Citation:
si on a lu le paragraphe yichtaba'h avant de se rendre compte de l'oubli de nichmat le samedi matin, est-ce qu'on peut reprendre à nichmat ? Dans ce cas, faut-il redire yichtaba'h ? Et y a-t-il une différence si le premier yichtaba'h n'a été dit qu'en partie ou en entier ?
On ne dira pas deux fois Yishtaba’h, et une fois qu’on l’a dit (qu’on a dit le Shem de la Brakha finale -cf.
Biour Halakha §281), on ne pourra aucunement revenir en arrière pour dire Nishmat.
Toutefois, nous trouvons dans le
Birkei Yossef (§281)une idée
(au nom du Mikhtam Ledavid) selon laquelle, en cas d’oubli
(et après avoir dit le Shem de la Brakha finale de Yishtaba’h), on récitera Nishmat juste APRES Yishtaba’h, AVANT le Yotser (mais à condition que le ‘Hazan n’ait pas encore commencé le ‘Hatsi Kadish -cf.
Maguen Avraham §54, sk.4).
Le
Shaarei Tshouva (§281) cite ce
Birkei Yossef.
Cette opinion ne fait pas l’unanimité: pour le
Min’hat Shabbat (§76, sk.25) cité par le
Piskei Tshouvot (§281, 3, note 36), on n’intercalera pas Nishmat entre Yishtaba’h et le Yotser, mais on le dira après avoir terminé la Amida.
Ceci aussi est sujet à discussion, car il n’est pas dit qu’il faille "rattraper" la lecture de Nishmat si on n’a pas pu l’insérer au bon endroit, avant Yishtaba’h
(ou au moins avant le Yotser), le
Rama (o’’h §281, 1) ainsi que le
Mishna Broura (§281, sk.2) indiquent effectivement que celui qui n’a pas pu dire Nishmat, n’aura pas à le dire après la Amida ni après la Tfila.
D’ailleurs, selon
R. Yaakov Reifmann (Pesher Davar II, p.37), l’appellation même « Birkat Hashir »
(-c’est le nom rabbinique de Nishmat, cf. Psa’him 118a) proviendrait du fait qu’on la récite après la Shira (Shirat Hayam) (Le
Tour (o’’h §281) écrit que Nishmat a été placé après la Shira car Nishmat mentionne l’idée de la Sortie d’Egypte).
Dans le
Tosfot (Psa’him 118a sv. Rabbi) on justifie l’appellation Birkat Hashir du fait qu’on la récite le shabbat après les Psoukei Dezimra.
Voyez encore une autre idée de
Rav Baroukh Epstein dans le
Baroukh Sheamar (Tfilot, p.241-242).
Il faut quand même souligner que dans la
Mishna Psa’him (X, 7) ce texte s’appelle déjà Birkat Hashir alors que la Takana de réciter Nishmat après la Shira n’était pas encore en vigueur, elle ne date que de l’époque des Gueonim (comme l'écrit
Rabénou Yona sur Brakhot 34b, daf 24a dans les dapim du Rif, sv. Hakoréa au nom de son maître).
Toutefois, encore à l’époque des Rishonim, la Shira elle-même n’était pas forcément là où nous la plaçons ; le
Rambam (seder Hatfilot) disait la Shira APRES Yishtaba’h.
Une rumeur existe, selon laquelle l’auteur de Nishmat serait Shimon Keifa, alias Shimon Bar Yona, alias Pierre, l’apôtre de Jésus (tué par les Romains peu avant le ‘Horban).
Le
Ma’hzor Vitry (Seder Leil Pessa’h -Jér. 1963, p.282, §66) s’insurge contre cette idée qu’il considère sacrilège et passible de Korban ‘Hatat.
Voir aussi
Tikoun Tfila (Otsar Hatfilot, I, p.661), Mekor Hatfilot (Friedman, p.243), Kerem ‘Hemed (III, p.202).
Selon d’autres sources, l’auteur serait Shimon Ben Sheta’h.
(Le nom Shimon revient en raison des initiales qui semblent y faire allusion, mais je doute beaucoup de la déduction basée sur ce raisonnement, car à cette époque (de ces 2 Shimon), cette habitude de signer son poème liturgique par ses initiales n'était pas répandue. Il faudra donc y voir une simple coïncidence, ou alors en retarder nettement la rédaction.)