La parachath Bamidbar commence par l’ordre donné par Hachem aux enfants d’Israël de procéder à un recensement.
Ce n’est pas la première fois qu’il est mentionné une telle opération dans la Tora. Lorsque Hachem a ordonné à Moïse de construire le Tabernacle, il lui a prescrit : « Quand tu procéderas au recensement des enfants d’Israël selon leur dénombrement, chacun donnera une rançon de son âme à Hachem quand on les dénombrera, et il n’y aura pas en eux de plaie quand on les dénombrera » (Chemoth 30, 10 et suivants).
On remarquera toutefois que dans ce premier chapitre de Bamidbar les tribus sont classées dans un ordre logique (Ibn Ezra ad Bamidbar 1, 5 et 10) : D’abord les fils de Léa (à l’exception de Lévi, qui sera compté à part), puis ceux de Rachel (Ephraïm étant placé avant Manassé, conformément à la bénédiction donnée par Jacob [Berèchith 48, 20]), et enfin ceux de Bilha et Zilpa (Dan étant cité en premier comme étant le plus âgé).
Le rapport entre le recensement et la construction du Tabernacle a été mis en valeur par le Maharal : L’existence de douze tribus différentes aurait pu créer des conflits au sein des enfants d’Israël. C’est la centralité du Tabernacle, construit juste avant le recensement, qui a garanti leur unité et leur harmonie.
Le nombre douze traduit les limites du monde tri-dimensionnel, à l’image des douze arètes d’un cube. Chacune de ces arètes exprime une fonction distincte dans ses relations avec Hachem. Il arrive que les autres nations présentent aussi douze divisions : Na‘hor, frère d’Abraham, a eu douze enfants (Berèchith 22, 20 à 24), de même que Canaan (Berèchith 10, 15 à 19) et Ismaël (Berèchith 17, 20 ; 25, 16), mais il leur a toujours manqué cette force unificatrice propre aux enfants de Jacob.