« Car cette mitswa que Je t’ordonne aujourd’hui, elle n’est pas mystérieuse pour toi, et elle n’est pas éloignée. Elle n’est pas dans le ciel, pour dire […] Et elle n’est pas au-delà de la mer, pour dire… » (Devarim 30, 11 à 13).
Cette double proximité, tant par rapport au ciel que par rapport à la mer, est expliquée comme suit dans la Guemara (‘Erouvine 55a) :
Selon rav Avdimi, cela veut dire que l’on n’a pas besoin pour l’acquérir d’escalader de la terre au ciel, ni de traverser la mer.
Rachi fait écho à cette opinion (loc. cit.) en expliquant que si elle était dans le ciel, il faudrait grimper derrière elle pour l’étudier.
Mais quelle est cette « mitswa » dont parle ici la Tora ? S’agit-il de la Tora considérée dans son ensemble, ou du commandement de techouva dont il est question dans le contexte (30, 1 et suivants) ?
Ramban (Nahmanide) explique, ainsi que d’autres commentateurs, que c’est bien de la techouva que parle ici la Tora.
Il en veut pour preuve le verset 4 : « Quand bien même ta relégation serait à l’extrémité du ciel… », tu conserveras la possibilité de revenir vers Hachem et de faire ce qu’Il t’ordonne aujourd’hui. Car cette chose-là n’est ni trop éloignée ni trop insensée pour que tu la fasses, mais elle est tout près de toi, en tous temps et en tous lieux.
Ainsi donc la techouva, selon Ramban, n’est pas dépendante de circonstances extérieures, comme des lieux où vit le peuple juif, ou de la pression de cultures étrangères, mais elle ne dépend que du libre-arbitre de chacun : « Car elle est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour la faire » (verset 14).