A Lea75 :
Super, b’’h, je suis bien content pour vous.
A Avrahamg :
Citation:
Tout d abord je tiens à présenter publiquement mes excuses si j'ai laissé penser que je remettais en cause votre psak.
Non, non, aucun problème.
J’ai rapidement survolé le texte (indiqué par le lien), c’est un fascicule diffusé par
OK qui vérifie le Shaatnez.
A ma connaissance, ils ne le font pas gratuitement, je les soupçonne donc –comme dit plus haut- d’accorder généreusement une bonne place aux ‘houmrot.
Pas seulement dans l’espoir de récupérer un habit en plus, mais aussi dans l’optique de valoriser leur travail, d’étendre ses limites.
Aussi, il y a de nos jours –et surtout dans certains quartiers religieux en Israel- une sorte de « course à la ‘houmra » en ce qui concerne une partie des mitsvot.
Je parle d’une « partie » car on retrouve rarement le même sentiment de dévotion autour des mitsvot «
bein adam la’haveiro » -ou plus précisément : autour des mitsvot liées aux midot.
Certaines mitsvot
bein adam la’haveiro seront aussi scrupuleusement observées, tant qu’elles ne font pas (directement) appel aux midot tovot.
Mais j’ai (-malheureusement-) rarement vu -en Israel- quelqu’un être ma’hmir sur
Albanat panim (l’interdit d’humilier autrui) ou sur
Onaat Dvarim (l’interdit de vexer autrui -par la parole, de lui parler méchamment).
Il y en a, bien sûr, mais proportionnellement aux ma’hmirim sur le Etrog, la souka, les tfilin et la kashrout, ils sont quasi-invisibles.
Ceci étant, en lisant bien le (tableau du) fascicule, je remarque qu’ils disent qu’il n’y a de ‘hiyouv (obligation) de vérifier uniquement les costumes qui comportent de la laine ou du lin, pas ceux qui sont en polyester. Seulement ils ajoutent qu’il conviendrait de vérifier aussi ces derniers à cause de la doublure où il peut y avoir du shaatnez.
(Raouy livdok VS ‘hova livdok)
C’est précisément ce « raouy » ambigu qui me dérange.
L’auteur pourra toujours se défendre d’avoir bien marqué la distinction entre « obligé » et « il convient » mais je dirais qu’il "
convient " d’être plus clair.
Je remarque aussi que l’auteur indique de faire vérifier les rideaux ( épais qui ont « l’air en lin ») –encore une fois avec un langage ambigu « yesh makom livdok » qui va rapidement être compris par les lecteurs comme « on
doit les vérifier », alors que ceci est faux ala’hiquement puisqu’on ne se drape pas dans des rideaux.
Je suppose que si l’on reproche ce point à l’auteur, il se défendra en disant que parfois un enfant peut s’enrouler dans le rideau pour s’amuser.
Et il ajoutera qu’il n’a pas parlé de ‘hiyouv au sujet du rideau, à la différence de la veste en laine ou lin.
J’imagine que ses arguments seront identiques pour expliquer d’autres ala’hot qui se trouvent dans son tableau qui m’ont l’air « tirées par les papillotes ».
Et c’est malhonnête (ou au moins pas très gentil) vis-à-vis de ceux qui n’ont pas d’enfants à la maison, ils ne seraient peut-être pas tenus de faire vérifier leurs rideaux…
Par contre lorsqu’il écrit que les canapés et chaises sont tenus d’être vérifiés –si le tissu est en laine, ou encore, que les tapis ( !) doivent être vérifiés, c’est très fort.
Pour la chaise, même si c’est faux, on trouve malgré tout des ma’hmirim [qui –soit dit au passage- par souci de cohérence ne devraient jamais s’asseoir dans les transports en commun, bus, métro, train, avion etc… ni même dans une voiture (-tant que les sièges ne sont pas en cuir) !
En voilà une nouvelle ‘houmra : avoir des sièges en cuir dans sa voiture –leshem shamayim!],
mais en ce qui concerne le tapis, c’est épatant !
Je ne vois pas en quoi on pourrait comparer un tapis à un habit ?
Est-ce que des enfants se roulent dans un tapis ?
Peut-être.
Ou bien simplement le fait de s’allonger dessus suffirait, une nouvelle ‘houmra ?
Probablement que pour la moquette ça serait pareil, obligation de vérifier une moquette en laine, je suppose donc qu’il serait interdit d’entrer dans un magasin dont le sol est couvert de moquette, de peur que notre enfant viennent à s’étaler dessus.
Je n’ai pas vu dans leur liste le statut d’un plumeau ou d’une serpillère, c’est vrai quoi, des fois qu’un enfant…
Il y a quand même quelques habits qui ne sont pas tenus d’être vérifiés, par exemple, ils écrivent qu’une ceinture en cuir n’est pas astreinte à la vérification de shaatnez.
Ouf.
Bizarre qu’ils n’aient pas parlé des lunettes de vue.
Mais qu’en est-il de la brosse à dent ?
Il y a quelques années, un avre’h israélien m’avait fait parvenir des petits fascicules en français sur les lois du Shaatnez en me demandant de les déposer au Centre Alef.
Je lui ai dit que je le ferai si j’obtiens l’accord du Rav, le
Rav Ariel Gay.
Le
rav Gay dans sa grande lucidité, sa clairvoyance et surtout ses bonnes midot, y a jeté un coup d’œil et lorsqu’il a vu qu’il y est dit qu’il faut faire vérifier les rideaux, il a refusé que ces fascicules soient déposés au Beth Amidrash.
Pourtant on pourra toujours trouver une opinion rabbinique portée sur la ‘houmra qui imposerait de faire vérifier des rideaux, malgré tout, « imposer » aux autres une telle ‘houmra n’est généralement pas lié à « ahavat amitsvot » mais à « ahavat amamon ».
Sachez en tout cas que nos ancêtres (et pas si lointains) ne faisaient pas vérifier leurs rideaux ni leurs tapis, ni leurs canapés.
Il y a une ‘houmra en ce qui concerne le canapé, mais seuls de grands tsadikim se l’imposaient et ils suivaient cette ligne de conduite avec cohérence, refusant systématiquement de s’asseoir dans le train.
Je dénonce donc cette liste comme étant beaucoup trop portée sur la ‘houmra (par rapport au din strict) et aussi comme incohérente dans la mesure où ces ‘houmrot devraient aussi imposer au public de ne plus voyager en voiture ou en bus/métro/avion/train à moins de rester debout, ce qui me parait difficilement concevable dans une voiture comme dans un avion.
J’imagine qu’ils n’ont pas ajouté qu’on ne doit pas s’asseoir dans un avion sans avoir donné le siège à vérifier au shaatnez, car sachant que ça permettrait au public de réaliser l’ampleur de la ‘houmra qu’ils sont en
train de prôner, ils perdraient toute crédibilité.
S’il doit certainement exister quelques ma’hmirim qui amènent avec eux un carton dans l’avion pour ne pas s’assoir à même le siège, tout le monde sait que ce n’est pas ce que fait l’écrasante majorité des rabanim (se reposant sur le fait que craindre la présence de shaatnez dans le siège -ou sa housse- constitue une inquiétude qualifiable de « lointaine », ceci ajouté à l’absence d’évidence qu’un siège soit comparable à un habit, il est permis de s’asseoir min adin).
Comme il y a un numéro de téléphone, je leur ai téléphoné pour avoir le privilège d’entendre moi-même un rabbin me dire que l’on doit faire vérifier un canapé et un tapis.
Nous avons parlé quelques minutes, le rabbin m’a dit qu’il n’est
pas nécessaire de faire vérifier un canapé ou une chaise car c’est quasiment jamais en laine, donc on ne craint pas la présence fortuite de laine et de lin.
J’ai demandé qu’en est-il si on sait que son canapé est en laine ?
réponse : malgré tout ce n’est pas cousu avec du fil ( ?).
-Et si c’est cousu avec du fil ?
-Alors on peut faire vérifier le fil.
Moi: Et dans le bus ?
-C’est toujours en synthétique.
-Et dans l’avion ?
-Probablement aussi.
Puis je lui ai dit que j’ai lu quelque part qu’il fallait faire vérifier un tapis.
Pourtant pour le tapis, tant qu’il n’entre pas en contact avec le corps c’est ridicule, et même si l’on marche pieds-nus dessus et qu’on s’inquiète qu’il contienne du shaatnez ( !), tant qu’on ne se « couvre » pas avec, tant que le tapis reste sous nos pieds, il ne peut y avoir d’interdit.
Il m’a répondu que l’inquiétude resterait pour un cas où l’on s’entoure le pied (nu) avec le tapis, alors on pourrait être concerné par un issour miderabanan.
Voilà une inquiétude bien farfelue.
Autant annoncer qu’il ne faut pas s’entourer le pied nu avec un tapis en laine, ça reste rigolo et c’est plus économique.
Pour clore je lui ai demandé si on est tenu /
obligé de donner à vérifier une veste en polyester.
Réponse : Non. C’est bien, car il peut arriver qu’elle contienne du shaatnez, mais ce n’est pas obligatoire ala’hiquement.