Citation:
Pourquoi les ashkénazims n'étudient pas le Tour Beth Yossef comme les séfaradims ?
Ce n’est pas parfaitement exact, le
Yaabets étudiait Tour Beit Yossef avec des élèves.
Et d’autres Rabbanim Ashkenazim aussi étudiaient et enseignaient le Beit Yossef.
Le
‘Hazon Ish a beaucoup étudié le Tour Beit Yossef au point que ses amis disaient qu’il finirait
Melamed Tinokot, il l’a raconté à
rav Wozner cf.
shout Shevet Halévy (II, §57, 4).
Il faut comprendre ce que cette critique signifie ; c’est que chez les Ashkenazim, cette étude est le symbole du choix du fainéant qui ne veut pas se fatiguer à décortiquer les Souguiot et préfère se replier sur du prêt-à-penser, vers un Psak Halakha dirigé et assisté, du travail mâché.
Bien entendu, on peut utiliser le Beit Yossef autrement, comme l’a fait le ‘Hazon Ish justement, mais il faut leur reconnaitre que l’écrasante majorité de ceux qui étudient le Tour Beit Yossef s’inscrivent plutôt dans cet esprit de facilité.
Les « vrais » Poskim ont commencé par l’étude minutieuse du Talmud.
Commencer en Halakha par le Beit Yossef, c-à-d découvrir les souguiot via le Beit Yossef et par son prisme, est le choix des faibles qui ne peuvent/veulent pas affronter le Shas d’eux-mêmes.
Ils utilisent le travail du Beit Yossef pour être au courant de ce dont il faut être au courant et se gargarisent en citant les grandes Shitot des Rishonim rapportées en mode « Reader Digest » par le Rav Karo.
C’est une étude facile, sans complication, qui ne demande pas une Shkiout extraordinaire pour le déchiffrer, tout y est clair et simple.
Voilà de quoi répugner un cerveau Ashkenaze.
Les Sfaradim au contraire savent apprécier la clarté et la simplicité et se sont beaucoup plus investis dans cette étude pratique et pragmatique, éloignée des Pilpoulim et des cassements de tête.
Concrètement, nous avons besoin de former des Morei Horaa et si on attend qu’ils apprennent convenablement le Shas pour pouvoir aboutir au Psak, on n’en aura pas assez.
Donc l’étude du Beit Yossef (c-à-d le parcours classique de « l’étudiant en Halakha ») s’impose afin de pouvoir produire des rabbins capables -si ce n’est d’arriver au niveau de Possek- au moins d’arriver au niveau de Moré Horaa et d’enseigner et indiquer la Halakha telle qu’elle semble ressortir des Poskim.
Voir aussi
Kountras Ouvodot Mimaran Ha’hazon Ish (§30) sur l’importance de l’étude du Tour-Beit Yossef et vous y lirez aussi que le
‘Hazon Ish a dit que si le
Beit Yossef était de notre époque, il aurait été considéré (et dénigré) comme un (simple) Melaket.
C’est une idée très instructive, très enrichissante et très bouleversante pour qui sait en extraire l’enseignement qu’elle renferme…