A
Si vales valeo :
Moi, je vais bien B’’H, donc ça devrait aller chez vous aussi.
Nous voici rassurés.
Concernant
Shlomtsion, je n’en sais pas beaucoup plus que vous au sujet de cette reine.
On la retrouve sous différents noms,
Shlomtsion, ou
Shlom (Kadmoniout XIII, 12, 1), mais aussi
Shel Tsion של ציון (sans le Mem)
(Shabbat 16b)
שלמצו (Sifra début de be’houkotay)
שלמצה (Vayikra raba XXXV, 10)
שלמתו (kohelet raba VII, 11)
שלמינון/ שלמונין(Meguilat Taanit §10 et 11) (mais voir R. Shlomo Yehouda Rapoport dans Erekh Milin I, bas de p.63)
Gräetz (Divrei Yemei Israel I, p.460) la rebaptise
Shlomit [Alexandra],
le
rav Eisenstein (Otsar Israel X, p.139) le suivra.
Et le
Rav Shlomo Rotenberg (Toldot Am Olam II, p.301) suit leur exemple et la nomme
Shlomit Alexandria.
(voir ce qu’il dit pour expliquer quelques différences dans la manière de la nommer), puis les plus récents comme
R. Yerou’ham Horovitz (Elef Dor I, p.100).
Voir ce qu’écrit
Shmouel Klein dans
Hatzofé Leh’okhmat Israel (VIII, p.116) au sujet des différentes déclinaisons de son nom.
En français, on rend souvent ce nom par
Salomé.
Même si certains soutiennent que le nom hébreu de Salomé serait plutôt
Shoulamit, ou
Shlomit, il semble que
Shlomtsion fasse aussi l’affaire.
D’ailleurs, la reine dont nous parlons est appelée
Salomé en français.
Même le
rav Halévy qui l’appelle
שלמינון (Dorot Harishonim III, p.505), l’appellera aussi
Salomé סאלאמע (Dorot Harishonim III, p.458).
Elle est considérée comme une tsadeket
(Yossiphon §35) (Idan Hatalmoud p.51) pour avoir soutenu les pharisiens au détriment des sadducéens.
Elle serait née vers -139 (ou -140), sœur du rabbin
Shimon Ben Shéta’h (Brakhot 48a et Rashi Kidoushin 66a), elle épouse
Aristobule 1er (Yehouda de son prénom)(fils du
Yo’hanan Hyrcanos 1er , premier roi de Judée depuis le retour de l’exil de Babel –voir
Flavius Josèphe, Kadmoniout Hayehoudim, livre XIII, §XI).
En -103, après le décès de son mari
(qui a régné moins d’un an - Flavius Josèphe, La guerre des juifs I, 3, 6), elle libère les trois frères de son mari emprisonnés par ce dernier et épouse l’aîné de la fratrie –
Alexander Yanay (Yanay correspondant à Yonathan en grec)- dans le cadre d’un lévirat (Yiboum)
(cf. Flavius Josèphe, La guerre des juifs I, 4, 1).
Il devient roi et
Shlomtsion -étant sa reine- prend le nom supplémentaire d’
Alexandra.
[il est à noter qu’elle avait malgré tout plus ou moins 12 ans de plus que ce second mari ! car nous trouvons dans Kadmoniout Hayehoudim (livre XIII, §XV) et dans La guerre des juifs (I, 4, 8) qu’il a régné 27 ans et est mort à 51 ans en -76, il serait donc né vers -127 alors qu’elle est née vers -139.]
Ils eurent deux fils :
Yo’hanan Hyrcanos II, qui fut ultérieurement Cohen Gadol et
Aristobule II.
Alexander Yanay n’est pas tendre avec les pharisiens et décide de tuer tous leurs représentants (les Sages), c’est un massacre auquel
Shimon ben Shéta’h échappe
(grâce à sa sœur).
D’autres, comme
Yehouda ben Tabay y échappent en fuyant vers l’Egypte.
Ce roi s’est montré d’une grande cruauté, il a trucidé des juifs rebelles avec monstruosité et sadisme.
(La guerre des juifs I, 4)
Avant de mourir (en -76), il nomme sa femme
Shlomtsion comme reine à sa place et non ses enfants
(Kadmoniout Hayehoudim XIII, §XVI, 1).
C’est là que
Shlomtsion s’illustre positivement aux yeux des Sages, elle libère tous les prisonniers politiques de son mari, autorise les pharisiens
(enfin les survivants) à rentrer chez eux et les assure de ses bons sentiments à leur égard et scelle une alliance avec eux
(suivant un cela les conseils de son défunt mari, de ne pas craindre les pharisiens, voir Sotah 22b).
Les décisions religieuses reviennent désormais aux seuls sages du grand Sanhédrin.
C’est l’époque bénie dont parle le
Talmud (Taanit 23a –et Sifra début Be’houkotay) où l’abondance matérielle
[les grains d’orge avaient la taille d’olives et les lentilles avaient la taille d’un dinar d’or...] et les pluies qui tombaient au bon moment
(les vendredis et mardis soirs –cf. aussi Rashi début de Be’houkotay) étaient perçus comme résultantes des dispositions de la reine envers les ‘hakhamim.
Le peuple dans sa majorité aimait
Shlomtsion justement parce qu’elle s’était démarquée des conduites de son mari
(Kadmoniout Hayehoudim XIII, §XVI, 1).
Vous trouverez plusieurs choses chez
Flavius Josèphe dans
Kadmoniout Hayehoudim (livre XIII, §XI et §XII).
Globalement, dans
La guerre des juifs, Josèphe en dresse un portrait très pieux, alors que dans
Kadmoniout Hayehoudim (=Antiquités), il appuie plus sur son aspect « assoiffée de Kavod » et sa volonté
très masculine (sic) de pouvoir.
Voir à ce sujet ce que j'ai écrit ici:
http://www.techouvot.com/flavius_joseph-vt17697.html?highlight=shlomtsion
Voir encore:
Zeev Yaabets, Toldot Israel (IV, p.198)
Yossiphon (§34, 35 et 36)
Heinrich Gräetz, Histoire des juifs (III, p.117 dans l’édition originale en allemand) (II, p.187 dans la traduction française de 1884) (I, p.460 dans l’édition en hébreu de Varsovie 1888)
Pnina Stern , Hamalka Shlomtsion (‘Haïfa 1999)
Yossef Klausner, Hahistoria shel Am Israel (VI, §10, p.165)
Toldot Tanaïm Veamoraïm p.1117 et p.766 et 768
Rav Shlomo Rotenberg (Toldot Am Olam II, §VII, p.301)
The Universal Jewish Encyclopedia (IX, p.321)
Margolis & Marx, A history of the jewish people (Philadelphie 1941, p.154, 160)
Dorot Harishonim (III, §40, p.508)
Revue archéologique (Paris 1872, tome XXIII, p.14 et suivantes)
‘Horev (le périodique)(N.Y. 1938, p.126)
Peter Schäfer, Histoire des juifs dans l’antiquité (p.96)
Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien (§VI)
R. Yerou’ham Horovitz, Elef Dor (I, p.100)
Dr Agus, Divrei Yemei Israel (N.Y. 1957, I, p.97)
Alphonse Séché, Histoire de la nation juive (Paris 1944, p.109)
Seder Hadorot (I, p.147)
Toldot Hahalakha (IV, p.125)
Albert Réville, Le peuple Juif (p.320)
Pauline Bebe, Isha (dictionnaire des femmes et du judaïsme) (il y a un article sur Salomé Alexandra, bien fait, mais qui comporte des erreurs, notament sur la durée du règne de son premier mari estimée à 4 ans au lieu d’un seul, ainsi que du règne de son second mari annoncé de 19 ans alors qu’elle en donne elle-même les dates ; de -103 à -76. Ce qui fait en réalité dans les 27 ans)