Parachath Bo - La mort des premiers-nés

Quel signification faut-il donner à la mort des premiers-nés, cette dixième et dernière plaie d’Egypte, la plus destructrice et la plus terrible de toutes ?

Lorsque Hachem ordonna à Moïse de retourner en Egypte après son séjour en Midian, Il lui annonça qu’Il allait « endurcir le cœur de Pharaon, et qu’il ne renverrait pas le peuple » (Chemoth 4, 21). Puis il lui demanda de dire au roi d’Egypte que « son fils premier-né est Israël » (verset 22), et qu’Il allait tuer son fils premier-né s’il ne laissait pas partir le Sien (verset 23, selon l’interprétation de Rachi, qui fait de cette annonce le signe précurseur de la dixième plaie).

On peut donc considérer que la mort des premiers-nés était inscrite d’emblée dans les projets divins tels qu’ils ont été annoncés à Israël : Les neuf premières plaies n’amolliraient en rien le cœur de Pharaon. Seule la dernière, la mort de son premier-né, le ferait consentir au départ des enfants d’Israël.

Le Or ha-‘Hayyim explique (ad Chemoth 11, 5) les raisons pour lesquelles il a fallu en passer par cette dixième et ultime plaie. Il fait observer que les Egyptiens n’en ont pas été les seules victimes, puisque même les premiers-nés de prisonniers et les premiers-nés d’animaux ont été frappés (12, 29). L’objectif de cette plaie, commente-t-il, a été de mettre en valeur les droits des enfants d’Israël comme premiers-nés de Hachem, par opposition aux premiers-nés des autres peuples et aux premiers-nés du règne animal.

Les Hébreux se sont montrés dignes de ce statut privilégié par l’abnégation dont ils ont fait preuve la veille de leur sortie d’Egypte, abnégation qui a été mise en évidence par le sang du sacrifice pascal et celui de la mila. Elle a mis en valeur leur sainteté et les a hissés depuis les « quarante-neuf degrés d’impureté » dans lesquels ils étaient plongés jusqu’à la stature d’« Israël, Mon premier-né ».[/i]