On sait que le rendement des sols exige, pour être préservé et amélioré, que la terre soit mise périodiquement en jachère. Cette période de repos était destinée, avant l'apparition de l'agriculture moderne et notamment avant celle des fertilisants minéraux, à permettre de reconstituer les réserves minérales du sol.
Pour cette raison, les champs produisent de meilleures récoltes dans les premières années qui suivent une jachère, étant donné qu’ils ont alors retrouvé leur pleine fertilité.
Au contraire, dans les années qui précèdent une jachère – et surtout pendant la dernière – leur état d’épuisement leur fait fructifier de moins bonnes productions.
Il en va tout autrement pour la chemita, cette année de jachère instituée par la Tora. Hachem nous a promis qu’Il allait nous « donner Sa bénédiction pendant la sixième année, et que la terre produira des récoltes pour trois années » (Wayiqra 25, 21).
En d’autres termes, loin d’être épuisée à la veille de la chemita, la terre sera alors encore plus féconde. On peut donc dire que Hachem, dans la sixième année, accorde à ceux qui observent les mitswoth de ce repos sabbatique, des bénéfices qui ne doivent rien à l’ordre naturel.
Voilà peut-être pourquoi la paracha commence par le verset : « Hachem parla à Moïse au mont Sinaï en disant… » (Wayiqra 25, 1), attestant ainsi, comme l’explique Rachi, que de même que les lois de la chemita, pour surnaturelles qu’elles soient, ont été promulguées au mont Sinaï et sont d’origine céleste, de même toutes les lois de la Tora ont été promulguées au mont Sinaï et sont d’origine céleste.