Le nombre « quarante » n’est pas seulement récurrent dans la Tora, mais également dans la Guemara et par conséquent dans la halakha :
– « Quarante jours avant la formation du fœtus, une bath qol proclame : la fille d’Untel sera à Untel, la maison d’Untel sera à Untel, le champ d’Untel sera à Untel » (Sota 2a).
– Un miqwé, pour être cachère, doit contenir « quarante » saa d’eau pure.
– Il faut quarante jours à un embryon humain pour se former dans le ventre de sa mère (voir Rachi ad Berèchith 7, 4).
– Hachem a annoncé au prophète Ezéchiel qu’Il fera de l’Egypte des déserts d’aridité et de désolation, que le pied de l’homme ni celui de la bête n’y passera pas, et qu’elle ne sera pas habitée pendant « quarante » ans (Ezéchiel 29, 10 et 11).
Nos Sages attachent une signification particulière à ces « quarante ans » annoncés par Ezéchiel. Ils remarquent que, dans les entretiens entre Joseph et Pharaon, les sept années de famine sont mentionnées six fois. Il y aurait donc dû y avoir quarante-deux ans de disette. Hachem a cependant exaucé les prières de Joseph et a réduit à sept ans la durée de la famine (Da‘ath zeqènim mi-ba‘alei ha-Tossafoth ad Berèchith 41, 27), cette période ayant elle-même été raccourcie à deux ans lorsque Jacob est arrivé en Egypte (Rachi ad Berèchith 47, 19).
Sont restées par conséquent quarante années de famine. Ce sont celles qu’a annoncées le prophète.
Selon le Maharal (Gour Aryè ad Berèchith ), le nombre « quarante » désigne la possibilité d’élever l’état spirituel de l’individu. De même que les quarante saa du miqwé ont une vertu purificatrice, les quarante jours du déluge ont purifié le monde. De la même manière, les quarante jours que Moïse a passés sur le mont Sinaï ont élevé les enfants d’Israël de leur état d’esclaves égyptiens à celui d’hommes libres. Et l’on peut dire également que les quarante coups de fouets de la peine de malqouth (« flagellation ») (Devarim 25, 3), même s’ils ont été réduits à trente-neuf par la Tora orale, sont censés rétablir le délinquant dans sa pureté et lui faire retrouver les lois de la Tora.
Et peut-être peut-on attribuer la même vertu aux trente-neuf travaux (« quarante moins un » selon le vocabulaire du Talmud) interdits le Chabbath.
