Citation:
Sait-on aujourd'hui identifier qui proviendrait du roi David ?
On attribue, par exemple, au maharal un telle ascendance : quelle poids a cette attribution ?
Il est difficile de retracer une ascendance sur 3000 ans, jusqu’à David.
Il existe toutefois des juifs syriens (aujourd’hui installés aux Etats-Unis) qui disposent de traditions selon lesquelles ils seraient descendants de David.
J’en ai rencontré un, en 1994 à New York.
Cette famille avait un Ktav Yi’hous, imprimé au début d’un sefer du père ou du grand-père (je ne me souviens plus du titre du Sefer, il s’agissait d’un sefer de Droushim qui ne m’a pas paru représenter un grand intérêt).
Par curiosité j’ai rapidement compté le nombre de générations qui le séparait du monarque, il y en avait à peu près 70, ce qui m’a paru fort peu.
Il semblerait, selon toute évidence, que quelques maillons de la chaîne soient manquants. Sans quoi, il faudrait accepter une moyenne de 43 ans par génération ! C-à-d que le descendant actuel ainsi que tous ses ascendants depuis David Hamélekh soient nés lorsque leur père avait en moyenne 43 ans (pour une moyenne sur les 70).
Ce qui me permet de penser que même ces syriens (pourtant réputés pour avoir préservé leur arbre généalogique avec précision) n’avaient pas la totalité des noms de leurs ascendants qui les reliaient à David.
De plus, il est difficile de faire une confiance absolue à un tel Ktav Yi’hous qu’on ne peut croire que sur parole
(enfin sur écrit). C’est comme ceux qui avaient un Ktav Yi’hous les reliant à Aharon Hacohen…
Citation:
Et si on ne sait plus aujourd'hui qui provient de David avec certitude, comment pourrait-on vérifier cette condition chez un prétendant au rôle de machiah ?
Bonne question.
Je ne pense pas que l’on ait à vérifier ce point que vous qualifiez de « condition ».
Je préfère parler de particularité.
Je veux dire qu’on n’aurait pas forcément le devoir de tracer sa généalogie et être en mesure de prouver son ascendance jusqu’à Shlomo Hamélekh.
En réalité c’est impossible à l’heure actuelle.
Peut-être qu’un jour on arrivera à isoler et identifier un "chromosome Salomon", mais en l’état, même si quelqu’un présente son arbre généalogique, rien ne nous force à le croire.
Cette particularité de l’ascendance du Mashia’h serait peut-être annoncée
(on nous dit qu’il SERA descendant de David et Shlomo), mais ne constituerait pas une « condition à vérifier » par nous-mêmes. Enfin je l’espère, car nous serions bien incapables de le faire.
Il n’y a pas eu d’enquête, à ma connaissance, qui permit de certifier l’ascendance de ceux qui ont pourtant été tenus pour le messie par le passé, ni pour
Shabtay Tsvi, ni pour aucun autre de ceux qui l’ont suivi.
Ils avaient peut-être (et même probablement) cette prétention, mais n’étaient pas en mesure de la « prouver », plus que par une sorte de pseudo-‘Hazaka (ce sur quoi nous nous appuyons de nos jours pour la Kehouna).
L’idée est donc que ce sont les accomplissements du Mashia’h qui constitueront la « preuve » qu’il est descendant de Shlomo Hamélekh, mais nous n’avons pas à l’établir autrement, il ne s’agit pas d’une condition à vérifier.
Le
Rambam écrit dans
Iguéret Teiman (daf 6d) que l’on n’aura pas connaissance de sa famille et il (le mashia’h avant de se dévoiler) sera un inconnu, mais les miracles qu’il accomplira constitueront la preuve de son ascendance.
דע שלא תדע עמידתו קודם היותה עד שתאמר עליו שהוא בן פלוני וממשפחה פלונית אבל יעמד איש שלא נודע קודם הראותו והאותות והמופתים שיראו על ידו הן הן הראיות על אמיתת יחוסו
Cela parait contradictoire avec ce que le
Rambam lui-même écrit
(hil. Melakhim §XI,3) qu’il ne faut pas s’imaginer que le messie doive accomplir des miracles ou autres actions extraordinaires.
Certains A’haronim (
Otsrot A’harit Hayamim I, p.64 note 4 au nom de
Rav ‘Haim Kanievsky et autres) l’expliquent [en s’inspirant du
Or Ha’haim sur Bamidbar (24,17) qui parle de
Sanhédrin (98a)] en distinguant deux cas de figure ; dans la
Iguéret Teiman il est question du Mashia’h « mérité », et dans le
Mishné Torah il parle de la venue du Mashia’h « Béita ».
Dans tous les cas, l’identification et la filiation jusqu’à Shlomo ne sera établie que par la vérification des autres « conditions », que ce soit les miracles en cas de venue précipitée par nos mérites, ou bien les accomplissements (étude, construction du Temple, rassemblements des exilés, etc.) en cas contraire (sans mérite de notre part, uniquement parce que la date butoir est arrivée). Mais il n’est nulle part mentionné qu’il faille procéder à un test ADN pour vérifier sa filiation.
Jusque-là, c’était pour ce que je pense être la réponse à votre question.
Mais on pourrait aussi imaginer, selon ceux qui expliquent que la T’hiyat Hamétim aura lieu (peu) AVANT la venue du messie, que les descendants de Shlomo se relèveraient et chacun pourrait reconnaitre son propre fils (principe de Yakir) jusqu’au prétendant.
Mais cette explication présente quelques points faibles.
D’abord, la résurrection pré-messianique ne concernerait que les Tsadikim
(d’autres en bénéficieraient plus tard, après le dévoilement du Mashia’h, lors d’une seconde résurrection, voyez ici: https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=50869#50869 ) et il est peu probable que tous les ascendants de notre protagoniste soient bénéficiaires de la première résurrection.
Ensuite, il y a des opinions selon lesquelles un certain niveau de Tsidkout est requis/exigé pour toute résurrection, il serait donc possible que certains maillons ne se relèvent jamais…