La signification des rêves dans la pensée juive

La Bible contient de multiples références à des rêves.

Quelle est leur signification ?

Comment doivent-ils être interprétés ?

Faut-il en avoir peur ?

Il est exact que les rêves occupent une place considérable dans le judaïsme, et la Guemara leur consacre tout un chapitre (Berakhoth, chapitre 9).

L’influence qu’ils exercent sur le destin de chacun de nous, explique Rav Avraham Yits‘haq Kook dans son ouvrage Midbar Chor, est déterminée par le système que Hachem a mis en place au sein des lois qui gouvernent la nature et qui définissent le niveau moral et spirituel de l’homme ainsi que son comportement.

Les actions humaines génèrent dans notre âme certaines images spirituelles. Quand elles sont assez fortes, ces images intérieures provoquent des événements dans nos comportements extérieurs. Ce n’est pas quelque « main du Ciel » qui fixe le cours de l’histoire, mais les lois édictées par Hachem lorsqu’Il a formé l’univers et créé le premier homme avec son environnement psychologique, tel qu’il fait partie du système même qui fixe le destin de chacun de nous.

Les rêves peuvent exercer une influence sur notre vie parce qu’ils sont l’un des moyens qui fortifient ces images spirituelles. Dans le songe, l’image interne est présentée et « vue » par le rêveur. Les rêves possèdent leur propre langage. De même qu’il existe un langage du discours humain, de même existe-t-il un langage de l’âme et un langage des rêves. Celui qui « interprète » les songes est expert dans le langage dans lequel ceux-ci s’expriment, et il sait comment « traduire » un de ces langages dans un autre. L’interprétation du rêve définit quelles sont les images qui sont « amplifiées » et la direction vers laquelle s’opère cette amplification. Quand son rêve est interprété convenablement, celui qui l’a fait ressent que son interprétation est exacte. Il voit qu’elle lui « colle » bien et il reporte sur elle les événements qui lui adviendront ensuite.

C’est l’homme qui est responsable de son propre destin, et ce sont ses actions qui créent la force intérieure qui le fait agir, ainsi qu’il est écrit : « Car Il rendra à l’homme ce qu’il aura fait, et Il fera trouver à chacun selon sa voie » (Job 34, 11).

On peut dire, en conclusion, qu’il n’existe dans les rêves aucune magie ni aucun sortilège. Loin de contrecarrer notre libre-arbitre, ils ne font au contraire que lui permettre de s’exprimer.