« Bientôt sera élargi celui qui est enchaîné, et il ne mourra pas dans la fosse et son pain ne lui manquera pas. »
Ce verset (Isaïe 51, 14), qui fait partie de notre haftara, est difficile à comprendre, non pas par les termes qu’il emploie, mais parce qu’il est malaisé de saisir de quoi il nous parle.
Selon le Targoum Yonathan, il nous annonce que nos ennemis seront exilés et que les Justes ne mourront pas et ne manqueront pas de nourriture.
Radaq le comprend comme voulant dire que le peuple d’Israël, en errant de pays d’exil en pays d’exil, échappera aux malheurs que voudront lui infliger ses ennemis.
Quant à Rachi, il nous propose une autre interprétation, quelque peu déconcertante : Nos ennemis cesseront un jour d’être une menace pour les enfants d’Israël « parce que leurs fonctions corporelles seront difficiles, leurs intestins auront besoin de “s’élargir”, de sorte qu’ils auront besoin de beaucoup de nourriture et qu’ils en mourront ».
Peut-être trouvons-nous ici, suggère Rav ‘Amos ‘Hakham dans son commentaire du livre d’Isaïe (Collection Da‘ath miqra) la source d’inspiration de la berakha achèr yatsar que nous récitons après avoir satisfait un besoin naturel (voir Berakhoth 60b), comme si les rabbins avaient transformé l’image négative proposée par le prophète en une reconnaissance des merveilles du corps humain. Nous y remercions Hachem d’avoir orné nos corps d’orifices, d’artères et de veines, de glandes et d’organes à la complexité merveilleuse. L’un d’eux viendrait-il à « s’élargir » que nous ne survivrions pas.
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