Je vous cite :
Citation:
Vu la situation alarmante en dehors de la terre d'Israël dû au terrorisme et antisémitisme qui ne cesse de monter !
La situation ALARMANTE en dehors de la terre d'Israël ? Ah bon ? Je n’étais pas au courant.
Il y a quand même des pays où les juifs ne semblent pas dans une situation alarmante, non ?
Les juifs de France seraient confrontés à un danger imminent ?
Vous parlez de la France spécifiquement ou du monde entier ?
Et le danger dû au terrorisme qui régnerait dans tous les pays serait supérieur à celui qui règne en Israël ?
Citation:
Est-ce que hALAHA me demande de tout quitter pour monter en Israël? quitte a mangé du pain et des olives
Non, la Halakha ne vous demande pas de tout quitter pour manger du pain et des olives en raison de la situation actuelle.
Il se peut que le bon sens vous le demande, mais pas la Halakha.
Concernant le bon sens, je ne pense pas qu’il demande de tout quitter pour manger du pain et des olives en Israël et si vous vous focalisez sur l'actuel niveau de danger en France, notez qu’il y a aussi danger en Israël.
N’y a-t-il pas aussi des attentats en Israël ? et un danger lié aux guerres plus fréquentes ?
Iriez-vous jusqu’à dire que la Halakha demanderait de quitter Israël en raison des dangers ? ça non plus, je ne le pense pas ; B’’H il ne s’agît pas d’un danger si important pour nous forcer à fuir (ni d’Israël ni de France).
Juifs ou non, nous ne sommes nulle part en « sécurité garantie à 100% », si ce n’est entre les mains de D.ieu.
Le plus protégé des protégés peut périr alors que le plus exposé peut survivre. Nous devons cependant éviter les lieux dangereux (Makom Sakana), mais s’il fallait qualifier de « Makom Sakana » tout pays où il peut y avoir un attentat et/ou l’antisémitisme pourrait pointer son nez, nous n’aurions plus où habiter en dehors de quelques déserts perdus ou dans la forêt amazonienne
(-où le danger dû à la nature serait supérieur au danger lié au terrorisme)
Citation:
Est-ce que hALAHA me demande de tout quitter pour monter en Israël? quitte a mangé du pain et des olives
Il y a des RABANIMS qui disent que oui je ne veux pas les citer ici ( mais je peux le faire si on me le demande )
Non, non, on ne vous le demande pas :)
Citation:
D'autres Rabbanims disent que non alors qui écouter s'il vous plaît ?
Je vous conseille de demander à un Rav qui faut-il écouter.
Et comme je suppose que vous allez me répondre que c’est exactement ce que vous faisiez en posant votre question sur Techouvot, je vous réponds tout de suite qu’un Rav ne pourra pas vous en dire plus que les rabbanim que vous avez déjà entendus, certains disent de s’enfuir au plus vite, d’autres disent que non, alors demander à un rabbin supplémentaire ne pourra que vous apporter son opinion, que vous pourrez ranger de l’un des deux côtés…
Mais comme vous le demandez gentiment, je me sens obligé de vous répondre ce que je pense (-pour ce que ça vaut) :
Si vous habitez un quartier sensible/dangereux, comme une cité très musulmane où l’islam radical trouve toujours une ou deux oreilles attentives, fuyez ! pas nécessairement jusqu’en Israël, vous pouvez déménager en France, ou aller jusqu’en Australie si vous préférez, mais Israël n’est pas exclusivement un asile pour réfugiés politique.
Vous pouvez aller en Israël et c’est bien entendu préférable à d’autres pays où la Torah serait moins présente, mais pas au prix de la misère ; si c’est pour y être pauvre, à charge de l’état et tiraillé par la faim, trouvez autre chose, car vous vous rapprocherez moins de D.ieu en étant mendiant en Israël, qu’en subvenant à vos besoins ailleurs (dans un pays qui permet de pratiquer les Mitsvot et étudier la Torah).
S’il n’y a aucun endroit sécurisé sur terre, que le seul pays où l’on pourrait échapper à la mort (en tant que juif) est Israël, alors oui, foncez-y, quitte à y être pauvre et consommateur d’olives. [Mais je ne pense pas que ce soit le cas.]
Si vous habitez un quartier « normal », que vous n’avez pas de voisin islamiste menaçant dans votre immeuble, n’êtes pas menacé ni au travail ni ailleurs, il n’y a pas (selon moi) de nécessité de s’enfuir.
La comparaison avec la Shoah n’est pas judicieuse, car la limite n’est franchie que lorsque les états eux-mêmes ne considèrent plus les juifs comme des citoyens à part entière.
Il y a certes une montée terrible d’antisémitisme, mais elle est circonscrite aux seuls islamistes.
Il y a bien des français non musulmans et très antisémites, mais ce n’est pas nouveau.
La nouveauté c’est l’antisémitisme qui se répand chez les musulmans.
Tant que l’état n’est pas musulman (/ouvertement antisémite), même s’il y a lieu de rester sur ses gardes, on ne peut pas parler d’obligation de fuir en raison du danger (même s’il existe) et certainement pas au nom de la Halakha.
Le Rabbi (rav Israël Friedman) que vous avez cité a dit à ses disciples de fuir, certes, mais c’était en Autriche en 1937 ! Hitler était au pouvoir depuis 4 ans en Allemagne…
La grande différence avec notre époque c’est que l’état est (du moins officiellement) de notre côté, alors qu’à la veille de la seconde guerre mondiale, il était (en Autriche) ouvertement antisémite.
Je vous donne une « clé » pour vous permettre d’analyser d’un œil un peu plus critique les injonctions à la « Aliya en grande urgence » :
si le Rav qui vous dit qu’il faut tout de suite fuir
(en abandonnant tout, quitte à être pauvre en Israël) LE FAIT LUI-MÊME, alors tenez-en compte
(et demandez-vous s’il a raison etc.).
Mais s’il habite en Israël, que c’est un rav sioniste et qu’il n’a pas été prêt lui-même à abandonner tous ses biens pour monter en Israël en grande panique et y devenir pauvre, prenez du recul par rapport à ce qu’il dit.
Le Rav Friedman n’a pas dit à ses disciples de tout abandonner pour monter en Israël en restant lui-même bien calé dans son fauteuil à Bayit Vegan, il a fui lui aussi l’Autriche au même moment en 1937 et à un âge très avancé (80 ans) ce qui rend le voyage en bateau encore plus pénible.
A la différence de certains rabbins qui disent aux autres de tout abandonner mais ne le font pas eux-mêmes, le Rav Friedman a prouvé par sa conduite qu’il croyait fermement à ce qu’il disait, que ce n’était pas un conseil donné à la légère ni par sentiment sioniste irresponsable
(-comme cela arrive bien trop souvent).
Si vous souhaitez faire la Aliya, il faut la faire intelligemment, c-à-d sans se précipiter bêtement, sans foncer la tête baissée, mais en la préparant convenablement. Il faut prévoir un gagne-pain décent, il n’est pas indispensable d’être riche, mais il est interdit d’être pauvre.
Efes ki lo yiyé bekha Evyon !
Et si vous êtes réduit au pain sec, il y a de grandes chances que votre Avodat Hashem en pâtisse, or, notre volonté d’habiter Erets Israel est UNIQUEMENT pour se parfaire en Avodat Hashem, se rapprocher spirituellement de D.ieu.
Si c’est le résultat inverse que nous obtenons, c’est une Aliya ratée.
Ne croyez pas ces pseudo-rabbins qui jurent qu’il est préférable d’habiter en Israël en abandonnant la pratique plutôt que d’être un tsadik en ‘houts laarets.
C’est une théorie démente
(parfois basée sur une compréhension infantile des maamarei ‘hazal), qu’ils pratiquent eux-mêmes en diffusant ce message de Kfira (=contraire à l'esprit de la Torah).
Erets Israel est indissociable de la Torah et c’est dans un esprit de Hitkarvout à D.ieu qu’il faut faire sa Aliya.
Je ne suis pas de ces rabbins antisionistes opposés à la Aliya par principe (ou parce qu’ils craignent le démantèlement de leur Kehila ou la perte de leur poste ou de leur influence ou pour tout autre raison), la Aliya peut-être une très bonne chose, mais elle est exécrablement mauvaise si elle est bêtement précipitée et non organisée.
Il faut prévoir la Parnassa, les écoles pour les enfants (=pas évident du tout), un Makom Limoud, un lien avec un Rav que l’on apprécie, …et bien vérifier chaque point sans faire confiance aux nombreux menteurs présents sur ce terrain, parfois uniquement animés d’une fièvre sioniste irraisonnée, d’autres fois "légèrement" aidés par l’appât du gain.
Une Aliya réussie est une Aliya qui n’est pas seulement géographique mais aussi spirituelle.
Si on va habiter en Terre sainte, c’est pour y mener une vie plus sainte qu’en ‘houts laarets
(ou au moins autant, mais pas moins !).
La question à se poser est : est-ce que mes enfants seront plus proches de D.ieu si je reste en France ou si je vais habiter en Israël?
(et même question par rapport à soi-même, bien entendu, mais on a parfois plus de recul pour autrui que pour soi, et plus de facilité de comparaison avec les enfants d'autres personnes qui ont fait la Aliya.)
Vous devinez que la réponse ne sera pas identique pour tous.
Celui qui, habitant en France, met ses enfants à l'école de la république (sans les envoyer au Talmud Torah, ni leur transmettre les enseignements de la Torah, ni aller à la synagogue, etc.), comme il y a peu de chances que ses descendants restent juifs, il est évident qu'il reste préférable d'aller en Israël où ses enfants auront statistiquement moins de possibilité d'épouser une non-juive, c'est donc en Israël que le lien avec D.ieu sera plus fort.
Mais celui qui habite en France et met ses enfants en école juive "pratiquante" où il y a un enseignement de Torah sérieux, si tout s'y passe bien, il faut réfléchir à deux fois avant d'aller en Israël, chercher s'il y aura une école identique ou meilleure
(ce qui n'est pas toujours gagné, les écoles israéliennes ne sont pas vraiment adaptées à ce type de profil, il faut arriver à changer sans casser l'élan) et si l'évolution spirituelle de la famille ira dans le même sens.
Si tout porte à croire que les enfants ne risquent pas de régresser en Yirat Shamayim (que ce à quoi on pouvait s'attendre en restant en France), alors il faut analyser les options de Parnassa.
Si elle est stable en France, il faut trouver un moyen de garantir un niveau de vie plus ou moins similaire, même si on peut parfois se contenter de moins, mais il ne faut pas s'imaginer pouvoir se contenter d'olives à long terme, car on n'est pas seul...
Bref, avant de faire sa Aliya, il faut analyser la situation sous toutes les coutures pour voir si ça sera un progrès spirituel pour toute la famille et si on pense que oui, il faut s'ingénier à vérifier la valeur de notre ressenti
(car beaucoup étaient sûrs de leur coup et se sont finalement trompés. ça ne veut pas dire que leur fils mange à Yom Kippour ou qu'il soit Me'halel Shabbat, mais son lien avec Hashem a nettement diminué, par rapport à ce qu'il était avant de quitter la France et -si on veut tenir compte de l'évolution liée à l'adolescence- par rapport à ses copains de classe qui sont restés en France).
Mais si nous nous retrouvons dans une situation similaire à celle de l’Autriche en 1937 ‘Has veshalom, il ne faut pas tergiverser, il faut fuir au plus vite, vers Israël ou ailleurs, car il faut se soucier en premier lieu de sauver sa vie, ensuite on fera au mieux pour préserver son niveau de Rou’hniout.
Ce que la Shoah nous aura appris (d’applicable dès aujourd’hui), c’est qu’un juif doit toujours avoir un passeport en cours de validité…
Vous écrivez:
Citation:
Il y a des RABANIMS qui disent que oui ... D'autres Rabbanims disent que non alors qui écouter s'il vous plaît ?
S'il y a tellement de rabbins qui se contredisent sur ce sujet, c'est peut-être aussi parce qu'il y a des intérêts des deux côtés.
Il y a des rabbins en France qui ont peur de perdre leurs ouailles et qui ne pensent pas pouvoir trouver un poste de rabbin dans une Kehila en Israël, ils ont donc intérêt à ce que les juifs n'aillent pas trop en Israël.
Et il y a -en parallèle- des rabbins en Israël dont l'aura et la parnassa dépend un peu (directement ou indirectement) du Tsibour francophone en Israël, donc plus il y en a, mieux ça vaut.
Il y a aussi un effet de publicité; dans certains milieux, il faut pouvoir s'affirmer et faire des "sorties" puissantes exhortant les juifs de 'Houts Laarets de vite fuir car un danger est
IMMINENT mamash et le seul lieu où ils seront en sécurité c'est en Israël (etc...).
Un rabbin qui tient ce type de discours est bien vu dans ces milieux, peu importe ses résultats et le nombre de français qui vont faire la Aliya ayant eu peur de SA mise en garde et de SON appel à fuir
(car il n'est pas payé par l'agence juive).
S'il arrive ensuite à regrouper et fidéliser ces expatriés fuyards, c'est encore mieux et ça fournira ses rangs, mais le simple fait de tenir ce genre de discours suffit déjà à lui conférer une certaine importance et suffit aussi -par conséquent, à le motiver à répéter ça de temps à autre, sans trop se soucier d'éventuels dommages collatéraux, comme les enfants de ceux qui viendraient en Israël sans avoir préparé convenablement leur Aliya.
Après, il y a aussi des rabbins responsables, c'est ceux qui n'exhortent personne à fuir ni à rester "sans distinction" de situation.
Les rabbins responsables sont majoritaires, B"H, mais ils font nécessairement moins de bruit que ceux qui exhortent à fuir.
Il faut analyser chaque cas avec sagesse et discernement et ne pas asséner des injonctions catégoriques ne tenant compte de rien d'autre que l'extrême urgence liée au danger imminent...
Voyez encore des discussions sur ce sujet ici :
https://www.techouvot.com/shiour_de_b_wattenberg_fautil_habiter_en_israel-vt17480.html
il y a 4 pages…
Concernant la Mitsva d’aller habiter en Israël, je vous suggère d’écouter le cours que j’ai donné il y a quelques années sur ce sujet, ici :
https://www.centre-alef.fr/faut-il-habiter-en-israel/
Je termine par un vœu qu’Hashem nous protège de ces horreurs dont le simple souvenir terrorise l’homme, qu’Il veille sur chacun de ses petits juifs en Israël et en ‘Houts Laarets et qu’Il nous envoie rapidement le Mashia’h tant attendu.
PS:
j'aurais voulu me relire, mais étant très affaibli par Yom Kippour, la longueur du post m'en décourage. Merci d'excuser les fautes.