Cette haftara (Josué 2, 1 à 24) rapporte l’envoi par Josué, successeur de Moïse, d’une mission d’exploration, confiée à Caleb et à Pin‘has (Midrach Tan‘houma), et destinée à rassurer les enfants d’Israël sur la faiblesse des défenses du pays de Canaan, et tout particulièrement de la ville de Jéricho, par laquelle allait commencer la conquête d’Erets Yisraël.
Cette mission, qui n’a duré que deux jours (Radaq), a été caractérisée par l’accueil chaleureux qu’a réservé aux deux hommes l’aubergiste Ra‘hav.
Pour récompenser celle-ci, qui leur avait demandé d’être épargnée ainsi que sa famille (2, 12 et 13), les deux explorateurs lui ont garanti la vie sauve, et ce à une condition :
Lorsque les enfants d’Israël entreront dans le pays, lui ont-ils demandé, elle devra attacher un cordon de fil rouge à la fenêtre par laquelle elle les aura fait descendre, et elle réunira dans sa maison son père, sa mère, ses frères et toute sa famille (2, 18).
Et nous apprendrons plus loin qu’elle a été effectivement sauvée, ainsi que tous les siens, lorsque les Hébreux ont conquis Jéricho et l’ont détruite (6, 17-23-25).
On ne peut s’empêcher d’établir un rapprochement entre le cordon de fil rouge que Ra‘hav a attaché à sa fenêtre et le sang de l’agneau pascal que les Hébreux ont badigeonné sur les linteaux de leurs maisons avant leur sortie d’Egypte (Chemoth 12, 7), et qui leur a également garanti l’impunité pendant que Hachem faisait mourir les premiers-nés égyptiens.
De là, peut-être, l’utilisation de l’expression : « fil rouge » pour désigner un fil conducteur.
De là peut-être aussi la superstition, déjà désapprouvée par le Talmud (Chabbath 67a et b) et destinée à conjurer le mauvais œil, consistant chez certaines personnes à se fixer un fil rouge au poignet.