Bonsoir,
Je me permet de vous écrire ce courrier pour vous soumettre un problème que je "traîne" depuis maintenant quelques années.
La difficulté quant à le resoudre tient au fait qu'il se situe entre la psychologie et la religion juive.
Je pourrais le résumer en vous posant une simple question d'ordre halakhique:
Prenons l'exemple d'un jeune homme qui, dans ses années d'adolescence, s'est refugié, peut-être par timidité, dans la religion. De ce fait, il n'avait plus à "courtiser" les filles puisque la Thora l'interdit pour les gens de son âge.
Quoiqu'il en soit, il s'est refugié dans la religion et par souci de bien faire les choses (et aussi peut-être par crainte de la punition) il est arrivé à une pratique 'orthodoxe' du judaïsme, alors que ses parents sont restés traditionnalistes.
A présent, à 28 ans (c'est aussi mon âge), cette persone se sent en déphasage avec sa pratique religieuse et elle se trouve devant le paradoxe suivant:
Pour un commandement de la Thora "obligatoire", prenons par exemple trier les arêtes du poisson pendant Chabatt, cette personne doit-elle y renoncer un certain temps, le temps de se retrouver elle-même, ou bien persévérer, se sentant alors prisonnière de sa pratique, se disant qu'elle est coupable si elle arrête ou relâche un instant sa pratique ?
Bien sûr, vous me repondrez que cette vision de la religion est écornée et je suis bien disposé à vous croire. Toutefois, vous conviendrez qu'il n'y a pas de solution concrète à ce genre de problème. Enfin si, ce serait de pouvoir consulter un psychologue qui est aussi rabbin, ou bien un rabbin qui a de la disponibilté, pas facile dans notre société...
Je sens au fond de moi qu'il faudrait "lâcher un peu la pédale" mais au vu des connaissances de Thora que j'ai acquises, je sais qu'il n'existe aucune "dispense" dans l'exercice des commandements.
Pourtant, combien existe-t-il dans mon entourage de personnes traditionnelles qui évoluent dans la religion à leur rythme, respectant le Chabatt de plus en plus, mais toujours avec des manquements qu'ils reconnaissent bien volontiers, sans pour autant les troubler. Ils évoluent (ou stagnent) de facon harmonieuse et leur vie suit son chemin normal, avec ses joies et ses peines.
Combien je les envie ! Ma vie est loin d'être harmonieuse : Elle se résume à une serie de conflits internes quant à la pratique des commandements. Alors, c'est vrai, je suis beaucoup plus "pur" des fautes d'un jeune de mon âge, mais à quel prix ?
Alors, on me repondra que je devrais m'estimer heureux, que c'est le combat du Yetser Hatov qui veut me voir continuer dans ma pratique, et du Yetser Hara.
Mais est-ce aussi simple ? Continuer dans sa pratique à tout prix est-il veritablement le chemin à suivre ? Est-ce veritablement mon vrai niveau ?
Ne suis-je pas sur une "ligne de front" qui n'est pas la mienne, comme le dit le Rav Dessler dans son "Mikhtav méEliahou" ?
Et si c'est le cas, comment faire machine-arrière ?
J'en aurais encore beaucoup à raconter sur ce sujet, mais je pense que ces quelques lignes donnent un bon aperçu du problème.
Merci pour votre aide.