La question concernant la prière est classique:
comment prier contre une situation si l'on sait qu'elle est voulue par D.ieu?
J'aurais tendance à vous répondre très simplement que la volonté de D.ieu est justement que vous priiez, c'est pour cela qu'il vous envoie telle ou telle épreuve/pépin/etc.
Si la situation n'est voulue par D.ieu que dans le but de vous faire prier, il est évident qu'il convient alors de prier.
C'est un peu l'idée qui se retrouve dans
Yevamot (64a) qui dit que D.ieu aspire à la prière des justes.
Présentée autrement, ça donne ceci:
La prière ne vient pas changer le décret, mais changer la personne
(qui -par sa prière- se renforce dans la conviction que tout vient de D.ieu).
Une fois que la personne s'est spirituellement élevée, elle n'est plus celle sur qui ce décret avait été dirigé, il y a d'autres plans en attente pour cette même personne si elle se hisse à tel autre niveau...
Voir
Sefer Haïkarim (IV, §18), Maharal dans Netivot Olam (netiv haavoda, §2).
Voir aussi
Beit Elokim (Shaar Hatfila §2), Si'hot Moussar (année 73, fin de maamar 28) et Tosfot YomTov (fin de Kidoushin).
Certains comprennent qu'il y aurait donc DEUX catégories de prière, l'autre étant "pour faire prier les tsadikim" (comme mentionné plus haut).
Je ne souscris pas à cette vue, selon moi, les deux notions sont liées, si D.ieu aspire à des prières, ce n'est pas parce qu'il en aurait besoin, mais parce que ces prières vont élever les "priants".
Les souffrances ont la vertu de briser l'attachement de l'homme au matériel (celui qui souffre n'a envie d'aucune aveira, aucune taava, il ne souhaite que guérir) , s'il s'élève et se détache du matériel par la prière, plus besoin des Yissourin...
Le Tsadik est parfois très élevé, mais hélas rattaché à la Gashmiout par son corps, ainsi, D.ieu souhaite l'élever plus haut encore en faisant en sorte qu'il n'attache plus autant d'importance au matériel.
Citation:
2. En quoi mon etude de torah peut-elle proteger le malade ? Même si l'on dit que j'attire un flux sur elle, qui me dit que malgré cette etude, c'est dans les plans d'achem que ce flux la protege ? Et que dire de tous ces tsadikim pour qui l'on etudie et qui ne guerissent pas ?
il est important de SÉPARER les sujets si vous souhaitez obtenir des réponses.
Je vais essayer de vous répondre, mais brièvement.
Le principe de l'étude qui protège est mentionné dans le Talmud
Sotah (21a), l'idée est encore liée à ce qui était dit plus haut, l'étude entraîne la personne vers un niveau de conception spirituellement plus élevé et le décret ne le concerne plus.
(à noter que si c'est l'étude ou la prière d'autrui, forcément ça protège moins. Par contre, plus celui qui étudie/prie se sent "concerné" et peiné par la souffrance du malade, plus il est lui-même souffrant de la maladie de son ami...)
Quant aux prières qui "échouent", elles ne sont pas vaines, elles peuvent assurément avoir élevé la personne vers un niveau plus spirituel, mais pas assez pour s'extraire de la Gzeira.