Citation:
Bonjour Rav quelles sont les différentes chitot concernant les tahanounim à Minha ? Je veux dire au delà de la généralité Sefaradim oui/Achkenazim non, je sais qu'il y a par exemple des marocains qui ne les font pas, que certains ne les font pas si ils font Minha tard...
Les ashkenazim font Nefilat Apaïm, c’est Vidouy qu’ils ne font pas, et encore ça dépend quels ashkenazim.
Quant à "Min’ha tard", c’est une idée kabbalistique (citée par le
Beit Yossef) selon laquelle il ne convient pas de faire Nefilat Apaïm après la shkia, et du coup certains font sauter aussi le vidouy (bien que rien ne s’oppose à faire vidouy après la shkia -cf.
Kaf Ha’haïm §131,27).
Si l’on arrive au moment du Ta’hanoun à l’heure de la shkia, on ne les dit pas (cf
. Maguen Avraham §131, sk.9).
Mais certains ont l’habitude de supprimer le Ta’hanoun dès que min’ha se fait « tard », à l’approche de la shkia.
A Munkacz, ils priaient Min’ha-Maariv tard, Min’ha après la shkia de sorte à faire Maariv (/le shema) à la nuit.
Donc ils ne faisaient jamais Ta’hanoun à Min’ha. Cf. le
Rabbi de Munkacz dans
Nimoukei Orah ‘Haïm (§131), Divrei Torah (III, §83), Darkhei ‘Haïm Veshalom (§323).
On explique que l’origine de ce minhag consistant à supprimer les ta’hanounim dès qu’on fait « min’ha tard » (même si c’est encore AVANT la Shkia) vient du fait que même si l’on est encore avant la shkia au moment de la Amida, il arrive que le ta'hanoun intervienne après la shkia, et il y a l’horaire de la nuit des Gueonim qui arrive très vite et comme -selon ladite idée kabbalistique- il serait excessivement grave de faire Nefilat Apaïm à la nuit, dès qu’on a une opinion qui considère qu’on serait peut-être déjà dans le temps problématique, on se montre rigoureux et on supprime cette partie de la Tfila.
Voir
Piskei Tshouvot (§131,13) qui cite le
Mishné Halakhot (VIII, §28) qui estime que cette habitude ne serait donc pas applicable en Israël où la Shkia est de toute façon très courte (et il n'y a donc pas de grand laps de temps entre notre horaire de nuit et celui des Gueonim).
Il faut comprendre que la suppression du Ta'hanoun n'est pas considérée comme la suppression d'un autre passage de la prière, le Nossa'h du Ta'hanoun n'est pas fixé par Anshei Knesset Hagdola, même à l'époque des Amoraïm ce texte n'existait pas dans la prière et chacun pouvait avoir son propre Nossa'h de Nefilat Apaïm, cf.
Kidoushin (81b) et
Taanit (9b).