Citation:
Pourquoi le père du Rav Rottenberg est-il appelé "Le Rouv"?
À qui d'autre donne-r-on ce titre particulier?
Est-ce qu'il y a de nos jours des personnes qui mérite ce titre?
C'est une chose usuelle chez les sépharadims et les ashkénazims?
« Le Rouv » n’est pas un titre particulier, ça veut dire « le Rav » en prononciation polonaise.
Chez les Sfaradim on a un Rav de communauté, chez les ashkenazim on a un Rouv de communauté.
Et sachez encore que chez les Ashkenazim des pays non ‘hassidiques, comme en Lituanie, c’est un Rov de communauté.
Ça s’écrit toujours רב avec un Reish Kmoutsa (=avec un Kamats) et se prononce Rav, Rov et Rouv.
Par contre lorsque c’est un titre précédant le nom, c’est un Reish Ptou’ha (=avec un Pata’h), donc toutes les communautés prononceront « Rav ».
C-à-d qu’on dit « un Rouv » mais on ne dit pas « Rouv untel », mais « Rav untel », car c’est un Pata’h.
On appelle « Le Rouv » (tout court) tout rabbin de communauté qui est « the » rabbin de sa communauté(/ville), tant il n’est pas nécessaire de préciser son nom.
Le Rav Rottenberg père était « Le » Rav de la communauté de la rue Pavée, il était donc appelé « Le Rav » sans précision, ce qui donnait en prononciation polonaise (à laquelle il était habitué) : « le Rouv ».
Il a donc appris à ses élèves qu’ils devaient l’appeler ainsi. Ces derniers, étant majoritairement d’origine maghrébine, n'étaient pas habitués à cette prononciation mais s’y sont faits.
Son fils, actuel rabbin de la synagogue de la rue Pavée, ayant grandi dans cette communauté, était appelé par son prénom étant jeune.
Puis, il a été appelé « Rav Mordekhaï », mais même lorsque son père est décédé et qu’il a pris sa place, n’étant pas le seul rabbin (il y avait son beau-frère, rav Its’hak Kats), il n’a pas été appelé « le Rouv »
(toutefois, Rav Kats était le Rosh Yeshiva et Rav Rottenberg le Rouv de la communauté, il aurait donc pu être appelé ainsi).
Depuis le schisme des deux communautés de la rue Pavée vers 1995, Rav Mordekhaï Rottenberg se retrouvant seul rabbin à bord dans sa synagogue, il devrait logiquement, dans sa communauté, être appelé lui aussi « le Rouv », mais comme ses fidèles sont majoritairement des Sfaradim (et qu’il ne leur a pas dit qu’il fallait l’appeler ainsi), ils l’appellent et parlent de lui en disant « le Rav » en pensant peut-être comme vous que « le Rouv » correspondrait à autre chose, un titre particulier.
Pour ma part, je l’appelle « le Rouv », comme pour son père. Sauf lorsque je le mentionne en parlant avec des Sfaradim qui ne comprendraient pas ou qui penseraient que je parle de son père.
Il y a d’autres rabbins ashkenazes qui sont appelés « Rouv », même en France, il y avait, à la même époque que Rav Rottenberg et encore après, le Rav Bamberger de Metz qui était le Rouv de Metz (Niftar en 2014 à l’âge de 70 ans).
La prononciation Rov est très fréquente aux Etats-Unis et en Angleterre, dans les milieux « Litvak ».
Vous avez peut-être déjà entendu parler du « Brisker Rov » ? ça ne veut que dire « le rav de la ville de Brisk ».
(et c’est pourquoi ce n’est pas le « Brisk Rov » comme l'écrivent parfois les Sfaradim, mais le « Brisker Rov ».)
Et si je me souviens bien, le Rav Rottenberg z’’l, lorsqu’il parlait du Brisker Rov (chez qui il avait étudié), disait « le Brisker Rouv » (et non Rov). Chacun le prononce à sa manière… Et chez les ‘hassidim, c’est « Rouv ».