Ce minhag n'est pas très répandu à ma connaissance, c'est essentiellement chez les Netourei Karta et quelques 'hassidim et disciples du 'Hatam Sofer qu'on le trouve encore.
Il y a un siècle, il était répandu en Hongrie et en Roumanie.
Et il semblerait qu'on le retrouvait dans presque tous les pays ashkenazes (cf. Shout Maarits Dushinsky I, §127)
Il y a peut-être eu une takana du Vaad Arba Aratsot, mais ce n'est pas clair (cf. Shout Maari Steif §48)
C'est à Méa Shearim que ça perdure probablement sous l'impulsion de Rav 'Haim Sonnenfeld lui-même suivant en cela le Maaril Diskin (cf. Amoud Esh, §XII, 36).
Les 'hassidot de Breslev ont -à ma connaissance abandonné ce minhag malgré qu'il soit évident dans le Likoutei Ala'hot de rabbi Nathan de Breslev (VI, kidoushin 1)
A son origine, il y a une raison historique et une raison liée à la ala'ha.
La raison historique est que dans certains endroits à certaines époques, le roi ou duc local (/etc.) se réservait le droit de passer une nuit avec chaque jeune mariée juive de son choix (Cf. au début de Ktouvot).
Les juifs étaient maltraités et n'avaient pas chez qui s'en plaindre.
Ainsi, les juives avaient l'habitude de se raser la tête pour le jour de leur mariage afin de ne pas trouver grâce aux yeux du tyran.
Ceci serait l'origine historique du minhag.
Toutefois, il trouve aussi une raison liée à la ala'ha, par une crainte qu'un nœud entre deux cheveux (ou un pou...) ne soit pas décelé avant l'immersion, ce qui entraînerait l'invalidité de cette dernière et par là même, entraînerait une transgression (-certes beshogueg) d'un issour Karet.
(cf. shout Pri Assadé III, §188)
Pour se mettre à l'abri de ce genre d'écueil, certaines femmes auraient pris l'habitude de se raser la tête.
D'autres ajoutent aussi l'opinion stricte du 'Hatam Sofer (o"h §36) (et du Zohar (Nasso)) pour qui le moindre cheveu qui sortirait du foulard serait un péché, comme il est difficile de bien dissimuler ses cheveux à ce point, certaines auraient opté pour une méthode radicale.
(cf. Maguen Avraham §75, 4)
Voir aussi Darkei Tshouva (Y"D §198, 91) et ( §182, 12)
Personnellement, je trouve ça un peu tiré par les cheveux.
Cette dernière explication ne vaut que pour les tempes et la nuque, desquelles des cheveux s'échapperont fréquemment du fichu, mais il n'était pas nécessaire de condamner la totalité de leur chevelure pour cela.
Et puis avec un peu de bonne volonté, on se fabrique un foulard-turban qui couvre parfaitement même les tempes.
Je dispose d'une photo d'une de mes ancêtres en Pologne et son fichu/foulard/bonnet était "fichu" de telle sorte que pas un cheveu n'aurait osé s'aventurer à l'extérieur...
A la raison précédente (crainte de nœuds), j'objecterais qu'il n'est pas indispensable d'en arriver à une conclusion si drastique, en mode "passage d'Attila", il suffirait de se couper les cheveux relativement courts et elles auraient déjà été à l'abri d'un éventuel enlacement dans leur crinière, sans pour autant s'enlaidir à ce point.
Néanmoins, je ne crois pas que la seule première raison (historique) suffise à justifier le maintien de cette coutume, c'est probablement l'addition des trois qui fait que ce minhag ait pu naître et se maintenir jusqu'aujourd'hui.
On parle encore d'une crainte de transgresser "s'hita" (essorage) durant shabbat (cf. Eémek Sheéla §96, p.174) , mais c'est tout autant farfelu, non seulement il suffirait de se couper les cheveux assez courts, mais il suffirait même de ne pas les mouiller le shabbat. Et comment justifier de telles dispositions dans ces pays où les hommes portaient des anglaises en place de papillotes? Pourquoi ne pas craindre l'essorage et donc imposer de raccourcir les péot?
S'il est un minhag qu'il n'est pas bon d'adopter, j'indiquerais celui qui nous occupe, je crains qu'il n'éloigne de D.ieu de nos jours plus que ce qu'il n'en rapproche.
Il est presque 4h du matin et je n'ai pas la force de me relire, merci d'excuser les erreurs.