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Haftarath parachath Cheqalim – Le roi Joas et sa fiscalité

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Jacques Kohn ZAL
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Pendant longtemps, les communautés juives ont été partagées entre celles où étaient lues les parachiyoth de la Tora selon un rythme annuel et celles qui pratiquaient un rite triennal, et ce n’est qu’au douzième siècle que le rythme annuel s’est imposé partout dans le monde.

Il est cependant des domaines qui ont connu partout et depuis longtemps un rythme de lecture annuel. C’est ainsi qu’une Michna (Meguila 3, 4) définit, et ce par rapport au mois d’adar, le moment de l’année où sont lues les « quatre parachiyoth » (Cheqalim, Zakhor, Para et Ha-‘hodèch).

De la même façon, alors que le choix des haftaroth dépend, dans chaque communauté, de la tradition à laquelle elle se rattache – d’où les nombreuses différences observées tout au long de l’année notamment entre le rite achkenaze et le rite séfarade – la Tossefta (Meguila 3, 1) fixe le sujet de celles qui accompagnent ces parachiyoth. C’est ainsi que la haftara de Chabbath Cheqalim (II Rois 12 et suivants) a été définie comme celle de « Joïada le kohen ».

En réalité, cette haftara est beaucoup plus celle du roi Joas que celle de Joïada, le kohen gadol. Son lien avec la parachath Cheqalim est suggéré par le verset : « Joas dit aux kohanim : Tout l’argent des choses saintes qui est apporté dans la maison de Hachem, l’argent de tout homme qui est dénombré, l’argent des âmes selon l’estimation de chacun, tout argent que chacun, suivant l'impulsion de son cœur apportera à la maison de Hachem » (II Rois 12, 5).

Selon le Targoum Yonathan, ce verset se réfère à deux sortes d’offrandes monétaires en plus de celle d’un demi-chéqel versé chaque année : Celle que verse celui qui fait don au Temple du montant de sa propre valeur (Wayiqra 27, 2), et celle qui correspond à ce que l’on se sent tenu de verser selon l’idée que l’on se fait de ses devoirs envers le service divin.

On remarquera que Joïada, lorsqu’il en a appelé à la générosité des contributeurs (12, 5 et 6), n’a pas distingué entre ces trois types d’offrandes. Il a en effet destiné au Temple tout à la fois l’argent du recensement, celui de « sa propre valeur », et celui correspondant à la spontanéité du cœur des donateurs.

Cependant, comme l’indique la suite du récit, les sommes ainsi recueillies n’ont pas suffi aux réparations du Temple, de sorte qu’il a fallu rechercher d’autres moyens de recueillir des contributions.

C’est ainsi que « Joïada, le kohen, prit un coffre qu’il perça d’un trou dans son couvercle […] et les kohanim qui gardaient le seuil y mirent tout l’argent qui était apporté à la maison de Hachem » (II Rois 12, 9).

Alors les dons affluèrent, les matériaux purent être achetés et les ouvriers payés, et c’est ainsi que le Temple fut restauré.
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