l’ensemble des populations cananéennes qui ne s’étaient pas soumises. La raison en est donnée dans le même contexte : « Afin qu’ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les abominations qu’ils font en l’honneur de leurs divinités… » (Devarim 20, 18).
En d’autres termes, la prétendue sauvagerie dont les Hébreux ont fait preuve lorsqu’ils ont conquis le pays de Canaan n’a été que l’expression d’une légitime défense. Non pas, certes, d’une légitime défense des personnes, mais d’une légitime défense des valeurs spirituelles dont étaient porteurs nos ancêtres, investis d’une élection particulière consacrée par la Tora.