La haftara attachée à la parachath Pin‘has (I Rois 18, 46 à 19, 21) décrit les conséquences pour le prophète Elie de son triomphe sur les prêtres de Ba‘al au mont Carmel (voir la haftara attachée à la parachath Ki thissa).
Rappelons que plusieurs Midrachim décrivent ce prophète comme une réincarnation de Pin‘has, d’où le choix de ce texte comme haftara.
La reine Jézabel est résolue à venger la mort de ces prêtres, dont elle avait elle-même favorisé la venue dans le royaume d’Israël, et elle décide pour cela de faire assassiner Elie.
Le prophète, contraint de prendre la fuite, part alors à Beèr Chéva’, puis il se dirige vers le désert.
Persuadé qu’il avait échoué dans sa mission, il implore Hachem de lui ôter la vie.
Soudain, un ange lui apparaît qui, après lui avoir donné à boire et à manger, lui donne l’ordre de se rendre « à la montagne de Dieu, le mont ‘Horèv (autre nom donné au mont Sinaï) ».
Arrivé à destination, Elie entre dans une caverne et il y passe la nuit (18, 9).
C’est alors que « Hachem passa, et devant Hachem un grand vent impétueux déchirait les montagnes et brisait les rochers : Hachem n’était pas dans le vent. Et après le vent, un tremblement de terre : Hachem n’était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, du feu : Hachem n’était pas dans le feu. Et après le feu, une voix douce, subtile » (19, 11 et 12).
Ce que nous apprend ce passage, explique Malbim, c’est que les manifestations à grand tapage, représentées ici par le vent, le tremblement de terre et le feu, ne sont pas des vecteurs appropriés pour la transmission de messages prophétiques. Lorsque Hachem envoie des prophètes, c’est pour qu’ils s’expriment avec douceur et par des paroles apaisantes.