Si les chiv‘a de-ne‘hmatha, ces sept haftaroth qui sont récitées après le jeûne du 9 av, sont toutes empruntées au livre d’Isaïe, elles ne suivent cependant pas l’ordre du texte de ce livre :
La haftara de Waeth‘hanan est tirée du chapitre 40 : « Consolez, consolez Mon peuple… » (Na‘hamou, na‘hamou ‘ami…).
Puis vient celle de ‘Eqev (49, 14 - 51, 3) : « Tsiyon a dit : Hachem m'a abandonnée… » (Watomèr Tsiyon…).
La haftara de Reè est empruntée à 54, 11 - 55, 5 : « Pauvre, secouée par la tempête… » (‘Aniya so‘ara…).
Nous revenons ensuite en arrière avec la parachath Choftim (51, 12 - 52, 12) : « C’est Moi, c’est Moi qui vous console… » (Anokhi anokhi…).
Ensuite, les haftaroth des parachiyoth Ki thèthsè, Ki thavo et Nitsavim (54, 1-10 ; 60, 1-22 et 61, 10 - 63, 9) : Roni ‘aqara…, Qoumi ori… et Sos assis…, sont disposées dans un ordre presque « normal ».
Selon Aboudraham, cité par le le Séfèr mat‘amim, cette étrangeté s’explique de la façon suivante : Hachem commence par demander au prophète de nous consoler (« Consolez, consolez Mon peuple… »), mais nous ne voulons pas de cette sorte de consolation. Aussi le prophète rend-il compte : « « Tsiyon [c’est-à-dire le peuple juif] a dit : Hachem m'a abandonnée… ».
Mais Hachem répond au verset suivant : « Mais Moi, Je ne t’oublierai pas… »
C’est alors que nous laissons éclater notre joie : Roni ‘aqara… (« Exulte, stérile, qui n’enfantais pas… »), puis : Qoumi ori… (« Lève-toi, resplendis… »), et enfin : Sos assis… (« Je me réjouirai pleinement en Hachem…).
La chaîne des « sept consolations » est ainsi devenue d’une cohérence et d’une solidité à toute épreuve.