Dans le deuxième verset de la parachath Bo, Hachem précise à Moïse, avant d’annoncer la prochaine frappe, celle des sauterelles, que c’est « afin que tu racontes à ton fils et à ton petit-fils, ce que J'ai accompli en Egypte, et les merveilles que J'ai opérées contre eux ; et vous saurez que je suis Hachem » (Chemoth 10, 2).
Pourquoi, demande le Keli yaqar, cette précision n’a-t-elle été donnée qu’au moment de l’avertissement de la venue des sauterelles, la huitième des dix frappes ? N’aurait-il pas été plus approprié de la donner dès la première de ces frappes ?
Et de répondre, en citant Rabbènou ‘Hananèl, que l’Egypte présente une caractéristique indiscutable : Ce pays n’a jamais connu, depuis l’Exode, d’invasion par des sauterelles.
Aujourd’hui encore, même lorsque des nuées de ces insectes s’abattent sur ses pays voisins, l’Egypte reste à l’abri de telles invasions. Et s’il peut arriver que de telles nuées traversent ce pays, les sauterelles ne sont jamais en assez grand nombre pour détruire les récoltes qui y poussent.
Pour expliquer ce phénomène, Rabbènou ‘Hananèl indique qu’il est destiné à servir de témoignage à propos de la frappe des sauterelles. Imploré par Moïse, « Hachem fit souffler un vent de mer très fort, Il porta la sauterelle, Il l’enfonça vers la mer des Joncs, et il ne resta pas une seule sauterelle dans tout le territoire de l’Egypte » (Chemoth 10, 19).
Ce verset doit être compris comme la description d’une situation pérenne : Depuis cette époque-là il n’est plus jamais resté de sauterelles en Egypte. C’est ainsi que le monde a su, depuis lors, la façon dont Hachem a répondu à la cruauté que ce pays a manifestée envers Son peuple élu.