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Je vous remercie encore pour toutes vos réponses et les enseignements précieux que j’apprends chaque jour. Que Hachem vous accorde une grande Réfoua Chéléma, et que nous puissions vous retrouver en Israël pour assister à vos chiourim.
Amen.
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Nous venons de sortir de Ticha Béav, et je dois avouer que j’ai du mal à comprendre pourquoi la Gueoula n’est pas encore arrivée. On dit que c’est à cause de la haine gratuite, mais cette haine a toujours existé et existera probablement toujours. C’est une partie de la nature humaine que l’on ne peut pas changer. Que nous est-il demandé de plus ?
Si l’on regarde bien, il n’y a jamais eu une génération avec autant de Torah, de hessed, et de tsedaka. Malgré les défis et les épreuves, Barouh Hachem, beaucoup s’en sortent. Oui, il y a encore des escrocs, de la haine et du vol, mais en comparaison avec nos ancêtres, j’ai l’impression que nous nous en sortons un peu mieux. Peut-être pas en qualité, car ils étaient des géants spirituels de leur génération, mais en quantité, Barouh Hachem, il y a de nombreux quartiers et communautés pleins de Torah, que ce soit en France, au Canada, à New York, à Miami, en Israël, etc.
Alors, qu’attend le Bon D… pour nous envoyer le Machiah ? N’avons-nous pas déjà assez souffert ? Combien de temps encore devrons-nous endurer ces souffrances et ces doutes ?
Je serai tenté de ne pas vous répondre et de « renvoyer la balle » à D.ieu pour m’associer à votre rouspétance et réclamer la Gueoula.
Mais dans les faits, j’apporte un petit bémol à votre démonstration ; Vous dites qu’en qualité peut-être pas mais qu’en quantité on surpasse nos ancêtres. C’est peut-être vrai par rapport à une petite période, les années 1950-1990, mais si vous comparez avec les nombreux siècles qui précédaient, nous n’avons pas de quoi faire les fiers pour la quantité (si déjà, je soulignerais la qualité au moins sur certains aspects).
En effet, si vous remontez au XIXème siècle et avant pour les Sfaradim, et au XVIIIème et précédents pour les Ashkenazim, la majorité écrasante des juifs s’inscrivait dans la Shmirat Hamitsvot, plus ou moins « tout le monde » respectait shabbat et mangeait Kasher.
C’est depuis la Haskala (au XVIIIème siècle) que l’abandon de la pratique s’est répandu. Demandez à n’importe quel juif octogénaire tunisien ou marocain si ses grands-parents étaient pratiquants, ils l’étaient tous !
Certes en Algérie, les juifs ont emboité le pas aux pays Ashkenazes un peu plus tôt que leurs voisins maghrébins, mais remontez un peu plus dans le temps et tout le monde était pratiquants.
Idem chez les ashkenazes.
Il y avait bien entendu des gens plus ou moins fervents, pas tout le monde respectait les détails des lois de Mouktsé de manière parfaite, mais grosso modo tous les juifs respectaient shabbat, se mariaient entre juifs (celui qui épousait une non juive reniait tout son judaïsme et se séparait de la communauté, c’était très rare, pas comme aujourd’hui), mangeaient Kasher, etc.
De nos jours, nous sommes très loin d’une shmirat shabbat ne serait-ce que de 50% des juifs, les mariages mixtes sont beaucoup plus fréquents que durant les siècles qui nous précèdent, etc.
Vous dites « Combien de temps encore devrons-nous endurer ces souffrances et ces doutes ? ». Pourtant, je ne sais pas s’il y a une génération qui a bénéficié d’une telle Brakha, de tant de richesse et de si peu de Tsarot comme la nôtre
(enfin peut-être qu’on peut dire que les années 1970 avaient un plus en ce qu’elles drainaient une sorte d’insouciance et de bonheur, mais nous avons de nombreux avantages par rapport à il y a 50 ans, et de toute manière je parle surtout sur les siècles qui ont précédé).
S’il fallait considérer que les Tsarot et souffrances se faisaient trop insupportables au point d’impliquer la venue imminente du messie, c’est durant les années 1939-45 qu’il aurait dû venir.
Et même sans en arriver à la Shoah, il y a eu de terribles moments dans l’histoire des Juifs depuis des siècles. Des séries de pogromes en Russie vers la fin du XIXème s. et au début du XXème, ou ceux de 1648-49 et tant d’autres (au point qu’il semble impossible d’en dresser une liste exhaustive).
Bref, nous sommes des privilégiés, et notre génération n’est pas si méritante que cela en comparant la qualité ou la quantité de Shomrei Mitsvot.
Nous avons tout de même un avantage, c’est que de nos jours il est plus difficile d’être un juif fervent, l’attrait pour la Gashmiout est nécessairement plus puissant qu’aux siècles précédents, notre Avodat Hashem même moindre et inférieure a donc tout de même une grande valeur.
Il y a aussi, il faut le reconnaitre et le souligner, énormément de juifs chargés de bonnes intentions et qui souhaitent faire le bien, et ce, en dépit d’un monde assez hostile au spirituel.
Malheureusement ils ne savent pas toujours comment s’y prendre et de quelle manière s’y investir, l’échelle des valeurs est souvent totalement bafouée par leur ignorance car ils n’ont pas eu la chance de faire un passage en Yeshiva étant jeune, et le culte voué aux « babas » et « rabanim magiques » les maintient dans cet aveuglement. Mais l’intention est bonne au départ.
Le jour où l’on aura progressé sur ce point, où l’on s’intéressera aux VRAIES valeurs, aux bonnes Midot, à la gentillesse et au Emet, automatiquement les « rabanim magiques », les « kabbalistes » et les rabanim orgueilleux en tout genre perdront de leur prestige et le peuple se dirigera vers le Emet et les bonnes Midot.
Pour ce jour-là, je ne vois pas ce que D.ieu pourrait nous répondre si le Mashia’h n’arrivait pas encore.