Le Grand-Rabbin d'Angleterre Immanuel Jakobovits avait coutume d'expliquer certains problèmes de conversions avec l'exemple suivant :
Imaginez quelqu'un qui désire obtenir la nationalité suisse. Des enquêtes approfondies seront faites par les autorités suisses, vérification du casier judiciaire etc... plus de 10 ans d'attente avant de devenir suisse éventuellement. Mais un citoyen suisse, même s'il est un bandit des grands chemins ne perdra pas sa nationalité, même s'il est le pire des citoyens.
Se convertir au judaïsme n'est pas un acte léger, ne peut pas être une simple formalité. A part le bain rituel et la circoncision pour les hommes, celui qui veut se convertir doit accepter sincèrement devant un tribunal rabbinique la totalité des commandements de la Torah et des Sages, le Shoul'hane Arouch en somme. Ce n'est pas un petit engagement, c'est énorme.
Et si le tribunal rabbinique est persuadé qu'il y avait tromperie à la base et que le candidat n'avait absolument pas l'intention d'adhérer pleinement aux judaïsme authentique, que ce n'était qu'une comédie pour, par exemple se marier avec un juif ou une juive, ce tribunal peut annuler la conversion.
Mais si après une conversion sincère le converti se détache de la religion, il est comme tout juif qui se détache de la Torah et des Mitsvoth.
Le tribunal rabbinique ne peut, selon moi, convertir une femme par exemple, que si le futur mari fait une Teshouvah complète. La même chose si c'est un homme qui veut se convertir, il faut que la femme fasse une Teshouvah complète.
Que dire des tribunaux rabbiniques qui convertissent trop facilement...
Je vous laisse juge.
Le fond du problème provient du total changement de la société et de l'assimilation galopante.
Autrefois, un non juif ou une non juive avaient devant leurs yeux une image des juifs qui différait totalement de la société chrétienne.
Toutes les différences étaient flagrantes, l'habillement, la nourriture, la langue, la vie dans un guetto ou un mellah, etc.
Le candidat à la conversion savait que sa vie allait radicalement changer.
Aujourd'hui, il ne voit pas de différences fondamentales entre les juifs et les non juifs. Il peut penser qu'il ne s'agit que d'un problème de croyance, de foi !
Il est peut-être sincère dans sa volonté d'adhérer au judaïsme, mais quelque part il est trompé sur la nature profonde du changement à opérer.
Et plus tard il va craquer - pour de multiples raisons possibles.
On ne peut répondre à votre dernière question. Personne ne peut sonder l'esprit d'un autre et connaître son degré de sincérité.
Mais les tribunaux rabbiniques dans leur ensemble devraient se poser sincèrement des questions et essayer de se remettre en question.